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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 03:51

Et ils vont où, les mots, quand ils nous échappent ?

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 03:38

À part jeter des cailloux dans l’eau et regarder les étoiles filantes, rien n’est aussi inutile (non non, je ne juge pas, je n’accuse pas et je ne vise personne, excusez-moi, je constate seulement) que d’écrire des romans.

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 03:49

« Lucienne Poirette, ma mère, était née à Lons-le-Saunier mais elle avait suivi mon père à Baume-les-Messieurs ; il lui avait aménagé sa mercerie dans une partie inoccupée de la cordonnerie. On avait dû retourner une fois ou deux chez les grands-parents après ma naissance mais je n’en avais aucun souvenir. Quand mon père en parlait, c’était pour dire que la belle-mère était une “commère bigote et usée” et le beau-père “un bourgeois sans le sou ni la manière”. Il avait les mots mon père. Ma mère, toujours concentrée sur quelque ouvrage, se tenait en retrait et n’écoutait pas. Ils étaient très différents mes parents mais ils allaient bien ensemble et ne se fâchaient jamais ».

Lucienne se tenait en retrait, toujours, mais elle écoutait son mari même si elle répondait rarement. Dire qu’elle l’avait toujours aimé serait peut-être excessif, au moins lui était-elle reconnaissante de lui avoir permis de se tenir là, en retrait, à observer à distance les bords du monde. C’était ce qu'elle aimait ; exactement le contraire de ce que son père lui avait imposé : toujours sortir, rencontrer des amis, raconter sa vie, parler fort et faire bonne figure.

Savait-elle pour Yvonne ? Et que pensait-elle de cette affaire sordide ? Bien sûr qu’elle savait mais elle aurait tout fait pour protéger Gustave.

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 03:16

L’écrivain doit éprouver de tout son être ce qu’il écrit ; comme l’acteur, il doit habiter ses personnages, adopter leurs manies et porter avec naturel leurs costumes. Une fois la plume reposée, il peut mettre son costume de ville et jouer son rôle d’homme.

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 03:11

Entre l’engouement passionné des bonjours et la ferveur véhémente des adieux, le temps s’étire, terne, triste et piteux.

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 03:08

Ils se réjouissent de l’averse soudaine, l’escargot et le jogger paresseux : l’un range ses chaussures, l’autre sort ses cornes.

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 03:16

Quand je vois ces gens se précipiter dans les magasins pour acheter le dernier iPhone par exemple, je ne peux m’empêcher de penser à ces millions de spermatozoïdes qui se précipitent dans l’ovule.

Je serais curieux de savoir ce qu’ils s’imaginent y trouver.

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16 novembre 2017 4 16 /11 /novembre /2017 03:19

« Gustave, mon père, était né en 1872 et ma mère, Lucienne Poirette, en 1874 ; ils s’étaient mariés le samedi 16 décembre 1893. Ils étaient morts tous les deux en 1913. J’avais 19 ans, c’était un an avant mon mariage avec Charles-Marie Bélurier, né en 1894 comme moi, lui le 30 septembre, moi le 1er octobre ; il était mort sur le front le 22 août 1914. ».

Odette ne savait pas lire, à part quelques noms propres familiers, en revanche elle avait une mémoire phénoménale des chiffres qu’elle lisait, écrivait et additionnait avec aisance.

« Gustave, mon père, était bel homme, il mesurait 1m80 et pesait 85 kilos, il avait fière allure et on l’aimait beaucoup. Il était cordonnier et il livrait lui-même les chaussures réparées ce qui lui faisait faire trois ou quatre heures de marche plusieurs fois par semaine. »

Gustave, son père, était surtout, il faut bien le dire, un coureur de jupons qui ponctuait ses tournées professionnelles d’étapes galantes. Et il en connaissait du monde !

