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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 02:19

Qu’est-ce que ça veut dire ? Impossible de le savoir sauf peut-être à se lancer dans une analyse couteuse, inquiétante, scabreuse et incertaine.

Bon, mais qu’est-ce que tu veut dire ? Je crois de plus en plus que se cache là l’incroyable malentendu de l’échange : je ne dialogue jamais qu’avec ce qu’il prête ou donne de force à l’autre.

Alors qu’est-ce que je veut dire ? Le plus souvent, on l’ignore, mais il existe un recours : l’écriture. On n’écrit pas pour dire ce que l’on pense, mais pour comprendre ce que l’on dit.

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14 septembre 2024 6 14 /09 /septembre /2024 02:23

À l’origine était le verbe. Probablement, oui, mais à l’impératif. L’imparfait du subjonctif est venu plus tard.

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13 septembre 2024 5 13 /09 /septembre /2024 02:27

C’est l’histoire de Pinkie, une pomme. (C’est moi qui l’appelle Pinkie, parce que je trouve ça mignon, mais en fait, elle n’a pas de nom parce que les pommes ne s’en donnent pas ; d’ailleurs elles ne parlent pas entre elles, les pommes.) Pinkie était née difforme, disons plus justement en forme de haricot. Cela ne posa jamais aucun problème dans la communauté des pommes dans laquelle Pinkie était parfaitement intégrée. En revanche, quand vint la saison de la cueillette, hors calibre, elle fut abandonnée seule sur l’arbre.

Était-ce dû à sa différence, Pinkie pensait plus que ses sœurs. Plutôt que de se lamenter sur son sort, elle réfléchit à une fin de vie digne et utile. Bien sûr, elle aussi aurait aimé finir en compote ou en cidre, mais voilà, la nature en avait décidé autrement. Soit, l’heure était venue de prendre son destin en main puisque le pomiculteur l’avait ignorée.

Elle avait entendu parler de cette fin atroce, interminable et affreusement douloureuse quand, de l’intérieur, un ver monstrueux vous dévore à petit feu. Aussi était-elle résolue à venger son espèce par un sacrifice audacieux. Son plan fut vite élaboré, il lui fallut seulement attendre le moment opportun (le kairos aurait-elle pu dire, mais les pommes n’étudient pas le grec ancien).

Un après-midi ensoleillé, comme septembre en connaît parfois, elle vit un groupe d’humains s’installer à l’ombre de son arbre. Ils jetèrent une nappe et y disposèrent du pain, du vin et du saucisson. Tout se déroulait exactement comme elle l’avait prévu. Pinkie profita d’une légère brise pour balancer sur sa queue tout en tournant sur elle-même pour préparer la rupture. Avec une science innée de la balistique, après quelques tours et quelques mouvements, elle s’élança et plongea dans un verre.

Pinkie était courageuse, solidaire, mais, pas très douée en orthographe (d’ailleurs les pommes n’écrivent pas). Elle s’imagina, à son tour, s’incruster dans le verre et le ronger de l’intérieur.

(Évidemment, j’aurais pu continuer et raconter comment Pinkie, profitant de sa forme, pénétra le verre par un mouvement combiné de vrille et de percussion, mais là, non sans raison, vous auriez trouvé cela invraisemblable. Je renonce donc à cette chute.)

Ni vrille ni percussion, donc, mais une bonne cuite. Tombée dans un côtes-du-rhône, Pinkie sentit vite qu’elle perdait l’équilibre et que son jugement était altéré. C’est pour cela qu’elle ne saurait dire si elle vécut réellement la suite et l’auteur ne tranchera pas non plus.

Amusé par la forme de cette pomme, le propriétaire du verre de vin la ramena chez lui pour la montrer à Monsieur Grossard, le pharmacien du village. (Je résume, parce que Pinkie passa d’abord entre les mains de Mémé Jeanne, qui jouait toujours de l’alambic à presque cent ans, Jules Rémoulut, qui tenait le bar, Éva, qui après son BTS était revenue se reposer, et d’autres encore, évidemment tous docteur en pomologie pour l’occasion !)

