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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 03:57

J’adore les listes de noms et je me dis que, là aussi, on est plus ou moins gâté. J’aurais bien aimé m’appeler Antoine Veau de Lanouvelle, Bolo Tizomba, Aube Seychelles. Je n’aurais pas aimé m’appeler Victor Jambon, Robert Cendrier, Justine Guéneux.

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19 janvier 2025 7 19 /01 /janvier /2025 09:22

Les sondages sont unanimes. Les jeunes sont de plus en plus paresseux et les vieux votent massivement pour l’extrême droite. Les autres catégories sont trop occupées à organiser les activités des bambins et à rendre visite aux ainés pour trouver le temps de répondre à des sondages.

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 03:03

– Et ton histoire de géant, raconte-moi la suite, demanda Brad ?

– En effet, il y a un deuxième épisode qui a lieu au commissariat, mais rassure-toi, on passe du grotesque sordide au burlesque tendre. Ça pleure un peu, ça menace, mais aucune petite fille n’a été maltraitée pendant le tournage, continua Ludmilla en riant.  Je ne sais pas si c’est normal, il doit y avoir quelque chose de tordu en moi, mais aujourd’hui, quand je repense à cette histoire, ça m’amuse. Je pourrais être dévastée, mais non, ça me fait rire. Je m’interroge.

– Ludmilla, arrête de t’interroger. Raconte plutôt.

– D’accord. Donc j’ai réussi à m’échapper de la maison et je suis allée me cacher dans les racines du ficus. C’est là qu’il m’a trouvée ; il avançait vite, hagard, faisant des grands gestes désordonnés, marmonnant et toujours en larmes. Quand il m’a vue, j’ai cru lire sur son visage un mélange d’effarement et de soulagement. Ce qui était vraiment drôle – pardon géant français, je ne me moque pas, mais tu m’as bien fait rire ! –, c’est comment il essayait de parler dans un mélange d’espagnol et d’anglais. Évidemment, il ne pouvait pas imaginer que je m’exprimais correctement dans sa langue, moi, enfant de prostituée, vivant dans une modeste cabane. Il voulait aller au commissariat de police pour dénoncer je ne sais quoi. Donc on se retrouve là-bas et il essaie de se faire comprendre par des policiers qui parlaient très bien l’anglais, mais pas le charabia de géant.

« Mi va con la dama et mi visto la chica, esta terriblé, terriblé ! la dama tapa forté con bastone sur la chica et mi esto naked et la chica a visto, esta terriblé, terriblé !  »

Personne ne comprenait ce qu’il disait ni ce qu’il voulait, ils étaient pourtant cinq à l’accueil, attirés par le spectacle qui semblait les distraire. Parmi eux, il y avait Luis qui connaissait Diego et ma situation, il m’a demandé de traduire. Je leur ai donc expliqué la scène en donnant tous les détails. Là, ça riait déjà moins, surtout une jeune policière, sans doute une nouvelle. Brad, tu sais que c’est compliqué la question de la prostitution ici. Pour certains, c’est l’œuvre du diable, pour d’autres c’est une économie souterraine irremplaçable, on parle aussi de pénaliser la demande, bref, en attendant, on ferme les yeux tant qu'il n'y a ni mineure ni lénon, tu sais un proxénète. Comment vous dites ?

– Un maquereau, comme le poisson.

– Pauvre bête ! Donc, la policière, manifestement troublée par mon histoire, dit qu’il faut envoyer les services de protection de l’enfance et me demande de traduire au géant que s’il recommence, ce sera la prison pour lui. « Prisión, si ? Jail. Do you understand, lui dit-elle sur un ton menaçant et convaincant ? » Alors, en découvrant que je parlais français, quelque chose a encore bugué dans son cerveau, il a de nouveau éclaté en sanglots et m’a dit d’accord. La policière a ajouté qu’il devrait me payer une amende, à moi, au titre des daños y perjuicios, mais je ne savais pas traduire dommages et intérêts, alors je lui ai dit qu’il devait me faire un cadeau pour réparer. Il s’est mis à pleurer et à rire en même temps et a dit, « si, si, muchos cados, esta terriblé ». On a quitté le commissariat et il a recommencé avec son charabia, « you voy una roba ou una baga, gusta una baga, what you voy ? » Je lui ai répondu en français quelque chose comme, merci monsieur, j’aimerais bien deux churros. J’ai eu mes churros. Ensuite, il a remarqué le livre que je tenais toujours et quand je lui ai dit que j’adorais lire en français, il s’est illuminé comme le phare de Cabo Corrientes et m’a dit sans changer de langue, « voy livros ? gusta livros ? daccordo, te doy livros ». On s’est donné rendez-vous le lendemain à la plage à six heures. Il m’a apporté un carton avec neuf livres ; que des romances de la collection Harlequin. Un véritable trésor, un des plus beaux cadeaux de ma vie. Deux lui appartenaient, les autres, je ne sais pas où il les avait trouvés.