« Gustave, mon père, était un bon cordonnier et il en connaissait du monde ! Il y avait Lucienne, qu’il épousera, Jules, Madeleine et d’autres encore dont j’ai oublié les noms. »

Et d’autres encore, en effet, Gustave connaissait notamment – et voyait régulièrement – Thérèse Jeanjean. Le nom ne vous dit rien encore, écoutez la suite. Thérèse épousera Victor Bélurier – vous y êtes ? – et de leur union naîtra l’infortuné Charles-Marie.

« Charles-Marie, mon défunt mari, n’a pas eu de chance, on racontait qu’il avait été l’un des premiers à mourir sans même avoir eu le temps de tirer une balle. »

Charles-Marie le malchanceux, le malheureux, le maudit, c’est peu dire encore. Pendant longtemps Odette ignorera l’épouvantable vérité.

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 03:18

Je hais les résumés ; ceux qui l’enseignent ou le pratiquent sont les proxénètes de la littérature. Comme les putains sont des femmes résumées, les résumés sont des textes amputés, exilés, séquestrés. Et l’on ne goûte alors ni le sexe, ni le texte.

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 03:52

– Tiens, salut, qu’est-ce que tu deviens ?

– Holà ! Alors que je devienne, ça c’est incontestable, mais ce que je deviens, c’est beaucoup plus difficile à déterminer. J’ai une conscience aiguë, douloureuse parfois, de ne plus être ce que j’ai été – et que je sois ce que je ne n’étais pas n’arrange rien à l’affaire, si tu vois à quoi je pense. Quant à te dire ce que je suis devenu et ce que je vais devenir, j’en suis incapable, je ne saurais pas même te dire ce que j’aimerais être. Domestiquer son passé, peut-être mais maî…

– Non mais euh, quand même, ça va ?

– Bien sûr. Inexorablement. Ça va, ça vient, ça devient. C’est implacable. Exister, c’est aller, tu as raison. Mais aller où ? Et comment aller bien si l’on ne sait pas où l’on va ? Tu m’accorderas que l’on ne va pas partout de la même façon, au même rythme, avec le même allant. Aller, c’est absurde ; l’allure, c’est autre chose. Tu comprends, c’est comme crier, ce n’est pas pa…

– En fait, je voulais juste te donner le bonjour.

– Bonjour. Bon jour. Bon jour ? Certes, ce serait être ingrat que de se plaindre, le jour est bon, le jour est clair et léger mais il ne fait que commencer, il va vite s’opacifier, et puis il n’est pas seul, il vient s’ajouter aux autres, à tous les autres qui pèsent déjà, il va s’agréger, s’agglutiner, se figer en un destin trouble, pâteux et trop épais…

– Bon ben salut.

– …

– Et bonjour à la famille.

– …

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13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 03:08

– Le secret de l’existence, tu veux le connaître ? C’est facile, il faut trouver sa place, disait Soleil à Pluton.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 03:54

Odette Bélurier était fille unique. En fait elle avait eu un frère et une sœur, mort-nés tous les deux qui avaient quand même été prénommés, baptisés et enterrés mais n’avaient laissé aucun souvenir à leur sœur (qui en avait oublié jusqu’aux prénoms – on ne saurait la blâmer) et qui ne joueront donc aucun rôle dans cette histoire sordide. On imagine toujours les familles très nombreuses à l’époque, or ce n’était pas le cas chez les Grandclément. La mère d’Odette, Lucienne Poirette, était elle aussi fille unique. Son père, Gustave, n'avait eu qu'une sœur, la tante Berthe, qui avait épousé Jules Mandrillon (les parents donc, de la cousine, la fameuse cousine Yvonne).

(Je passe assez vite sur la famille Bélurier, non que les documents manquent puisque tout est imaginé, mais parce que cela fait beaucoup de noms propres et peu d’événements.)

Justement, à propos d’événement (peut-être devrais-je parler de drame, de tragédie, voire d’ignoble forfait), il y eut cette nuit du 31 décembre 1893, quand Lucienne et Gustave Granclément, mariés de l’année, mais aussi la future tante Berthe, mais encore Thérèse Bélurier (qui deviendra la belle-mère d’Odette, je viens de retrouver un document inventé) et quelques autres jeunes gens finirent la nuit, ivres et ravis, dans la grange du Père Jacquot à Château-Chalon.

