4 novembre 2022
5
04
/11
/novembre
/2022
00:18
Je me souviens de madame Michel, professeur de français, qui nous lisait à voix haute des pages entières de Cyrano de Bergerac. Elle commençait par dire « et maintenant fermez les yeux ». Et nous les fermions.
Je l’imagine aujourd’hui s’installer au perchoir pour lire du Rostand ou du Giono et dire aux députés « et maintenant fermez les yeux ». Et ils les fermeraient.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
3 novembre 2022
4
03
/11
/novembre
/2022
00:22
Je me souviens de monsieur Lambert, terrible surveillant général, qui déboulait dans la salle d’étude en hurlant « et maintenant, vous allez la fermer ! ». Et nous la fermions.
Je l’imagine aujourd’hui débarquant sur un plateau de télévision et balançant aux experts « et maintenant, vous allez la fermer ». Et ils la fermeraient.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
2 novembre 2022
3
02
/11
/novembre
/2022
00:26
Il nous manque une théorie de la discrétion, je parle de la discrétion de notre présence au monde, nous les bipèdes connectés, notre empreinte générique. Le livre devra être fragile comme l’aube, délicat comme la vie et clair comme le temps.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
1 novembre 2022
2
01
/11
/novembre
/2022
00:40
Comme son nom l’indique clairement, la fracture digitale désigne le fossé creusé entre ceux qui se jouent des touches de leur téléphone avec les deux pouces et ceux qui tâchent d’atteindre la bonne lettre avec l’index.
Alors bien sûr, il y a aussi ceux qui n’ont pas de téléphone portable ; on parlera là plutôt de faille géologique.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
31 octobre 2022
1
31
/10
/octobre
/2022
00:48
J’envie celui qui a été saisi par la beauté implacable d’un Caravage à huit ans ou transporté par la puissance abyssale d’une équation du troisième degré à neuf ans et demi ou bouleversé par Maria Calas chantant la Norma à six ans ou fasciné par le pistil d’une orchidée papillon à sept ans à peine ou renversé par la lecture des premières pages de l’Éthique de Spinoza à dix ans. Je dois ajouter que jusqu’à douze ans, j’étais moi-même très envié pour ma domination sans partage aux billes (surtout au jeu du pot, à la tic un peu moins).
ARNO SABATIER
-
dans
2022
30 octobre 2022
7
30
/10
/octobre
/2022
00:45
Sans penser, on avance dans l’obscurité ; en pensant, on avance dans la confusion.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
Pensée
29 octobre 2022
6
29
/10
/octobre
/2022
00:19
La nudité ne fascine pas longtemps ; comme la vérité, elle déçoit et ennuie vite.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
28 octobre 2022
5
28
/10
/octobre
/2022
00:16
Parce qu’il est trop brillant, ou trop pauvre, il est bon de regarder le monde indirectement, en regardant un autre le regarder.
ARNO SABATIER
27 octobre 2022
4
27
/10
/octobre
/2022
00:53
Je lis un article très intéressant sur les stratégies de lutte contre la fatigue.
Épuisant. Je finirai demain.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
26 octobre 2022
3
26
/10
/octobre
/2022
00:39
La littérature est moins le lieu des fictions que celui des secrets.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
24 octobre 2022
1
24
/10
/octobre
/2022
00:25
On nait conformiste, on devient artiste. Parfois.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
23 octobre 2022
7
23
/10
/octobre
/2022
00:23
Dans la nature, ça pousse souvent tordu et difforme et on n’aime pas.
D’où nous vient cette passion du redressement ?