– Tu vas trouver ça stéréotypé, mais je trouve bizarre, quand même, ce grand bonhomme qui lit des romans d’amour, non ?

– À l’époque je n’avais pas été surprise, ici, on en fait une grosse consommation. Alors bien sûr, pour ce qui est de l’éducation sentimentale et sexuelle des jeunes filles, ce n’est pas terrible ; c’est une littérature d’ouvrières dociles et de secrétaires soumises et pas de guerrières révolutionnaires, mais moi, je les utilisais pour travailler mon français, j’aimais beaucoup aussi les descriptions de vêtements ou d’intérieurs de maison, tout ça était tellement exotique pour moi. Plus tard, j’ai repensé à ces livres quand j’ai lu Un Viejo que leía novelas de amor. Tu te souviens, on a travaillé un extrait pour ton oral du bac.

– Si je me rappelle, le Vieux qui lisait des romans d’amour ? Évidemment, ma note d’espagnol a rattrapé celle de philo ; Sepulveda et toi, vous m’avez sauvé de Spinoza. « El amor es como la picadura de un tábano invisible, pero buscado por todos, l’amour est comme la piqûre d’un taon invisible, mais tout le monde le cherche. » Je crois que c’est le premier livre que j’ai lu en entier. C’est incroyable comment il décrit la jungle amazonienne, tu as l’impression d’entendre les ouistitis hurler et de sentir les moustiques te piquer.

– Tiens, tiens, tu vois, tu as voyagé sans voyager. Eh, regarde, on passe les Jardines Del Recuerdo, on arrive bientôt.

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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 03:09

Cot cot, fit la poule

Tchou tchou, fit le train

Moi moi, fit l’humain

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 03:27

– Quoi ! 64 ans. Ils vont partir à la retraite à 64 ans. Mais c’est inhumain ; moi je ne tiendrais jamais, voilà huit ans que je suis en service et je n’en peux déjà plus, dit Réfrigérateur. Et toi ?

– Moi je ferai encore moins. Faut dire aussi que j’ai commencé jeune, je n’étais pas encore fini, répondit Ordinateur.

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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 03:44

– Dites donc, vous vous lâchez en ce moment, qu’est-ce qu’il se passe, demandèrent les Cyclones aux Incendies ?

– Comment ça, c’est le bordel sur toute la planète et il faudrait qu’on reste sagement dans les cheminées. Et puis, c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité.

– C’est vrai, on a bien tapé ces derniers temps. L’avantage, conclurent les Cyclones, provoquant un fou rire général, c’est qu’on ne risque pas la motion de censure !

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 03:08

Le lendemain, à 11h55 Ludmilla était chez Brad, à 12h10 ils quittaient l’appartement, à 13h30 ils étaient à la gare routière et à 13h40 le bus démarrait – suivi de Nubecito, probablement.

– Toujours aussi organisée, miss Trip-Ludvisor !

– Non justement, il y a un petit changement de programme. On va devoir rester deux jours à Mexico avant de rejoindre Veracruz ou peut-être Altamira, il y a un problème avec le cargo m’a dit Karolyn.

Karolyn Broad était responsable de l’agence Voyage Voyage de Mexico. C’était l’ex de Jack Paradise.

– Tu te rends compte que ce sera ma première visite à Mexico. Pour une Mexicaine, ça craint, non ?

– Oui mais toi, tu as lu les œuvres complètes de Barbara Cartland, ça compense, se moqua gentiment Brad. Au fait, c’est quoi cette histoire de carton de bouquins donné par le géant français, tu m’as intrigué ? Et pour une fois, ça ressemble à un gentil conte pour enfants.

– Aïe ! J’en étais sûre. Je n’aurais pas dû t’en parler. Je veux bien te raconter, mais je te préviens, c’est plus dark que pink, avec Purificación dans le rôle secondaire. En fait, tu as raison, je lis peut-être trop. J’ai toujours pensé que le réel, là, regarde, dehors dans la rue, c’est pauvre, qu’on n’y fait pas de rencontres, qu’on n’y apprend rien et qu’on y vit des événements insignifiants. Depuis qu’on prépare ton voyage, je m’interroge. Toi, tu lis peu, mais tu vas rentrer de ton tour du monde avec une expérience incroyable. Ta mère, elle, elle voyage et elle lit. Moi, je peux te raconter la Sibérie de Cendrars et les Cévennes de Stevenson, mais je n’y suis pas allée. C’est comme pour les circuits touristiques que je vends, je peux les décrire avec enthousiasme, mais je ne les ai pas faits. Alors oui, je m’interroge.

