26 juin 2013
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11:02
Il est des mots qui s’exposent, prolixes et ventrus comme des concierges documentés ; d’autres, amers et froids comme des guides de musée, s’imposent.
Rares sont ceux qui se proposent, précaires et incertains comme des visiteurs étrangers, sonores et singuliers comme des danseurs enivrés.
22 juin 2013
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11:51
Je suis un grand rêveur à la peau claire et la main faible
amateur pourtant de caramel salé
j’habite un horizon inquiet aux blessures multiples
que de grotesques bananiers font un peu oublier
je me souviens des danses du ventre du feu de la terre
des nuits sans fatigue que la lune approuvait.
Le sang a déserté et les salles d’attente sont blêmes et surpeuplées
parfois j’entends au loin des voix des cris des chants aux accents bigarrés
que le désordre est beau quand il n’est pas honteux
que la folie est douce quand elle est sans douleur.
11 juin 2013
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08:47
Mais que valent ces mots furieux qui tempêtaient comme des héros d’époque sur les crêtes éblouies de la nuit et que le froid blafard du matin tait et fatigue misérablement ?
10 juin 2013
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11:35
Le tourment courtois et déroutant du poème.
3 juin 2013
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16:55
Je cherchais un mot lavande ou safre, je pensais que cela irait bien avec tes bottines rouge garance.
J’ai trouvé « Jacaranda ».
29 mai 2013
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Au pays des longs chemins
L’eau de lune n’est pas armée
Et la nuit chante si le matin mord
16 mai 2013
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10:47
Cantonniers de la langue, les poètes aiment à prendre soin des bas-côtés ; c’est moins lisse mais plus fleuri.
15 mai 2013
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02:00
Tous ces matins blancs oubliés dans le tiroir du bas
Mais le sel du temps et le drap des corps
Parce que le creux de la main réveillée
Porte loin le geste, loin devant l’attente
26 avril 2013
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14:03
Facile la poésie, suffit d’élider. Bien sûr, il y a la rime et les pieds, ça c’est très difficile, mais pour le reste, faut élider. Enlever la tête pour être plus près du cœur. Trop facile.
23 avril 2013
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13:13
J’aimerais vous écrire un long poème silencieux, doucement ponctué d’exclamations souriantes, à peine quelques tendres inquiétudes, modestement.
18 avril 2013
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15:00
Chaque matin, patiente et indulgente, l’aube s’applique à blanchir nos vies, mais bien vite, avec zèle et fierté, nous réécrivons tout, presque à l’identique, jusqu’à notre dernier défaut.
14 avril 2013
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10:25
Le frisson dure peu
Mais sa traîne d’émois
Murmure longtemps encore
Au clair de la peau.
À ravir, te dis-je,
Ces émotions faibles
À la puissance diffuse.
12 avril 2013
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16:55
Le poète voit plus les différences que les ressemblances, voilà pourquoi, souvent, il écrit − et cela ne va pas sans agacer, à la longue − d’interminables listes.
17 mars 2013
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Le langage donne au monde sa lumière. La poésie ajoute les feux et les ombres.
11 mars 2013
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Et le retour de la vague. Pour toujours inachevé. Interminablement.
4 mars 2013
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10:05
Le poète a quelque chose du pêcheur. Souvent, il s’installe à l’aube au bord de la page, rapproche l’horizon et efface le reste. Alors il rêve à peine, à quelques épopées muettes. Puis il attend,
à voix basse. Parfois il rentre bredouille, pas le moindre fretin à gribouiller. Qu’importe, il a pêché quand même, ça oui, et pendant trois bonnes heures. Il reviendra.
3 mars 2013
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13:29
Le vent sait être léger avec les promesses du soir ; la mer seulement, peut la fidélité.
25 février 2013
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Que serai-je demain ? ces rêves sont engageants et ne sais quel choisir.
Aujourd’hui tu es là, les mûres sont colorées mais un peu courtes en bouche.
Il était beau hier, les filles aux nattes brunes croisées à la récré.
La vie est une leçon de conjugaison simple et complète si l’on sait éviter les temps circonflexes.
19 février 2013
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21:01
De quel bois est-il fait, poète, ton crayon, pour qu’il porte si loin de si lointains souvenirs.
6 janvier 2013
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Désirs emmaillés
Histoires embrouillées
Dessine-moi une carte
Trouée d’îles perdues.
4 janvier 2013
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03:00
Elle a le cœur en foutoir
Elle se cogne aux désirs et confond tous les temps
Parfois elle range un peu
Elle joue la femme en paix
Elle récite l’alphabet et les horaires des marées
Et puis ça recommence
Elle oublie la grammaire et se trompe de couleur
Elle perd ses clés le chat lui parle
Elle change de nom la lune l’appelle
Elle a le cœur en foutoir
Le dedans qui chamboule
Parfois range un peu
Finit ses phrases avec un point
Et puis ça recommence ça recommence
Les saisons bousculées et les visages
Embrouillée chahutée
Point-virgule ton sourire
Elle dit
À la ligne.
31 décembre 2012
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J’ai désappris l’hiver et ses silences de neige
J’habite un alizé aux parfums de jasmin
Ses levers introuvables ses livres humides et longs
Les nuits y sont rapides et les matins pressés.
30 décembre 2012
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Café noir
et tiède.
Comme
l’ennui.
– Hé l’ami, viens fêter !
Alcool blanc
et sec.
Comme
l’oubli.
25 décembre 2012
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03:00
Elle ferme sa porte le soir mais sa fenêtre donne sur le jour de ton rire.
Alors elle écrit ton nom sur le mur et invente des dialogues très osés.
Elle refuse de dormir la première et va camper dans la cuisine.
Sous la table.
Et la table est un toit, et la table est ta bouche, elle est un ciel de bois, elle est un lit nervuré pour ton corps à l’envers.
Et l’univers au loin tendrement s’éteint.
Et s’endort aussi le temps sans penser au matin.
21 décembre 2012
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03:00
Où est la poésie, demande-t-on parfois ?
Elle est là, devant votre poème, comme son ombre blanche. Toujours un peu devant. Juste un peu.