Si j’étais un chat, je serais très content de ne pas être un chien.
Si j’étais un chat, je serais très content de ne pas être un chien.
Omne animal triste post vitam praeter bucinum pullumque.
(Je parle du bulot d’élevage et du poussin mâle, bien évidemment, et fais référence, mais cela va sans dire, à la conception nietzschéenne de la vie.)
– Dépêche-toi un peu, le soleil est déjà bien bas et il nous reste beaucoup à faire.
– Mais chéri, ne sois pas si pressé, nous sommes jeunes encore, nous avons toute la vie devant nous, tempéra madame Éphémère, récemment mariée.
Avec l’extinction du Lézard du val d’Aran et du Pétrel noir de Bourbon, il n’est pas impossible que l’on assiste aussi à celle de la pensée qui a tout autant besoin de lenteur et de silence.
Tous les mammifères dégagent les lèvres et montrent leurs dents pour effrayer l’ennemi sauf l’être humain qui le fait pour sourire.
Allez, une fois n’est pas coutume, saluons cette belle récupération et l’art humain du détournement.
Animal, mon ami, comment te dire, toi qui ne parles, comment te faire comprendre, toi qui ne penses, que j’ai honte aujourd’hui d’être l'animal doué de parole et de pensée.
J’aurais fait un bon écureuil (un fouisseur de Barbarie voire un ventre rouge de Malawi). Je ne pense ni à leur queue en panache, ni à leurs qualités de grimpeurs, ni à leur audace de voltigeurs mais plutôt à cette curieuse et stupide habitude que nous partageons d’oublier la cachette où sont mis en sûreté nos noisettes et autres objets précieux.
Lassé de s’être (un peu) interrogé sur le sens de notre agitation sans pouvoir trouver de réponse pertinente, il s’est rendormi, le chat.
L’homme est assez inégal dans ses imitations : il fait très bien le coq et le veau, mais plutôt mal l’holothurie et le paille-en-queue.