– Tu t’interroges ! C’est nouveau, ça ! Bon, et le conte du géant français et de la petite liseuse mexicaine, tu me racontes ?

– Tranquille, Caballero, on vient juste de passer San Miguel de la Paz, on a le temps. Regarde, Ludmilla sortit un livre de son sac, au début de Mundo del fin del mundo Sepulveda écrit – je traduis vite fait – « je rêvais aux aventures qui me révèleraient les fondements d’une vie éloignée de la lassitude et de l’ennui, alejada del tedio y del aburrimiento ». Je te fais grâce du magnifique cours de ta mère : « l’ennui, la litanie des traductions ». Six heures, quand même, sur les nuances entre ennui, lassitude, fastidio, mélancolie, taedium vitae, le spleen, la saudade et même la toska russe chez Tchekhov. Si elle tient son allure, il nous faudra trois ans pour finir le premier chapitre ! En fait, ce que je voudrais te dire, c’est que moi, je ne rêve pas d’aventures extraordinaires, mon quotidien me comble. Peut-être que je manque d’ambition, mais ça me suffit. J’ai Pap’, je t’ai toi, j’ai mes livres, les cours de Nadja, mes touristes. Je ne m’ennuie jamais. Voilà. Bon, aujourd’hui, c’est vrai, quand je te vois partir, j’ai un doute sur le réel et sur les livres. Comment on apprend la vie ? Est-ce qu’il suffit de voyager pour voyager, est-ce que, si tu ne voyages pas, tu ne voyages pas… enfin, je me comprends. Il est où le monde ?

– Ne me demande pas à moi, c’est trop philosophique tout ça. En attendant que tu écrives el libro del fin del libro, j’aimerais bien mon conte pour adultes.

– Tu insistes. OK, tu l’auras voulu, Brad.

Ouh là. Je crains le pire, s’inquiéta Nubecito. À chaque fois que Ludmilla déroule le film de son enfance, j’ai envie de me cacher les yeux, comme vous faites au cinéma. Je comprends Brad qui est toujours un peu secoué. Je comprends aussi Ludmilla qui raconte sans tricher. C’est sa mère, son enfance, son passé. Elle ne peut pas gommer ça ni colorier en bleu layette.

– Un jour, j’avais huit ou neuf ans, il pleuvait fort et j’étais à la maison en pleine lecture, alors quand ma mère est rentrée avec un client, je n’ai pas voulu sortir et je me suis cachée. Mais bon, se cacher dans une maison qui n’a qu’une pièce, ce n’est pas facile. Donc. Elle commence ses affaires. Moi, ça ne m’intéressait pas, j’étais dans mon livre. J’avais juste remarqué que le client, il devait faire au moins deux mètres cinquante et qu’il jurait en anglais avec un gros accent français, du genre « foque, foque ! ». Tout d’un coup je l’ai entendu hurler, « là, là, yo visto una chica ! ». Ensuite tout est allé très vite. Je te décris le plan. Lui, prostré, le pantalon sur les pieds, répétant en pleurant comme un veau, « una chica, yo visto una chica ! » ; ma mère, seins nus, hurlant comme un cochon, essayant de me donner des coups de balai ; moi, détalant comme un lapin et sautant par la fenêtre. Je me souviens m’être dit alors, surtout ne laisse pas ton livre, sinon elle le déchirera.

Interrompant son récit, Ludmilla sortit deux sandwichs de son sac en disant, tiens j’ai une cubaine pour toi. Ne rêve pas, c’est una torta cubana, ajouta-t-elle en éclatant de rire, de toute façon, je n’ai pas l’équipement pour, ich bin eine petite cylindrée.

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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 03:36

C’est vertigineux. Tout s’enchaîne et ça laisse peu de place au choix libre.

L. O.-L. (initiales modifiées pour préserver l’anonymat de mon malheureux ami) s’est installé dans son appartement il y a vingt-cinq ans. Il hésitait alors entre deux propositions, je lui avais conseillé le premier. Rapidement, il s’était intégré dans la résidence, avait sympathisé avec quelques voisins, et notamment M.-A. C. avec qui il s’était marié et avait eu deux enfants, Jim et Jules. L. avait monté une affaire florissante avec son beau-frère, et sa femme avait repris l’agence d’architecture de ses beaux-parents. Entre-temps, L. et M.-A. avait emménagé dans une maison plus belle et plus grande. Jim avait alors fréquenté sa nouvelle voisine Pénélope, riche, jolie et méchante. L’affaire avait vite mal tourné ; Pénélope préférait Glenn. Jim l’avait assassinée.