Ce qui frappa Grossard, ce ne fut pas tant la forme que la dureté de Pinkie. Cette pomme n’avait pas muri. Elle avait échappé au processus de maturation et était restée verte et dure comme au premier jour, et ce malgré son séjour prolongé dans un côtes-du-rhône. Pour lui, il n’y avait pas l’ombre d’un doute, cette pomme-haricot était un “traitement”, « bon, le mot est à mettre entre guillemets, ajouta-t-il » (ce que je fais. NDA). Un “traitement” efficace contre les fatigues érectiles.

Il se raconte donc que certains, au village, une fois la nuit tombée, recouraient à Pinkie avant d’officier. Certains la mettaient sous l’oreiller, d’autres au pied du lit… Il se raconte aussi que Grossard ne disait pas que des bêtises, mais comme tous les gens savants, il n'était pas toujours compris.

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12 septembre 2024 4 12 /09 /septembre /2024 02:54

Qui pourrait m’expliquer comment il a pu se retrouver avec un clacos dans le bec, le corbeau ?

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11 septembre 2024 3 11 /09 /septembre /2024 02:06

Si Dieu existe, il est tisserand, pas potier.

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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 02:58

Je balance entre Hegel et Vince (mon copain coach de life). Certes, ce n’est pas le but [Zwecke], mais le développement progressif de la réalisation [Ausführung] qui importe. OK mais d’un autre côté, cocher des cases sur sa to-do list, c’est tellement cool.

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9 septembre 2024 1 09 /09 /septembre /2024 02:56

C’est bien regrettable que l’on perde au réveil notre talent d’écrivain et de cinéaste. C’est invérifiable et il faudra me croire sur parole, mais mes rêves n’ont rien à envier ni à Almodovar ni à Murakami.

Ou peut-être est-ce cela l’art, un rêve que la nuit n’a pas retenu.

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8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 02:57

Comme tout ce qui se fait assis, l’écriture est sans risque, mais presque tout ce qui se fait debout n’a ni style ni profondeur. Alors, nous coucherons-nous ? 

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7 septembre 2024 6 07 /09 /septembre /2024 02:21

On assiste à une curieuse inversion des courbes. Nos constructions se délabrent de plus en plus vite quand nos corps tiennent de plus en plus longtemps. Elle est finie l’époque où l’on ne pouvait voir la construction d’une cathédrale du début à la fin. Aujourd’hui, c’est le pont ou le hangar qui ne voient pas mourir ceux qu’ils ont vus naître.

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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 02:04

Je ne suis ni statisticien ni sociologue et je ne veux tirer aucune conclusion, je note simplement ceci : d’une part l’augmentation des violences conjugales et d’autre part le boum du marché des animaleries (nourritures, jouets, vêtements, produits de toilettage…).

C’est tout.  

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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 02:10

Comme certains cueillent les champignons, je cueille moi les sourires. Quand j’en trouve un – et on trouve souvent de bien jolis spécimens, mais curieusement les saisons sont inversées par rapport aux champignons –, cela me met en joie, cela augmente ma puissance d’agir pour le dire avec Spinoza qui ne souriait pas du visage mais de la pensée.

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4 septembre 2024 3 04 /09 /septembre /2024 02:07

Laisse-toi porter par le vent de la vie au lieu de résister, de t’imposer ou de programmer. Et puis, regarde comme elle est belle la feuille du platane quand vient l’automne, vois comme elle illumine l'ennui dans une chorégraphie de feu, vois comme elle sublime le dénouement dans une calligraphie du hasard. Non ?

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 02:06

Les coachs et les enseignants sont différents. Ces naïfs s’imaginent qu’il est nécessaire de savoir-faire pour transmettre.

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2 septembre 2024 1 02 /09 /septembre /2024 02:01

Le problème avec les autres, c’est qu’ils sont beaucoup trop nombreux. Il en faut toujours un et quand il y en a un, ça va, mais huit milliards, ce n’est plus jouable.

En plus, allez savoir pourquoi, juste le jour où je veux visiter la Sagrada Familia, ils s’y donnent tous rendez-vous. À croire qu’ils me suivent, tous, et m’imitent…

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1 septembre 2024 7 01 /09 /septembre /2024 02:27

Même quand ça coule pas, ça coule quand même, aurait dit Jean-Claude Lumière, exégète mal connu d’Héraclite l’Obscur.

