– Les mots (non sans malice) : La parole est aux choses.
– Les choses (pensant bien fort qu’elles se vengeraient de ce coup bas) : …
– Les mots (non sans malice) : La parole est aux choses.
– Les choses (pensant bien fort qu’elles se vengeraient de ce coup bas) : …
Nous dirons, pour faciliter les calculs, qu’un Reste contient en moyenne 12 mots (bon, celui-ci en compte 98). Donc, un Reste par jour, ça fait 12 mots par 24 heures, soit ½ mot par heure. Posons qu’un mot contient en moyenne six lettres (oui, je sais, ‘six’ en a 3 et ‘lettres’, 7), ça nous donne alors 3 lettres par 60 minutes, soit 1/20e de lettre par minute, c’est-à-dire 1/1200e de lettre par seconde. La lettre étant difficilement décomposable en unités plus petites, on doit arrêter là notre recherche.
Conclusion : qu’ils sont pauvres en sens, les chiffres.
– Suis ton instinct et fonce, conseilla, arrogante et perverse, Avenue Haussmann à Impasse du four à chaux.
(Avenue et Impasse n’étaient pas amies, voisines seulement, par le fait du hasard et des bulldozers.)
« La tendresse pastorale du rebelle à la mèche rouge émut secrètement l’amant clandestin du cracheur de feu aux mains opalines. »
Voilà un bien bel incipit, terrible et fécond, qui annonce un roman qui bouscule. Hou ! j’en frémis d’impatience… je me demande bien comment tout cela pourrait se terminer.
Je me demande si l’intérieur du cerveau ne ressemble pas à un ciel ennuagé. Je pense à la genèse et l’évolution des idées qui naissent imprévisiblement de l’association instable de molécules de sens, association qui se fige un instant, se transforme, se délite ensuite pour former, ou pas, une nouvelle association fumeuse.
L’écriture a toujours une météo de retard. Elle reconstitue, tant bien que mal et plus ou moins honnêtement, le ciel idéel de la veille.
Quand Jean-Pierre ouvrit sa Recherche, tout d’un coup le souvenir lui apparut : le petit pétard que le vendredi après-midi il fumait avec Géraldine, dans les toilettes de la Sorbonne.
Certes, nous sommes bruyants et restons éclairés toute le nuit, pour autant il n’est pas certain, compte tenu de notre ridicule petitesse au regard de l’infini de l’univers, que dieu lui-même, s’il se trouvait qu’il existât, nous ait repérés.
Rester muet
Haïku hé !
Zut, raté !
Les projets maintiennent en vie, dit-on. Je ne sais ? Je n’aime rien tant que de constater dans mon agenda, le matin au réveil, que je n’ai rien à faire. Cela décuple mon énergie, libère mon imagination et donne lieu, le plus souvent, à des journées joyeuses et originales.
Malgré la surprise, je suis parvenu à cacher mon émotion et j’ai fait mine de ne rien voir, amicalement complice : je suis dans les vestiaires de la piscine municipale, assis à côté de Julien Sorel. C’est écrit sur sa carte d’abonnement.
Et n’oublie jamais d’où tu viens, dit Mortadelle à Salami, avec son bel accent lombard.
Il se dit – je n’ai pas vérifié et ne sais qu’en penser – que lors des mariages, chez les crabes, on ne danse pas la chenille.
La langue résume un texte qui n’existe pas.
Sur les Restes du Banquet, on ne vient pas vous servir un plat complet, comme au restaurant, mais il ne suffit pas non plus d’aller chercher votre plateau déjà préparé, comme à la cantine. Ici, on vous propose quelques ingrédients simples ; à vous de cuisiner.
Le chef est paresseux, l’offre frugale et le goût parfois douteux, mais il ne vous aura pas échappé que c’est quotidien, varié et gratuit.
Avec une fidélité sans faille et une tendresse sans faiblesse, patiemment, simplement, toujours un nouveau matin vient réveiller la nuit.
– L’étranger : Waouh!
– L’autochtone : ?
– Le traducteur : Whaou !
– L’autochtone : OK.
– L’autochtone 2 : Ouat ze feuque !
– L’étranger : ?
– Le traducteur : What the fuck!
– L’étranger : OK.
– Sois toi-même, dit maman roseau à petit roseau qui mourrait d’envie de devenir chêne.
Le temps nous est compté alors demain j’irai offrir des fleurs et tendre une main fidèle et partager un verre joyeux et chanter en chœur et offrir mes salades et écouter leurs histoires et embrasser les voisins et échanger des sourires et jouer avec ma bande.
Ce soir, je vais au bord de l’eau écouter le chant des galets en attendant la lune.
Chers lecteurs, ne croyez pas que j’y mette de la mauvaise volonté, je vous enverrais bien, moi aussi, un cœur avec les mains, mais je dois progresser encore avant car mon geste ressemble plus à un rein, à une grosse patate douce ou aux lunettes de Nana Mouskouri.
Cela étant, vous en conviendrez, c’est l’intention qui importe.
La revanche, c’est la victoire des comptables. Je préfère les inventeurs oublieux.
Très amoureux, très fidèles et un peu superstitieux, le fildefériste et la pole danseuse ne se voyaient jamais qu’en A (+3,1 ; +2,7), là où ils s’étaient croisés la première fois. Il n’y a pas de hasard en amour, racontaient-ils les yeux humides, on devait se rencontrer.
– C’était quand même mieux avant, ronchonnait le vendeur de guillotine qui, malgré le succès relatif de son « coupe-ongles alternatif », avait du mal à joindre les deux bouts.
Il est difficile de voir un chien, un chat ou un cheval sans vouloir aussitôt le caresser. C’est bien regrettable que nous-autres humains, n’ayons pas le même comportement entre nous.
Ne compte pas, la taille
Haïkus, chihuahuas, bonzaïs
Tant que – waouh ! – je trésaille
(Bye)
Réformer l’orthographe c’est une chose, corriger le monde, c’en est une autre.