J’interromps là la chaîne des événements, parce que, entre prison, suicide du père, faillite et cancer de la nièce, ça devient insupportable.

Mais voilà, je ne peux m’empêcher de me demander : quelle aurait été la vie de L. s’il avait choisi le deuxième appartement ?

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12 janvier 2025 7 12 /01 /janvier /2025 03:12

C’est le retour du chikungunya. Ces moustiques-tigres sont une plaie. Il faut dénoncer leurs alliances clandestines avec les chauves-souris et les pangolins et s’entendre avec le Nord global pour les éradiquer.

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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 03:46

Ne te méfie pas des apparences, elles sont innocentes, et si elles s’avèrent être des voiles, n’est-ce pas parce que tu as caché quelque chose derrière.

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10 janvier 2025 5 10 /01 /janvier /2025 03:14

– Qu’est-ce que tu as prévu de faire aujourd’hui ?

– J’hésite. Allez, je vais faire un petit tour, répondit Lune à Terre.

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 07:11

– J’avais lu tant d’histoires d’amour, elles parlaient toutes d’un bouleversement radical. Tu aimes et tu n’es plus toi-même. Le monde n’est plus le même, les mots changent de sens et la vie change de goût. Là je n’ai pas le temps, mais je te raconterai comment le géant français m’a donné un jour un carton plein de romances, novelas rosas – comment on dit déjà, tu sais, la collection Harlequin ?

– Romans à l’eau de rose.

– Ah oui. Tu ne le croiras pas, mais dans le lot, il y avait même L’Homme de Puerto Vallarta. Je ne me souviens plus des histoires, mais c’était parfait pour mon niveau de français de l’époque, évidemment, pas beaucoup d’informations sur comment « faire une cubaine », mais c’était bien pour le vocabulaire et la grammaire de base. Plus tard, mon histoire d’amour préférée, ça a été celle de Ludo et Lila dans les Cerfs-volants de Gary. Tous les ans je faisais un exposé en cours de français et tous les ans, Gary vendait trente exemplaires de son livre à Guadalajara ; ses héritiers devraient me remercier.

– J’avoue. Et donc, Rodrigo ?

– Euh, mince, je me suis encore perdue. Allez, je repars, suis-moi. Je voulais tester, je voulais vérifier. Je voulais être amoureuse. Sauf que très rapidement – excuse, mais pas le temps pour les détails, je prends un raccourci –, je me suis lassée. Santiago était un chic type, assez drôle et jamais à court d’idées, mais il y a eu un truc rédhibitoire, c’est le poids insupportable de nos silences, ça nous rendait trop proches, trop présents.

No comprendo, tu peux expliquer, por favor.

Que sí, entiendes muy bien. Bon, je développe. Au bout d’un moment, on a eu moins de choses à se dire, bon, ça, ce n’est pas grave, mais quand on se taisait ensemble, c’était terrible. Et si on ne parlait pas, il fallait qu’on fasse, il fallait qu’on agisse, comme pour pouvoir s’ouvrir et respirer. En fait, soit j’étais épuisée par cette hyperactivité, soit je m’ennuyais comme une huitre morte. Alors je me suis dit qu’on devait en parler, je devais lui avouer que je préfèrerais terminer notre histoire. Mais je n’y arrivais pas. La dernière semaine de vacances, il a disparu et m’a dit qu’il allait à Mexico. Ensuite, le jour de la rentrée, je l’ai revu. Il est venu vers moi, je voulais tout lui dire, mais il avait l’air tellement triste que j’ai pensé, je ne sais pas, que son père avait un cancer et que ce n’était pas le moment de rompre. Et là, écoute bien, il me dit à peu près ça, désolé Ludmilla, je sais que je vais te faire beaucoup de peine, mais voilà, c’est fini entre nous, j’ai rencontré Mercedes. Si tu veux bien, on restera amis, tu es une fille super. Blablabla.

– Non, je n’y crois pas. Brad éclata de rire. Tu ne pouvais pas rivaliser avec Mercedes, das ist eine grosse cylindrée. Puis sans transition il continua, OK, merci pour ce partage, mais ça m’étonne que tu ne m’en aies jamais parlé.

– Mais Brad, c’est juste que…

– … tu ne voulais pas me rendre jaloux.