Oui mais voilà.

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 03:05

Pour croire en une vérité sans pays et sans âge, il faut n’avoir pas voyagé, n’avoir pas vieilli.

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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 03:22

Il est roublard et cossard celui qui cherche l’aiguille non dans la meule de foin (où il l’a perdue sans doute) mais chez la mercière (où il la trouvera sûrement).

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9 novembre 2017 4 09 /11 /novembre /2017 03:00

Mais il faudrait voir aussi, maintenant que l’on sait tant, si l’on sait ce que c’est “savoir”.

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8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 03:37

– Eh, toi !

– Moi ?

~ …

– Ben oui toi, tiret de mes deux, tu vois quelqu’un d’autre sur ce blog ?

– Alors justement, vous tombez bien parce…

– Écoute d’abord. Tu es un tiret de dialogue. Bien. Je vais devoir m’absenter quelques jours et je voudrais anticiper.

~ ¡Hola!

– Quoi holà ? Attends. Et puis c’est quoi ce tiret en cul de poule que tu me fais ?

– Euh, c’est pas moi, en fait, c’est Pedro, il a dit “¡hola!”, pas holà.

~ Si.

– Pedro ?

– C’est un tiret catalan. Bon, il voyage un peu en ce moment et on se demandait si vous pouviez l’héberger, juste le  temps de quelques Restes.

– Non. C’est hors de question. Et d’abord pourquoi ici, ce n’est pas France Terre d’asile ?

– (Je sais, ça serait plutôt Outrance textes débiles).

– Ça suffit, j’entends très bien ce que tu dis entre parenthèses. Alors, explique-toi.

– En fait, c’est parce qu’il aime beaucoup ce que vous faites.

~ Si.

– Oui il aime beaucoup votre blog, il dit que c’est un témoignage profondément humain et poétiquement absurde qui casse les codes de l’historiographie classique et déconstruit les paradigmes de la narratologie romanesque. Il dit souvent “me gustan los restos”.

~ Si me gusta.

– Mais c’est du castillan, ça, pas du catalan.

– Bon ça va, je suis pas bilingue et je vous rappelle que c’est vous qui écrivez, pas moi.

– Eh bien, figure-toi, tiret inculte et monoglotte, que je parle anglais, italien, me débrouille en allemand mais que j’ai fait espagnol en LV2, pas catalan. Il faut peut-être que je m’excuse. Dis-moi, tu ne voudrais pas ton indépendance toi, par hasard ? Bref. Donc il a dit ça, le témoignage, les codes, le romanesque ?

– Non, bien sûr que non, il n’a jamais dit ça, blogueur de génie. Il n’y a que vous pour écrire des conneries pareilles.

– Dis donc triste tiret, ça suffit, tu sais que je ne supporte pas la vulgarité. Essaie de rêver un peu ; élève-toi. Tu comprends, c’est de la littérature ce blog, arrête de toujours tout expliquer, toujours tout rabattre sur le réel. Et puis si tu veux que je vous aide, tu ferais bien de me flatter un peu plus. Eh toi, Pedro ! alors c’est vrai, tu aimes l’histoire d’Odette ?

~ Si, me gusta Dodette, mais le problème c’est que voy a hacer, ça je ne sais pas.

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 03:10

Les face-à-face sont sans issue. Les énergies et les regards s’y annulent ; faute de rayons déviants, la lumière s’y épuise.