ARNO SABATIER
-
dans
2022
22 octobre 2022
6
22
/10
/octobre
/2022
00:23
Je préfère une docilité inventive à une insoumission bornée.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
21 octobre 2022
5
21
/10
/octobre
/2022
00:21
Bonjour, j’ai été retenu loin des affaires par quelques bactéries vicieuses et tenaces. Ce matin, rouvrant mes volets sur le monde et regardant avec émotion les Iraniennes et les Ukrainiens, je me suis dit que j’aurais bien préféré changer l’ordre du monde plutôt que mes désirs.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
11 octobre 2022
2
11
/10
/octobre
/2022
12:20
J’aimerais bien commenter l’actualité, mais je n’ai pas fait d’études d'expertise.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
10 octobre 2022
1
10
/10
/octobre
/2022
15:22
Plus tu cherches et moins tu trouves, c’est bien connu, mais ce n’est pas pour autant que moins tu cherches, plus tu trouves.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
9 octobre 2022
7
09
/10
/octobre
/2022
00:18
Hier, petite soirée chez F. Il y avait U. qui m’amuse beaucoup et C. que je ne connaissais pas, elle est italienne et rougit facilement, mais elle est spécialiste du traitement des déchets dangereux. Ce n’est pas grave. Il y avait aussi K. qui dit tout le temps “de base” et parle la bouche pleine, mais ce n’est pas très grave. La soirée était animée : long monologue de P. sur l’errance animale, pas un mot sur les Iraniennes ; allez, ce n’est si grave. O. s’est fait généreusement insulter parce que, passionnée, convaincue et partisane, elle divulgâcha la fin de la série Sandman. Honnêtement, je n’ai pas trouvé cela très grave. Bien sûr, pour la énième fois, U. a essayé de nous convaincre qu’il avait apporté du Crémant, non pour son prix, mais pour sa “minéralité subtile” ; après tout, ce n’est vraiment pas grave. T. était venu avec ses deux monstres, I. et N., qui ont évidemment annexé la table de salon et fait main basse sur les gâteaux d’apéritif. Agaçant mais pas grave. Contre toute attente, E. l’indocile a été peu diserte sur la situation géopolitique ; ce n’est pas grave. Comme toujours, j’ai fini dernier à la course à la blague hilarante ; ce n’est pas grave du tout, j’ai l’habitude. En revanche, une partie des niaiseries plates et usées proférées savamment par mes voisins me sont venues aussi à l’esprit ; ça, c’est très très grave.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
8 octobre 2022
6
08
/10
/octobre
/2022
00:47
Les idées qui nous viennent en marchant sont vigoureuses et engagées. Malheureusement, quand on rentre, elles continuent sans nous et nous laissent avec nos pensées domestiques.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
Pensée
7 octobre 2022
5
07
/10
/octobre
/2022
00:02
Un sachet de thé noir sachant chanter le cha-cha-cha sans tchador (j’adore !) doit savoir encore chanter le soir sans choir sur la chaise de Sacha Sanchez.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
6 octobre 2022
4
06
/10
/octobre
/2022
08:09
Chaque matin je m’encourage, chaque soir je me félicite et la nuit, je fuis.
Exister est épuisant.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
5 octobre 2022
3
05
/10
/octobre
/2022
00:37
Alors je ferme les yeux, je fais le vide et attends l’idée à qui je saurai faire bon accueil.
Et je me réveille un peu plus tard avec un torticolis.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
4 octobre 2022
2
04
/10
/octobre
/2022
00:07
– Conformiste, accusa Vent !
– Inconstant, rétorqua Rivière !
– Je vous aime, poursuivit Chemin.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
3 octobre 2022
1
03
/10
/octobre
/2022
00:23
Avoir du pouvoir, c’est grisant ; pouvoir, c’est autre chose, ça ennuie vite.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
2 octobre 2022
7
02
/10
/octobre
/2022
00:52
L’épuisement des stocks est manifeste, il nous faut trouver des sources de pensée renouvelables.
ARNO SABATIER
-
dans
2022
Pensée
1 octobre 2022
6
01
/10
/octobre
/2022
00:13
– Dis-moi Pierre, tu laisses la peau des pommes de terre quand tu prépares une purée rustique ?
– Non mais t’es sérieux, Dieu ? Aujourd’hui, c’est ce que tu veux savoir ?
– Oui. Donc ?
– OK Google…
ARNO SABATIER
-
dans
2022