– Hein ? N’importe quoi. Tu es mon meilleur ami, tu es comme mon frère. On n’est pas jaloux de sa sœur. C’est simplement que j’avais complètement oublié. Ou-bli-é. Mais vraiment. Comme un détail trop insignifiant pour être visible, un nanoévènement. Ah, une chose encore. Je sais que je parle beaucoup, mais parfois quand on est ensemble, on se tait. On peut rester des heures ensemble sans parler. Ça ne m’a jamais pesé. Pareil avec Pap’. Maintenant je le fais moins, mais avant on partait en mer ensemble, on pouvait passer la nuit entière sans dire un mot et ce n’était jamais gênant. Bon on est arrivés, enchaîna-t-elle sans changer de ton ni de rythme. Timing parfait. Je dors chez moi, j’ai des courses à faire demain matin, on se retrouve chez toi à midi pour prendre le bus pour Mexico ; tes parents y sont et nous attendent pour la soirée. Toi, tu dois préparer ton havresac. Adios, voyageur blanc !

– Chao. Euh, mon quoi ? mon havre sac, demanda-t-il ? Mais Ludmilla était déjà loin.

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8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 03:07

Non mais ça suffit, les écrivains ! Déjà qu’il faut qu’on se farcisse vos pavés et qu’on subisse ce que vous dites, en plus, il faudrait qu’on cherche ce que vous avez voulu dire. Vous ne voudriez pas aussi qu’on écrive, à votre place, ce que vous auriez pu dire.

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 03:55

Il est des choses indicibles.

C’est important de le dire, faute de quoi, on risquerait de les dire.

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6 janvier 2025 1 06 /01 /janvier /2025 03:56

Dans ce chaos grandissant où tout change sans cesse, où tout s’use et vieillit vite, ce qu’il nous manque, ce sont des pyramides et des menhirs. Comme la rivière à la dérive, la vie est belle de couler et s’écouler, mais il lui faut des rives.

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 03:38

– Bon, je te raconte mon histoire avec Santiago, mais ne me reproche pas de t’ennuyer si tu trouves ça fade. Au fait, Brad, tu as vu Nubecito récemment ?

– Zut, c’est vrai qu’on l’oublie tout le temps. Diego m’a dit de ne pas m’inquiéter, si je ne sais pas où il est, lui, il sait où je suis. Il te suivra como tu sombrera, comme ton chapeau.

– Tu es sûr d’avoir entendu ça, Brad ? Il n’aurait pas dit plutôt como tu sombra, comme ton ombre.

– Hein ? Ah oui ? C’est ça ! Je devrais savoir, Sol y sombra, c’était mon livre d’espagnol au collège. Avoue aussi que vous êtes compliqués : sol, ce n’est pas le sol, c’est le soleil et ombre, ce n’est pas l’ombre, c’est l’homme… Et-Brad-bada, boum-boum, mais-ne-sombra, bam-bam !

– Ah ah, bravo pour ce petit rap de la sombra ? En attendant, je trouve cette idée d’ombre vraiment intéressante. Tu sais que Stevenson n’a pas écrit que son voyage dans les Cévennes mais aussi The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde. Alors, aurions-nous affaire à un nouveau Docteur Jekyll and Mister Brad ! Tu aurais un double, bad et sombre, que tu évacuerais en l’extériorisant sous forme de nuage pour ne conserver que la meilleure version de toi, glad et solaire ? Non ? Qu’est-ce que tu en dis ?

– Ouh là, doc Lula, Sir Brad, il vous dit parle à mon ombre, ma tête est malade ?

– Euh, désolée, no tengo la réf, enchaîna Ludmilla dans un magnifique fragnol.

En effet, je suis là, pensait Nubecito. Merci de vous inquiéter, j’aurais aimé que l’on m’accorde une existence sommaire et une autonomie relative, mais finalement, peut-être que je ne suis que le dedans exilé de Brad. Après tout, ça ne fait rien, parce qu’on ne dépose pas son ombre comme on pose son sombrero, si je puis me permettre ! Bon, mais là, elle s’éloigne de son sujet la petite Ludmilla. J’attends avec impatience qu’elle raconte son aventure avec Santiago. Les sentiments humains, je les aime en histoire plus qu’en analyse.

– Mince, on est déjà devant le Hard Rock. Bon, ça me laisse dix minutes pour Santiago, c’est assez. Donc, en fin de première, quand toi tu as passé ton bac, tu es parti trois mois en France pour les vacances. Moi je suis restée seule, et un jour j’ai rencontré Santiago à la plage. On a bavardé, mangé des churros, c’était vraiment cool et je voyais bien qu’il ne voulait pas que des churros. Dans ma tête je me disais que je pourrais peut-être sortir avec lui. Pour voir.

– Pour voir ! Mais tu es sérieuse ?