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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 03:12

Odette Bélurier mourut le 13 janvier 1985. C’était un dimanche. Enfin c’est ce que le médecin légiste écrivit. N’était-ce pas plutôt samedi soir ou lundi matin ? Bon, on comprend le médecin, l’essentiel est ailleurs. Morte de fatigue, de vieillesse, d’ennui ? Morte de froid peut-être (le thermomètre était descendu à – 20° et Le Progrès avait titré en une « Le froid tue encore » et donné le nom de vingt-cinq personnes mortes de froid dans son édition du 21 janvier. À une semaine près, Odette aurait pu être dans le journal ; décidément elle était vouée à passer – et trépasser – inaperçue). Là encore, le médecin trancha : mort naturelle, écrivit-il sur le certificat de décès sans rentrer dans les détails.

Oui, on sait, l’essentiel et ailleurs. Alors justement, laissons-le là où il est et attachons-nous, ici, aux détails. Ces initiales, par exemple, O.BB.O., maladroitement gravées sur le dé à coudre qu’Odette portait sur l’index droit le jour de sa mort.

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 03:18

– Connais-toi toi-même, disait le sage, amateur de voyages.

– Sois toi-même, conseille le coach, professionnel du surplace.

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 03:09

On peut attendre le RER A, son troisième, du secours, le Messie, la Saint-Glinglin, que le feu passe au vert, son tour chez le dentiste, son heure, sagement, sous l’orme, le prochain livre de Musso, la prochaine pièce de Beckett, la fin du slow pour l’embrasser, le début de l’hiver pour chauffer, le Père Noël, le chaland, le Déluge, le dégel, « la » vague, que la douleur s’estompe, que les graines de blé tendre germent, que le soleil se couche pour sortir le tire-bouchon, le moment opportun, de pied ferme, des plombes, un geste, « le jour la nuit » (Dalida), « que le sucre fonde » (Bergson), qu’elle fasse le premier pas (Claude-Michel Schonberg), que le ciment prenne, que le thé refroidisse, le boiteux, le verdict, les résultats, la relève, on peut même attendre le prochain Reste.

On peut attendre aussi les premiers letchis. On est rarement déçu d’autant qu’ils arrivent quand les flamboyants fleurissent.

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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 03:08

C’est à croire qu’elle a peur du noir, la nuit. Elle ne supporte pas que je m’endorme et la laisse seule.

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 03:13

Odette Grandclément avait épousé Charles-Marie Bélurier en juin 1914 ; ils avaient tous les deux vingt ans. Odette ignorait alors qu’elle deviendrait veuve de guerre quelques semaines plus tard, le 22 août.

On ignore les détails. Les oubliés de la mémoire sont nombreux, l’histoire n’aime que les héros en gants blancs, mais que dire des oubliés de l’imagination ? Et est-ce absurde de penser que la fiction pourrait rendre justice à ces exclus du temps doublement punis, une fois par la vie, rude et injuste, une fois par la mort qui les prend sans les nommer ?

(Petit conseil pour les sensibles, ne vous attachez pas trop à ce jeune Charles-Marie, on n’en parlera plus ; c’est une fausse piste. En revanche, préparez-vous à l’entrée en scène d’Yvonne, fille de la tante maternelle Berthe Mandrillon, née Grandclément. Yvonne, la cousine germaine donc, est un personnage clé du « mystère Odette ». Pour l’heure, on n’en sait pas plus, ni vous, ni moi.)

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 03:47

Cot

– Merci, dit-il à la poule encore déconcertée, mais c’est une aiguille que j’ai perdue dans ma meule de foin, pas un cure-dent.

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 03:05

Qu’est-ce que c’est chronophage, l’existence !

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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 03:23

Madame Bélurier était analphabète. Ce qui ne l’empêchait pas de « lire » son missel le dimanche (enfin certains dimanches car, pour une raison que j’ignore encore, il lui arrivait régulièrement de sécher la messe), ce qui ne l’empêchait pas non plus de compter fort bien. Elle comptait les boutons et les mètres de ruban bien sûr mais comptait aussi très vite et sans erreur ce que vous lui deviez. Le passage au nouveau franc l’avait amusée et elle moquait ces « jeunettes » incapables de diviser par cent.

Analphabète, amoureuse de la dentelle et douée pour les chiffres, Odette Bélurier avait aussi un terrible secret.

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