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31 août 2024 6 31 /08 /août /2024 03:42

Il faut savoir être reconnaissant. Le monde moderne travaille à l’intégration des gens comme moi qui se perdent partout et toujours. Prenez par exemple ce que j’appellerai les cheminements accompagnés. On les trouve de plus en plus dans ces lieux hostiles où l’excès de signalisation vous désoriente inévitablement.  Je pense aux aéroports, magasins (enfin les "concept stores"), musées… Impossible désormais de s’égarer, vous êtes aimablement chaperonné dans des parcours sinueux et ludiques, mais toujours clairement balisés.

La moindre des choses, c’est bien de n’être pas ingrat et d’acheter un mug “Montres molles” au musée Dali ou un Toblerone géant à l’aéroport de Marrakech.

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30 août 2024 5 30 /08 /août /2024 02:44

La pensée est au langage ce que la purée est à la pomme de terre. Pas de purée sans pomme de terre, mais toute pomme de terre ne devient pas purée.

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29 août 2024 4 29 /08 /août /2024 02:37

Il existe des liens, non pas secrets mais ténus, entre beauté et santé, entre lenteur et bonté, entre joie et mouvement, non pas fragiles mais peu visibles, entre voyage et silence, entre récit et paix, entre littoral et avenir, des liens qui accordent, entre chemin et estime, entre corps et connaissance, mais qui pourraient rompre.

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28 août 2024 3 28 /08 /août /2024 02:46

C’est bien les téléphones portables au restaurant, maintenant vos voisins de table, tout occupés qu’ils sont à tapoter, sont totalement silencieux.

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27 août 2024 2 27 /08 /août /2024 11:01

Hier, colique néphrétique. Douleur suraiguë. Insupportable. J’ouvre au hasard les Entretiens d’Épictète. Heureusement pour lui, il n’était pas en face de moi autrement je lui aurais balancé le livre à la figure avec une bonne mandale en supplément. Le con !

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26 août 2024 1 26 /08 /août /2024 01:00

C’est une hypothèse que je n’ai pas les moyens de vérifier, mais je pense que les lecteurs disparaîtront avant les écrivains. On verra si un écrivain survit longtemps sans lecteurs.

Bon j’avoue, d’autres problèmes sont sans doute plus urgents et plus graves.

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25 août 2024 7 25 /08 /août /2024 03:22

Le temps manque. Le temps manque pour lentement prendre le temps de penser.

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24 août 2024 6 24 /08 /août /2024 01:39

Comme tout le monde, en vieillissant, le funambule devint presbyte. Le sol, jusqu’alors lointain et flou, se rapprocha brutalement pour devenir clair et net. Il comprit vite que ce qu’il prenait pour de charmants champs de tournesol n’étaient que des mines de phosphate à ciel ouvert. Horrifié par sa découverte, le funambule chercha à se suicider, mais ne trouvant ni corde, ni pistolet, ni strychnine, il décida de tenter le grand saut. Utilisant son balancier comme une perche, il s’élança le plus haut qu’il pût, visant – on ne sait jamais – le paradis. C’est à ce moment précis que votre serviteur perd la trace de son personnage ; il se voit contraint de s’arrêter là et vous prie de bien vouloir l’excuser.

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23 août 2024 5 23 /08 /août /2024 02:59

Elles ont toujours quelque chose à dire, nos mains.

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22 août 2024 4 22 /08 /août /2024 02:00

Prenez trois mots. Par exemple, crème catalane, orgasme et alpaga. Vous en trouverez facilement la définition dans n’importe quel dictionnaire. La définition, c’est-à-dire selon ces mêmes ouvrages, les caractéristiques essentielles, le sens, les propriétés, le contenu…

Moi qui aime beaucoup la crème catalane, je reste sur ma faim avec sa définition qui n’a vraiment pas le goût d’une crème catalane, ni d’une crème brûlée d’ailleurs. Quant à la définition de l’alpaga, elle ne permet pas de sentir la douceur de ses poils. Pour l'orgasme, c'est encore plus frustrant.

Certes, les définitions renseignent, mais ne laissent-elles pas de côté l’essentiel de ce qu’elles définissent ?

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