– Oui, voir ce que c’est que d’avoir un amoureux. Alors, je résume, on est sortis ensemble. D’abord il y avait le côté sexe. Même si ce n’était pas ce qui m’intéressait le plus, j’étais curieuse. Tu sais que je n’ai pas eu besoin de You Porn pour faire mon éducation sexuelle. J’avais professeur Purificación à la maison, alors je connais, sodomie, fellation et… comment on dit en français, titty-fuck ?

– Branlette espagnole, dit Brad très fier, pour une fois que je t’apprends un mot.

– Sans blague. Trop drôle. Les Espagnols disent hacer una cubana, faire une cubaine, en Argentine, ils disent faire una turca, une turque et nous ici, on dit faire una rusa, une russe. Tu comprends, c’est toujours une étrangère qui fait des cochonneries avec ses gros seins. On ne peut pas imaginer sa sœur ou sa mère en train de faire la chose. Enfin, si, moi je peux.

– Bon, là tu t’éloignes un peu de ton sujet.

– Ah bon ? Toi qui préfères l’errance au parcours, tu n’aimes pas mes digressions. Tout d’un coup le camino te semble un peu lent et tortueux et tu voudrais une autopista directe. Je t’ai choqué. Allez, c’est vrai, tu as raison. Excuse-moi de parler de façon aussi crue. Tu comprends, je n’ai jamais cherché à effacer mon passé, je ne veux pas raconter ça à la terre entière, mais je ne veux pas non plus gommer toute une partie de ma vie, c’est mon histoire, c’est mon passé, donc c’est moi et oublier, ce serait comme m’amputer.

– D’accord…

– Alors je continue. Donc, je voulais savoir ce que l’on ressent vraiment, parce que pour les hurlements de plaisir de Purificación, je ne suis pas idiote, j’ai vite compris que ça faisait partie de la prestation. Mais en fait, ce qui m’intriguait surtout c’était le sentiment amoureux. Qu’est-ce qu’on ressent quand on est amoureuse ?

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 03:16

Errant en plein jour dans le rayon luminaire du Leroy Merlin de Villiers-en-Bière, Diogène Martin répétait aux vendeurs qui l’interrogeaient « je cherche une lanterne ».

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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 03:29

Allez, ce n’est pas un jour à se décourager, il n’est jamais trop tard pour être vieux, et très bonne année.

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2 janvier 2025 4 02 /01 /janvier /2025 03:45

Jack Paradise était le patron et fondateur de l’agence Voyage voyage où travaillait Ludmilla. Il était l’un des rares Américains à avoir émigré au Mexique, il y a plus de trente ans. Même s’il se limitait maintenant à l’Amérique du Sud, il partait régulièrement tester de nouveaux « produits » qu’il voulait toujours « propres et insolites ». Jack (enfin, c’est ainsi qu’il se faisait appeler, mais on a l’habitude, ici, d’un certain flottement concernant les noms) envoyait parfois Ludmilla accompagner des groupes francophones sur ces tours. Elle préférait ça à rester derrière le comptoir, même si elle n’était pas dupe sur le caractère insolite du tour. Tout le monde réclame de l’insolite et toutes les agences, évidemment, en vendent. Elle faisait son possible pour éviter les spots incontournables où s’agglutinaient en masse les touristes guidés au mètre près par la géolocalisation et désireux de refaire le selfie vu mille fois sur Instagram.

C’était une mission difficile, d’autant qu’on lui demandait souvent d’aller sur les lieux instagrammables. Concertant sa route du Tequila (elle aimait garder le masculin, ça faisait d’ailleurs plus insolite), elle essayait tout de même de proposer un cocktail complexe et original à ses clients en mélangeant savamment différents ingrédients. Un peu de mythologie, d’histoire préhispanique et de sociologie moderne ; une balade au cœur des champs d’agaves bleu ou sur les pentes du volcan ; la visite d’une distillerie avec explications sur le processus d’élaboration, de la plante à la distillation, en distinguant les méthodes ancestrales et les techniques industrielles modernes. Elle ajoutait quelques touches anecdotiques et culturelles. Elle citait Les Mandarins de Simone de Beauvoir, « nous avons flâné sur l’avenue Jalisco, dans ses marchés miteux, ses dancings, ses music-halls, nous avons rôdé dans la zone et bu du tequilla dans les bars mal famés ». Devant le portrait de Frida Kahlo sur les étiquettes des bouteilles, elle en profitait pour parler un peu de la grande artiste mexicaine, son anticonformisme et sa haine du capitalisme (qui manifestement ne lui en avait pas tenu rigueur). Elle élargissait parfois en évoquant son mari Diego Rivera et le muralisme – « d’ailleurs, pour ceux que ça intéresse, demandez-moi, on a un parcours passionnant à Mexico, “Frida et Diego, les amants révolutionnaires” qui se fait en trottinette électrique ». Elle veillait à ne jamais ennuyer et ne restait pas plus de cinq minutes sur le même thème, un peu comme dans les grandes sections de classes maternelles.

