24 avril 2011
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La mort est comme le trait de l’addition qui marque le temps du bilan ; et l’on saura, chiffres à l’appui, si la recette a été bonne. Elle est le point en fin de phrase qui indique le temps
de la lecture ; et l’on saura, textes à l’appui, si l’écriture a été belle.
Mais le point ni le trait, sentinelles sans pitié, n’autorisent le retour ni l’ajout. Et comptables et lecteurs, toujours, sont toujours étrangers.
23 avril 2011
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Mords ton avenir.
Goûte ton passé.
Diffracte ton présent.
22 avril 2011
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− Ça va bien ?
− Qui ?
− Non je dis ça va
− Où ?
21 avril 2011
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Les rêves comme des ombres, sculptés de manques, ourlés d’absences, doubles complices et facétieux, irremplaçables néants − à la vie à la mort.
20 avril 2011
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02:43
L’errance sans errements au rythme indiscipliné des cris livrés en vrac.
Et reprendre son souffle pour partager les voix.
19 avril 2011
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Les ratures, nombreuses pourtant, ne cachaient pas toutes les fautes dont son visage − telle une dictée de cancre − était criblé.
18 avril 2011
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On aime l’autre pour ce qu’il est, parfois. Le plus souvent, c’est pour ce qu’il nous fait être.
17 avril 2011
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Je ferais un piètre négociateur : je n’ai jamais pu résister à un sourire en si mineur.
16 avril 2011
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Névritude : névrosé je suis, névrosé je resterai.
15 avril 2011
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Exercer le pouvoir suppose une certaine habileté, ne pas en abuser exige une sagesse certaine.
14 avril 2011
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« L’Xstence précède l’Yssence », imposa l’xtentialiste debout à la tribune. « L’humanité se compose de plus de hordes que de gisants » osa un ositiviste impudent. Le débat sur
la dentité commençait fort. Après quelques échanges courts entre un décaphoniste corsé et un postmarsiste lunaire, une bande de tructuralistes alliée pour l’occasion à quelques ristotéliciens
séparatistes attaqua sauvagement la délégation des gendersudettes du grand nord vainement défendues par un pergsonien intuitif. Sentant que les échanges perdaient en pertinence argumentative et
en densité conceptuelle, un patérialiste hystérique lança, non sans panache, un tonitruant « l’histoire des sociétés n’a été que l’histoire de mères cantatrices ». Le résident
surveillé, ému quoique convaincu, leva la séance.
On se congratula et on alla beaucoup déjeuner.
13 avril 2011
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Égoïste : celui qui ne pense pas à moi d’abord.
12 avril 2011
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Le crépuscule du sens, la mort de l’art, la fin de l’histoire, le déclin des civilisations, l’automne de la vie, l’épuisement du désir, l’étiolement des liens, l’appauvrissement, l’asthénie,
l’entropie, l’affadissement, la fanaison…
Bon, soyons positifs, il nous reste quelques hyperactifs, Atlas des temps modernes, qui sauront inverser le cours des choses.
11 avril 2011
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Je ne peux aimer sans me lacer, confessait Léopold von Sacher-Masoch (qui s’y connaissait en nœuds).
10 avril 2011
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Je dis non à l’omelette !
Non parce qu’elle ne va jamais, comme dit la sagesse populaire, sans quelques œufs cassés, mais parce qu’elle est une figure de l’échec du mélange, mélange mondialisé qui affadit et lisse, nie
les timbres et les couleurs, arase et nivelle les manques et les excès.
Bon, cela étant, l’œuf miroir n’est pas exemplaire non plus en termes de mixité et de métissage.
9 avril 2011
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Le matin ne peux
Le midi ne veux
Le soir neuneu
8 avril 2011
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Plutôt la vie d’une histoire que l’histoire d’une vie.
7 avril 2011
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Il est des matins amnésiques qui effacent leurs nuits colorées n’en conservant qu’un goût lointain et sans histoire.
6 avril 2011
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Un peu de lenteur sans rime dans ces urbanités
Un peu de courbes sans code dans ces virilités
Un peu de sel sans fard dans ces sucreries.
5 avril 2011
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Le hasard a goût de destin.
4 avril 2011
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Bien sûr qu’un petit catéchisme du quotidien (ne te brosse pas les dents avant le petit déjeuner ; attache la clé de la voiture avec celle de la maison − ça te fera un gros trousseau malcommode, mais ça t’évitera quelques aller-retour ; ne prends pas les raviolis à midi si tu as ta chemise blanche ; ne range pas tes lunettes dans un endroit où tu ne saurais les voir sans… lunettes ; ne joue pas les héros le soir si tu n’as pas les moyens d’être convaincant…) serait fort utile et éviterait nombre de déconvenues qui savent vous ternir durablement une existence qui pourtant, en toute humilité, ne demande qu’à persévérer bourgeoisement dans son être − comme disait, à peu près, Spinoza qui, quoiqu’ignorant tout des raviolis, eu égard à ses origines, non pas italiennes ni portugaises mais, comme son nom ne l’indique pas, hollandaises, s’y connaissait drôlement en lunettes. Cela étant, concédons-le, ne font-ils pas le charme de la vie ces dysfonctionnements inopinés, ne nourrissent-ils pas les plus délicieux récits, une fois l’ouragan passé, ces accidents impondérables, ces trébuchements irrécupérables ?
3 avril 2011
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Perdu monde. Merci déposer ici. Petite récompense.
2 avril 2011
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Trop clair, l’ordre ; trop obscur, le code.
Et le sens, interdit, est assigné à insignifiance.
1 avril 2011
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Masqué, il avance ; nu, il recule.
31 mars 2011
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Un grain, une chair, une voix : l’œuvre n’est ni un message du dedans ni un appel du dehors.