5 octobre 2024
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02:47
Allez, je vais me faire des ennemis, mais il me faut parler. Certes, je connais la règle, un magicien ne doit jamais révéler ses secrets, mais d’abord je ne suis pas magicien, ensuite je n’aime pas les règles.
Tout le monde le sait, pour lancer le marteau à plus de soixante mètres, il faut se lever tôt et faire des pompes, beaucoup ; pour arriver à jouer le concerto n°1 de Rachmaninov, il faut se lever tôt et faire des gammes, encore et encore ; pour faire disparaître un foulard ou apparaître une colombe, il faut se lever tôt et répéter l’exercice, souvent.
Eh bien qu’on se le dise, pour écrire quelque chose qui ressemble à du Ponge, du Gary ou du Beckett, c’est pareil, il faut se lever tôt et raturer beaucoup et souvent.
Désolé, cette révélation risque de désacraliser la littérature et la désenchanter. Je crois que l’écrivain est d’abord un artisan (génial le cas échéant, ce qui en fait un artiste) et que la magie de l’œuvre suppose moins la crédulité que la connivence.
Ah, une dernière révélation. Malheureusement, il ne suffit pas de se lever tôt pour lancer le marteau à soixante mètres. C’est nécessaire mais non suffisant, comme disait madame Lambert en troisième, salle B12.
15 septembre 2024
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02:19
Qu’est-ce que ça veut dire ? Impossible de le savoir sauf peut-être à se lancer dans une analyse couteuse, inquiétante, scabreuse et incertaine.
Bon, mais qu’est-ce que tu veut dire ? Je crois de plus en plus que se cache là l’incroyable malentendu de l’échange : je ne dialogue jamais qu’avec ce qu’il prête ou donne de force à l’autre.
Alors qu’est-ce que je veut dire ? Le plus souvent, on l’ignore, mais il existe un recours : l’écriture. On n’écrit pas pour dire ce que l’on pense, mais pour comprendre ce que l’on dit.
22 juillet 2023
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– Narratologue 1 : Écrire, j’ai envie de te dire, c’est imposer le carcan étroit et opprimant de la grammatologie à l’infinie subtilité de nos idéations.
– Narratologue 2 : C’est clair, en même temps, écrire, c’est sublimer nos pensées toujours simplistes, convenues et grossières par la diversité délicate, profonde et inventive de la lexicologie.
– Lecteur : S’il vous plait, dessine-moi une histoire.
AR.NO SI
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dans
2023
Ecriture
15 juillet 2023
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02:28
Ça tombe bien, écrire sur l’écriture, c’est encore écrire et j’adore écrire sur l’écriture. Notez que ce n’est pas comme écrire sur la plomberie quand on est plombier ou écrire sur la charcuterie quand on est charcutier, parce que ça, c’est nul !
Cela dit, vous avez raison, il y a la question du lecteur qui préfère souvent qu’on lui raconte des histoires. Bon, on ne peut pas toujours satisfaire tout le monde, le plombier, l’écrivain, l’amateur de mortadelle et le lecteur.
AR.NO SI
-
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2023
Ecriture
18 mars 2023
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00:16
Les idées sont une pelote de laine et penser revient à tricoter. Vous tirez sur le bout du fil et la suite vient naturellement. Deux paragraphes plus bas, vous avez votre pull Jacquard, disons une manche. Parfois cependant, on s’emmêle les aiguilles et les mots font des nœuds, parfois même, le fil casse avant de terminer la phrase, mais le plus agaçant – aaarrh c’est à se mettre au macramé ! –, c’est de ne pas trouver le bout du fil pour commencer le tricot. Alors on reste là face à sa pelote d’idées, interdit, et on doit se résigner à troquer son ouvrage contre un livre, ce qui tient bien moins chaud l’hiver.
AR.NO SI
-
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2023
Ecriture
27 août 2022
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Écrire, pour compenser le déterminisme des artères par la liberté du stylo.
ARNO SABATIER
-
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2022
Ecriture
Liberté
7 février 2017
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03:10
L’écriture est la trace d’une pensée qui n’est pourtant jamais passée.
ARNO
-
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2017
Ecriture
1 juillet 2016
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02:04
Je n’écris pas pour exprimer mes pensées mais pour les rencontrer et faire connaissance.
ARNO
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2016
Ecriture
9 avril 2015
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02:31
Vous allez penser que j’ai l’esprit malin, et sans doute aurez-vous raison, mais j’en viens à me demander s’il n’y a pas une entente illicite des écrivains pour inonder sans répit le marché du livre afin de nous imposer, à nous-autres lecteurs dociles et consciencieux, des heures épuisantes de lecture qui nous rendent bien incapables d’écrire nos propres livres et les laissent à l’abri de toute concurrence sérieuse.