Enfin, avec supplément parce que l’offre était exceptionnelle, elle proposait deux « expériences immersives et initiatiques » : plutôt que d’en rester à une dégustation classique des différentes qualités de téquila, elle invitait à composer soi-même son cocktail ; pour parachever cette journée inoubliable, on pouvait dormir dans des barricas gigantes, chez Carlos, au milieu des agaves – avec une question subsidiaire, fallait-il traduire barrica par barrique, baril ou fût ? Au-delà des chicaneries linguistiques, cette nuit en barrique était l’occasion d’« une expérience sensorielle et métaphysique », celle de penser comme une tequila en passant par toutes les étapes de maturation du précieux élixir. Bien sûr, idéalement, il fallait séjourner trois ans dans ladite barrique pour espérer atteindre le niveau ultime, extra añejo, avec un nouveau problème de traduction doublé d’un problème philosophique : fallait-il dire, vieilli ou mature ? C’était aussi le moment des blagues sexistes qui revenaient systématiquement, quelle que soit l’origine des groupes. - Monsieur : ma chérie ne restera pas plus d’une nuit, déjà demain matin, face au miroir, elle sera horrifiée ; -Madame : trois ans, ça ne sera pas assez pour mon chéri. La route du Tequila avait beaucoup de succès, plus que la route des châteaux que Jack pensait retirer de son catalogue !

– Quelle vie extraordinaire ils auront eue, Frida et Diego, là on est bien sur du parcours insolite. Amants passionnés, défenseurs de la cause indienne, artistes mondialement reconnus... Tu savais que Frida avait hébergé Trotski pendant son exil et qu’ils avaient eu una aventura avant qu’il ne soit assassiné avec un piolet d’alpiniste ! Quelle mort insolite !

– Et toi, tu as déjà eu un amoureux, demanda Brad à brûle-pourpoint ?

– Quoi ? Ce sont les effluves de tequila qui t’inspirent cette question bizarre, s’étonna Ludmilla. Bon, OK, je te réponds. Donc, non. Enfin, oui mais non. Disons que j’ai déjà eu un amoureux, mais que je n’ai jamais été amoureuse. Tu te souviens de Santiago en première S ?

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1 janvier 2025 3 01 /01 /janvier /2025 03:55

– Alors, mon bon Pierre, qu’est-ce que tu as fait pour le réveillon ?

– Ce n’est pas gentil de te moquer Dieu. Tu sais très bien que le DRH ne m’a pas donné ma soirée. J’étais à l’accueil et je n’ai pas chômé. Les admissions ont pris du temps parce que, si j’ai maintenant les bases en russe et en arabe, j’ai beaucoup de mal à me faire comprendre en coréen.

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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 03:33

Je vois le monde bouger dans tous les sens et je me demande si c’est objectivement le cas ou si c’est une illusion d’optique due à ce qu’avec l’âge, je bouge, moi, de moins en moins.

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 03:14

Ils sont magnifiques ces poissons Picasso, c’était une bonne idée de leur donner le nom du beau SUV de chez Citroën. Néanmoins je m’interroge. Dans les lagons limpides des tropiques, ils se repèrent de très loin et constituent des proies faciles. Leur créateur, si créateur il y eut, était-il naïf, à penser que sous l’eau tout le monde s’aime, ou pervers, à leur dessiner une cible sur le flanc ?

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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 03:33

Le départ fut programmé fin avril, non parce que c’était la fin du deuxième semestre universitaire, mais pour éviter de traverser la Sibérie en plein hiver. Aussi parce que, selon Diego, Nubecito grandissait et s’impatientait. Il avait fallu s’organiser un peu, ce qui n’était pas le fort de Brad qui prétendait, lui qui voyageait depuis tout petit en classe business, qu’il fallait savoir se perdre et improviser pour bien cheminer.

– C’est Maman qui cite toujours Neruda, Camino no camino… comment c’est déjà ?

– C’est vrai, Nadja adore ce poème, « Caminante, no hay camino, se hace camino al andar, Voyageur, il n’y a pas de chemin, c’est en marchant que le chemin se fait ». C’est de Machado.

– Exactement ce que je disais : y’a-pas-d’camino, no-no, c’est-juste-de-l’impro, yo-yo, continua-t-il !

– Tu proposeras cette traduction à ta mère, dit Ludmilla en riant ; en attendant, c’est-l’bus-ou-l’auto, go-go, qui-fait-l’camino, co-co.

