… notez qu’il est plus aisé de trouver une faux dans une boîte d’aiguilles.
… notez qu’il est plus aisé de trouver une faux dans une boîte d’aiguilles.
Non mais sérieusement, qu’est-ce qu’il faisait avec une aiguille dans sa botte de foin !
À l’horizon, derrière l’océan, le néant – et mes coups de rame n’y changeront rien.
Allez, vous n’êtes pas obligé de répondre mais je pose quand même la question : que choisiriez-vous entre un weekend avec Angela Merkel et une soirée avec Julia Roberts ?
Oui, je sais, c’est parce que vous avez étudié l'espagnol en LV2 !
La pensée ne réconforte pas, ne trouve rien, n’explique pas, elle avive bien plutôt l’inquiétude qui la suscite.
L’accumulation de phrases ne fait pas un texte ; l’accumulation d’humains ne fait pas une société ; l’accumulation de rebuts ne fait pas toujours une œuvre. En revanche l’accumulation de restes fait souvent une très belle assiette.
Surprendre n’est pas étonner, manque le manque de sens.
A l'annonce des résultats du Festival de Cannes, je me demande si tous les perdants se disent aussi : je remercie mon père, ma sœur, mon institutrice, mon pays, toute l’équipe de production, la cantinière, le président du jury, les maquilleuses, Pierre mon perchiste qui nous a quittés, Paul qui est resté et me supporte, Jacques la doublure de Jean et j'en oublie, je veux les remercier tous car sans eux, sans leur travail, leur courage, leurs conseils, sans leur patience, leur talent et leur amour, mon échec n'aurait pas été possible.
Bon, c’est décidé, je pars et ne reviendrai pas. Ne cherchez pas à me retrouver, je ne laisse pas d’adresse et j’ai fermé mon compte Facebook, dit Dieu, un matin de mai. Vous ne pourrez plus compter que sur vous-mêmes ; allez-y doucement sur le popcorn et le gaz de schiste. Je vous laisse tout, la maison, les terres, les bêtes, la grand-mère, ma collection d’insectes et le club de poésie ; tâchez d’en prendre soin. Allez, vous avez un bon fond, je le sais je vous ai faits, mais ça ne suffit pas.
Voilà, c’est fini pour moi. Juste un dernier conseil, ralentissez et apprenez tous le chant. Et pourquoi ne pas créer un nouveau jour férié pour le souvenir de mon départ ?
Deviens ce que tu hais ou n’es pas ou plus ; le tourniquet peut donner le vertige mais à une certaine vitesse, les jugements lâchent prise.
Le mot expérience parle de voyages en terres inconnues, de recherches hasardeuses, de traversées périlleuses, de rencontres insolites. Comment comprendre alors que l’homme d’expérience ait toujours la panse pleine, les jambes fatiguées et le désir éteint ?
C’est bien la peine de grimper si haut, babouin, pour n’avoir pas de culotte.
Le jour s’ennuie la nuit alors il rêve
Il rêve d’amour sous la pluie
De vie au jour le jour
De troubadours, de belles de nuit
Et quand la nuit file et s’enfuit
Le jour se languit d’elle
De ses fantômes, de ses décors
Et le jour s’ennuie encore
Le jour s’ennuie le jour alors il compte ou prie et puis s’endort.
Traverser l’existence tête baissée sur mon téléphone portable ? Jamais, j’ai encore quelque pudeur, moi, et ne saurais imposer au monde mon vilain crâne dégarni.
La mort vient parfois espionner les vivants et pour ne pas faire peur, elle prend les traits de la lassitude. Raté.
– Dis donc Pierre, s’inquiéta Dieu, ils n’auraient pas pris un peu de poids en bas ?
– Grave ! Tu m’étonnes, depuis le temps que tu les gaves avec ta farce.
– Très drôle. Bon pour ce soir, tu oublies la côte de bœuf, ce sera boulghour aux pois chiches.
– Oh, tu n’as vraiment aucun humour. Et pour le dessert ?
– Désolé, la dernière pomme a été mangée.
« Profaner » la prière.
Je veux dire la faire sortir des temples qui l’ont confisquée et la rendre aux païens, aux amoureux des vaches, des vagues et des coquelicots sauvages.
– Tu montes, chéri, s’amusa Terre, un peu grise.
– Petite conne, répondit froidement Soleil en montant.
La solitude est une bête sauvage indomptable, sublime et dangereuse ; on peut seulement s’en approcher, elle nous donne alors la force de retourner, pour un temps, dans le monde.
Si l’on enlève les premières et dernières lettres du mot apopathodiaphulatophobie, ça donne ‘odiaphulat’ et ça ne veut plus rien dire du tout.
Tout est si vain
la vie si brève
vue de la rive
le vase est vide
la voile est vague
les vents si vieux.
Et toi qui moques
l’éternité !
Pendant longtemps dominés par la nature, les humains ont depuis pris leur revanche et l’ont savamment tyrannisée. Allons-nous jouer la belle ?
L’arôme vanillé du temps qui vient, la fraîcheur iodée du silence, le goût épicé du divers, l’odeur enivrante des lointains.
La vie, comme un marché exotique.
Je me demandais depuis longtemps d’où le mari de la jolie pharmacienne, ce crétin à tête de batracien, tenait son teint verdâtre, ses mains moites et son haleine de marée basse et voilà que j’apprends, en visitant Terra Botanica, que nous descendons d’une algue verte.
Certains parfois rentrent par effraction et créent le chaos, d’autres arrivent discrètement dans votre vie et ne changent presque rien, juste la couleur du ciel et votre rythme cardiaque.