ARNO
-
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2015
Ecriture
16 juin 2013
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08:00
Ce matin, je suis allé écouter le chant des galets, sous les banians, à l’aube. Ému et convaincu par cet appel fragile, j’ai pris mon carnet pour écrire quelques vers et témoigner. Je fus alors
fort embarrassé de me surprendre en train de rédiger ceci :
∑ = ¼√(π + 1) + (½x - 3y)² - (¾∂ + θ√♥)³ + 3ω³ + f(5ρ - 3ε²)
J’ai sans doute échangé par inadvertance mon stylo avec celui de mon collègue physicien. Il va râler, j’utilise de l’encre fuchsia.
ARNO
-
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2013
Ecriture
13 juin 2013
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09:53
Le dur n’est pas le mou
L’amour n’est pas un dû
Le doux n’est pas trop mûr
La mue du vieux pandour.
ARNO
-
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Ecriture
2013
7 juin 2013
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02:00
Il est tard pour se mettre au lancer du marteau et les cours de break dance sont complets, je décide donc de continuer à écrire mes petits restes.
ARNO
-
dans
2013
Ecriture
26 mai 2013
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02:00
Je prends soin de ranger mon bureau avant d’écrire, pour ne pas être distrait ; il me faut aussi, avant de lire, nettoyer mon esprit − c’est plus difficile.
23 mai 2013
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02:00
L’écriture est un masque.
Non pour cacher, non pour tricher, mais pour essayer d’autres voix, changer de peau et de parti, visiter d’autres peurs et d’autres joies, essayer une nouvelle coiffure, une nouvelle grimace, une
nouvelle vision.
6 mai 2013
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02:00
Méwé Donkor nique : argh !
21 avril 2013
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02:00
Antik ou comment faire du neuf avec du vieux.
Prosaïk ou comment faire de l’inédit avec de l’ordinaire
Kultur ou comment faire jeune avec du poussiéreux
Métaphysik ou comment faire vibrer Aristote
Plouk… euh non là on ne peut rien faire.
7 avril 2013
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Il y a plus de femmes de chambre dans le bas monde que de femmes du monde dans les chambres du haut.
5 avril 2013
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16:50
Ce n’est pas parce que les hommes d’affaires ne font pas le ménage que les hommes de ménage ne font pas l’affaire.
29 mars 2013
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17:00
Un médecin qui parle de médecine ne soigne pas encore et un maçon qui parle de maçonnerie ne maçonne toujours pas. L’avantage de l’écrivain, c’est que quand il écrit à propos de l’écriture, ça
compte pour de l’écriture.
D’ailleurs, il y en a qui abuse.
28 mars 2013
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18:13
Qui vivra en verra
Qui verra en rira
Qui rira ravira.
Mais virez-moi les rats avariés, les avares avides et les bavards arides qui envient l’arrêt des rimes, la mort des rêves et même des mimes.
La vie
Les mots
Les mômes qui rient
Les livres qui volent.
22 mars 2013
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18:12
Les artistes doivent, eux aussi, respecter le rythme de la nature et préférer les œuvres de saison.
Ne pas chercher, en saison sèche, à produire des œuvres luxuriantes et en saison des pluies, des œuvres arides.
20 mars 2013
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02:00
Aujourd’hui je voulais vous écrire quelque chose de beau et optimiste, alors je suis sorti marcher un peu pour chercher l’inspiration. Assez rapidement, je me suis trouvé face à une magnifique
composition de bougainvillées mauves, oranges et blanches. Je pensais alors rentrer pour écrire quelque chose de charmant et parfumé sur la nature, et très beau aussi, quand j’entendis clairement
et sans erreur possible les bougainvillées me dire « dégage ! ». Ne buvant jamais avant le coucher du soleil et ne croyant pas au langage des plantes, je me suis dit très
logiquement que ce n’était qu’un mauvais rêve. Oui mais cela est ennuyeux justement car alors cela signifierait que je suis déjà endormi et que je n’écrirai rien aujourd’hui.
Bon on réglera tout ça demain matin.
12 mars 2013
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03:00
Rature sept fois ton texte sur ta feuille avant de le donner à lire.
Parfois, ça suffit…
9 mars 2013
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03:00
Un mathématicien débutant vous calculera aisément le nombre de pizzas différentes que l’on pourrait composer avec une quantité limitée d’ingrédients – mettons six (tomates, câpres, olives,
mozzarella, anchois, origan) ; ce nombre est très élevé et excède de beaucoup l’offre classique. Eh bien, il en va presque de même pour la littérature, on peut calculer le nombre de livres
différents que l’on pourrait écrire avec une quantité limitée d’éléments (disons, deux mille mots) ; ce nombre est astronomique. Une question alors : pourquoi nous ressert-on les mêmes
livres avec les mêmes tomates et les mêmes olives ?
5 mars 2013
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12:40
Ceci n’est pas un spam
Je me suis mis au slam
Et la foule qui m’acclame…