Sur mon livre assis au bar
Une tache de café ronde
Et noire comme le monde
Sur mon livre assis au bar
Une tache de café ronde
Et noire comme le monde
Tous ces hommes ici
Qui boivent et crient
Une bloggeuse là
Trop chaudes les étoiles
Trop froides les planètes
Chambré ce Volnay
L’élève : Pourquoi ?
Le maître : Quoi ?
Le chat : On dit comment.
Trop de livres
Et pas assez de mots
Les choses se taisent.
La confusion des adresses
Les prénoms qui se déplacent
Tu est une autre encore
Médisez maudites
Mais dites au mieux
Les mites aussi méritent
L’envie n’est pas la vie
La mort est sans remords
Elle mime bien, la rime.
Le soir est fatigué
La nuit sera juste.
Mais ce moustique.
Il est moustachu pour un Bourgogne
Elle est diplomate pour une bernique
Je suis filandreux pour un haïkiste
Débraillés ballonnés
Bâillonnés empaillés
Le monde en deux moitiés
Jupe plissée.
Peau fripée.
Dalle marbrée.
Éloge de la mollesse,
vertu de la faiblesse.
Paraisse ! haïku modeste.
Il l’ouvre,
le professeur :
« fermez-la ! ».
J’ai fait un rêve, dit l’homme, tout à son inquiétude
Raconte-moi, dit le dieu, à court d’idées
Il dort le chat et le soleil se lève
D’abord, haut dans l’aigu, tu as crié
Bien vite, seul dans les ruines, tu vas mourir
Alors, prends le temps d’un haïku et ris
Un soleil ocre et fluide encore
Dans un étang lunaire et frétillant
Il est prêt mon œuf
Vif et sans apprêt
Sans peur ni regret
Mais beau comme un trait
Un c’est vain
Deux c’est mieux
Trois c’est mort
Tout c’est trop
Rien c’est nul
Peu c’est mieux
Tic, cela
Tac, ceci
Le maître nomme
Petit haïku grande pensée
Grand discours petite idée
Le mètre ment dit le maître
Trois paroles brèves pour le haïku.
Deux hirondelles pour le printemps.
Combien de vies pour exister ?
Demanda le maître de l’estrade : « Être ? »
Répondit le disciple du radiateur : « Absent »
Jaillit vite et visa juste : « Aïe ! ».
(Le manque une chose, la trace une autre)
Le pain est dur et les matins
La soupe est tiède et les idées
Qui servira le café et les corser ?