Le génie du système tient en ce que les manipulateurs sont eux aussi manipulés.
Le génie du système tient en ce que les manipulateurs sont eux aussi manipulés.
Ils étaient longs souvent les dimanches et aujourd’hui encore les jeudis après-midi sont interminables, sans parler de la lecture des livres de Murakami ou des courses en montagne qui commencent avant l'aube et se terminent tard le soir.
C’est pour cela que je ne m’explique pas comment ça a pu passer si vite, cette existence !
Moi : Hé, toi !
Toi : Moi ?
Moi : Non, j’ai dit toi.
Toi : Comment ça, toi ?
Moi : Ben quoi, t’es pas toi ?
Toi : Si. Enfin…
Moi : Ouais je vois, tu sais même pas. Toi, t’es toi, pas moi.
Toi : Heu… c’est moi ou t’es pas net.
Moi : Quoi, tu le fais exprès, c’est toi, pas moi.
Toi : Ah non, moi je vais très bien ; toi, c’est peut-être pas grave mais ça disrupte bien.
Moi : Bon ben j’insiste pas, nous, ça l’fait pas.
Bien sûr, ces pieds que je vois sous le bureau, ces mains, ce ventre sont les miens, pourtant j’ai l’impression qu'ils ne sont pas moi, que je suis ailleurs, que je suis situé plutôt quelque part derrière mes yeux. Je, je veux dire moi, mon moi serait-il plus derrière mes yeux que dans mes pieds ? Je, le je que je suis, est-il quelque chose susceptible d'être quelque part ? Et mon dos, cette terre inconnue, n'est-il autre chose qu'un territoire quasi autonome et râleur mais finalement délaissé ? Ce jacobinisme organique m'agace et j'aimerais, quand je pense, perçois ou sens, être aussi en périphérie, loin des yeux, loin du cerveau, dans mes pieds par exemple. Je rêve d'une autre géopolitique des corps, comme un régionalisme des organes et des membres.
Ne confondons pas vivre et exister, sermonna le philosophe qui, par souci de cohérence, cessa de boire, dormir et respirer.
Allez, sors de ta zone d’inconfort, dit la mouette à la bernique.
Le résumé, la lecture digeste d’une réalité allégée.
Finalement, quelque chose nous rapproche, Neymar et nous, auteurs de restes. Non pas le salaire, ni le tee-shirt floqué à notre nom mais le dribble, l’art de la feinte : nous faisons mine d’emmener le lecteur à droite et pfiit, nous passons à gauche.
Bon, il est vrai que nous ne marquons pas toujours et que dans les tribunes les lecteurs sont clairsemés mais nous savons aussi que nous en faisons sourire un ou deux, alors le match est gagné.
Elle était nue
Il a tout vu
Elle lui a plu
Il l’a voulue
Il est têtu
Il s’est battu
Elle est émue
Il les a eus
L’a convaincue
Elle s’est rendue
Il est élu
Roi des goulus
La vie déborde.
Moi qui ne savais pas comment financer mes vacances, je vais aller revendre, quelque part entre la rue d’Ulm et la rue Victor Cousin, des tee-shirts floqués au nom de Guillaume de Machaut, Lucien de Samosate ou Rutebeuf (avec le numéro 10), ils doivent bien avoir leurs fans eux aussi.
Difficile, en ce mois d’août 2017, de ne pas s’intéresser à l’affaire Neymar, tout le monde en parle. Je décide donc d’y regarder de plus près. J’apprends que ce footballeur aurait été acheté 222 millions d’euros par le PSG – quoi, 222 millions ! Puis je lis qu’il toucherait un salaire mensuel de deux à trois millions – euh… attendez, vous êtes sûr. Je cherche encore et j’entends dire que des supporteurs auraient fait la queue des heures espérant acheter un maillot portant son nom à 140 euros – allez, là vraiment j’ai du mal à le croire. Ce n’est pas tout, on me rapporte que la tour Eiffel se serait mise aux couleurs du PSG pour fêter ça.
Bon, ça va, j’ai compris. On ne la fait pas à un vieux lecteur de Sextus Empiricus et du Club des cinq : cette histoire est un canular. Un canular assez bien monté, je dois dire et j’ai failli me faire avoir, mais quand même le coup des supporteurs qui font la queue pour un tee-shirt au nom de leur joueur préféré, là non, la ficelle était trop grosse.
Je n’arrive plus à me souvenir de la personne dont j’avais oublié le nom.
Les animaux sont plus solidaires que les humains, les animaux ne tuent que pour manger, eux, les animaux respectent leur territoire, ils sont plus ceci, plus cela…
Stop, ça suffit l’anthropo-bashing. Qu’ils viennent tous, le panda, l’aigle royal, la taupe des villes et la belette, qu’ils viennent un peu se mesurer à moi à la crapette. On verra qui est plus et qui est moins.
Le bonheur n’est pas simple et résiste un peu, le malheur non et nombreux sont ceux qui le font céder sans forcer.
Les vieux consomment peu, soit parce qu’ils ont gagné en sagesse, soit parce qu’ils possèdent beaucoup.
L’ennui est un poison de luxe.
À s’interroger toujours, on devient fou ; à être certain de tout, aussi. Folie douce et folie brute.
Je comprends bien pourquoi les charcutiers (prenez monsieur Robert par exemple) n’ont pas le même physique que les footballeurs professionnels (et vice versa) mais je ne vois pas pourquoi les chirurgiens ne ressemblent jamais à des charcutiers. D’ailleurs vérifiez par vous-mêmes, vous n’aimeriez pas être opéré par un homme qui ressemble à un charcutier et vous n’achèteriez pas non plus du salami à un charcutier à tête de chirurgien.
Le mystère reste entier. Il se peut que l’on nous cache quelque chose.
Le chemin nous invente
Quand la voie nous charpente.
Il déroute, le haïku
Promets ni n’espère, le futur est avare ; oublie et abandonne, le passé aliène ; passe et absente-toi, le présent est indigent. Cherche le bon temps.
On couche tôt aujourd’hui, et on passe à la conduite bien avant d’avoir le code.
Je trouve pour le moins cavalière cette façon qu’ils ont de décider du sort de leurs personnages, après leur avoir torché un portrait grossier, donné un nom ridicule et imposé une histoire sans relief ou pire, un destin de héros. Les auteurs de roman (que j’imagine gras, dyslexiques et complexés) agissent en potentats et abusent des personnages qui sont, quant à eux, peu organisés et mal conseillés. Voici pourquoi je suggèrerais à ces derniers – pour me mêler de ce qui ne me regarde pas – de s’associer en syndicat et rédiger une charte de leurs droits, au premier rang desquels devrait être celui, sinon de décider, au moins d’être consulté pendant la rédaction de leur histoire.
Laisse faire et rien ne vient ; interviens tout dégénère.
Cro-Magnon n’était pas plus intègre qu’homo actualis, s’il était l’homme d’une femme, d’une croyance, d’un régime alimentaire, c’est parce qu’il ne vivait que trente ans. Constance et fidélité deviennent héroïques quand on meurt nonagénaire.