Je ne sais pas vous, mais moi, ces deux-là, ils m’émeuvent, pensait Nubecito sous le charme des pitreries des deux amis. Enfin, je dis qu’ils m’émeuvent, en fait, c’est justement ça qui me turlupine. Nous autres nuages, nous n’avons pas d’émotions. Ils disent de nous, en bas, qu’on est calmes ou en colère, qu’on sème la mort ou donne la vie, mais en fait, on n’est rien que des amas gazeux insensibles et sans intention. Pas de sentiments, pas d’émotions ; est-ce qu’on doit le regretter ? J’hésite. Depuis que je regarde de près les humains, je suis fasciné par leurs sentiments. C’est ce qu’ils ont de plus grand, de plus intense, de plus monstrueux aussi ; c’est unique. L’intelligence, on la trouve chez d’autres ; pareil pour la socialité ou l’organisation ; pour le beau, ils ont du potentiel, mais ils ne sont pas les seuls non plus (et je ne parle pas que d’un ciel de traîne au coucher du soleil sur les côtes hawaïennes !). Mais les sentiments, tous les sentiments, aussi bien la haine que l’amour, là, c’est énorme, c'est surhumain. Enfin, je me comprends. Comment ils ont pu inventer ça ? Je pense à l’amour de Diego pour sa fille – mais cet amour, il est plus fort que mille cyclones et cent tsunamis !

Ludmilla s’était occupée de la première partie du voyage, de Puerto Vallarta à Veracruz. Une première étape de presque cinq heures de bus pour rejoindre Guadalajara où elle avait une chambre à la cité universitaire. Le billet coutait 607 pesos avec la réduction étudiant. C’était une somme conséquente pour Ludmilla, mais Brad savait qu’il ne devait pas lui proposer de payer pour elle. Quand ils sortaient dîner ou boire un verre, ce qui arrivait assez rarement au demeurant, c’était chacun son tour, parce qu’elle n’acceptait pas d’être toujours invitée, mais refusait aussi de partager l’addition : c’est ce que font des collègues de bureau, pas des amis. Il y avait néanmoins deux choses qu’on pouvait lui offrir, et sans limites : des churros au chocolat et des livres.

Ludmilla aimait les livres. Tous les ans elle travaillait comme hôtesse à la Feria Internacional del Libro de Guadalajara, une des plus grandes foires du livre au monde. Ça lui permettait de gagner un peu d’argent. Mais elle savait bien tout ce qu’elle devait aux livres, beaucoup plus que quelques milliers de pesos ; elle leur devait la santé mentale, ni plus ni moins, peut-être même la vie.

Son enfance, dans un environnement tellement sale et violent, elle l’avait traversée grâce à Diego et aux livres. Elle avait beaucoup lu, mais pas pour s’évader, pas pour compenser, pas en s’inventant un monde magique et douillet, au contraire, elle avait lu pour apprendre la vie.

À propos de livre, elle devait en récupérer un à la librairie Carlos Fuentes. Voilà trois semaines qu’elle le cherchait. Elle avait fait tous les libraires et les bouquinistes de la ville, avait chargé un ami de chercher à Mexico, mais en vain. Elle avait bien son propre exemplaire, mais aurait préféré ne pas s’en séparer. Finalement, c’est un vendeur de la librairie qui lui avait trouvé un exemplaire d’occasion sur Mercado libre, l’ebay mexicain, pour deux cents pesos, « couverture tachée, quelques pages cornées, mais état acceptable ». C’était en fait un magnifique objet, une édition ancienne de Travels with a donkey ; il y avait une dédicace à peine lisible, quelques passages soulignés, et, fait incroyable, le livre sentait le pain d’épices, mais vraiment. Elle voulait l’offrir à Brad ; avec son anglais de collégien, ça lui prendrait une bonne partie du voyage pour le déchiffrer.

Le bus arrivait à Tequila, à une heure de Guadalajara. Ludmilla connaissait bien les lieux pour y emmener des touristes de temps en temps faire la ruta del Tequila.

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28 décembre 2024 6 28 /12 /décembre /2024 03:47

On se plaint souvent des procrastinateurs, on fustige les velléitaires, les indécis, les hâbleurs, on condamne les cossards et les couards qui ont toujours quelques justes raisons de ne pas agir, mais qui ne voit que sans ces renoncements au passage à l’acte, le monde ne serait que viols, vols et assassinats.

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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 03:25

Non seulement on s’habitue aux bizarreries les plus déroutantes, mais en plus, on devient vite incapable d’imaginer qu’il en puisse aller autrement.

Vous imaginez, vous, les cerises avec des collerettes de fraises ou les guépards avec des têtes de nasique ou votre voisine Euphrosine s’appeler Cindy ?

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