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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 03:31

Bien sûr, il faut un gland pour faire un chêne. Mais il faut aussi un terreau, du vent et du soleil, des écureuils, des pique-niqueurs et tant d’autres choses encore.

Pour faire un artiste, c’est pareil. Il faut une mystérieuse semence, un désir, un élan, mais il faut aussi tout le reste.

En pensant à tous les anonymes qui ont peuplé la Terre, je me dis qu’il y a certainement eu parmi eux quelques Mozart ou Cézanne ou Flaubert qui portaient la semence, mais n’ont pas eu le reste et n’ont pas pu pousser leurs branches jusqu’au génie. 

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7 décembre 2024 6 07 /12 /décembre /2024 03:28

Je m’étonne de ce que jamais personne ne me parle de mon troisième roman. Remarque, c’est vrai qu’il n’a jamais été publié. Ni même écrit. Mais quand même, ce n’est pas une raison.

Comme les gens sont peu aimables !

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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 03:15

– Madre mía ! Cara de mierda ! Nubecito ! J’ai oublié Nubecito ! Ola m’a confié Nubecito il y a moins d’une heure et je l’ai déjà perdu.

Affolé, Diego courait dans tous les sens en jurant et hurlant. Dios mío ! Cabrón ! Les yeux rivés au ciel, évidemment, il bousculait tout le monde, se cognait, tombait, repartait, criant de plus belle. Donc, il court, il jure, il tombe ; il court, il tombe, il jure… Bref (j’abrège parce que je ne dois pas dépasser 2000 signes et qu’on doit préparer un long voyage), il rejoint sa barque et tue deux oiseaux avec une seule pierre : il trouve Brad endormi sur le sable à l’ombre du bateau et retrouve Nubecito qui surplombait sagement la situation.

Très étonné de voir comme le sable avalait les vagues, les unes après les autres, Nubecito méditait. Il avait souvent entendu son amie Ola demander, mais qu’y a-t-il après le déferlement ? À cette heure, elle devait avoir sa réponse. Lui en était encore au temps des questions.

– Hola hijo, dit tout sourire Diego, attention, le camaron qui dort, le courant l’emporte !

Brad se réveilla lentement, aucunement surpris de ne pas comprendre l’allusion. Un père français, une mère russe, bringuebalé de la Chine au Portugal, en passant par l’Inde et le Japon. Il parlait cinq langues. Il parlait mal cinq langues, dont l’espagnol.

– Écoute fils, je dois trouver Ludmilla. C’est très urgent.

Oui, après le déferlement ? Il n’avait pas lu Pythagore, Nubecito, et ignorait tout de la métempsychose. Il n’avait aucune notion d’hydrométéorologie non plus, pourtant, quelque chose lui laissait penser qu’Ola “existait” encore. Oh là là, pensa-t-il en se faisant rire lui-même.

– Ça tombe bien, elle arrive. Ludmilla a pris le bus ce matin à Guadalajara, je vais la chercher à la gare de Puerto Vallarta vers 13 heures.

Ludmilla n’était pas de la famille des camarons que le courant emporte. Elle était intelligente, volontaire et très travailleuse. Elle s’était inscrite en commerce international à l’université de Guadalajara, mais tout l’intéressait. Le lundi soir elle suivait un cours d’anthropologie et le mercredi un cours de littérature française (dispensé par Nadja, la mère de Brad – et oui, le monde est petit, et même tout petit dans un blog). Et pour finir, le samedi et le dimanche, elle travaillait à l’agence de tourisme Voyage Voyage, avenue Moctezuma. Brad, elle l’aimait bien.

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 03:15

Je le dis sans ironie, je distingue mal l’assurance de ceux qui demeurent fidèles à des principes et la rigidité de ceux qui sont rivés à des certitudes.

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4 décembre 2024 3 04 /12 /décembre /2024 03:33

Proximité instructive des mots servir et asservir.

(Se resservir deux fois de choux de Bruxelles n’a rien à voir, mais n’en reste pas moins un exploit.)

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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 03:49

Boris regarda une dernière fois à tribord. Ola était déjà loin. Il entrait dans le port.

En temps normal, il aurait fait la tournée des marchés et des restaurants de La Cruz. Il aurait vendu ses vivaneaux rouges à la Pescadería Altamar, puis une dorade au restaurant la Cevichería et les deux autres à la Peska. C’était son rituel de retour : retour à la terre, retour aux gens, retour aux mots. Il arrivait à l’aube et terminait sa vente vers dix heures. Oui parce qu’il marchandait toujours longuement. En fait, tout le monde savait bien dès le début à quel prix les poissons partiraient, mais c’était l’occasion de bavarder, raconter sa pêche, prendre des nouvelles du monde, de la santé du peso, de celle de Claudia, leur présidente, des résultats du championnat de foot. Un jour Brad (je vous parle de lui dans deux paragraphes) lui avait offert un tee-shirt de l’équipe des Chivas de Guadalajara. Depuis, il en était devenu un fervent supporter, son joueur préféré était Gilberto Sepúlveda Lopez. Pourtant, il ne jouait pas, ne regardait jamais les matchs, il avait d’ailleurs une connaissance limitée des règles. Mais voilà, après deux jours en mer, il aimait parler de tout ça. C’était à chaque fois comme s’il était parti pendant vingt ans. Et tout se terminait toujours par des rires et des pesos.

Oui mais aujourd’hui, il lui fallait faire vite. Alors, sans se poser de questions, il alla directement trouver les frères José (ils avaient curieusement le même prénom). Les acheteurs de Walmart. Diego ne commerçait jamais avec eux parce qu’ils ne marchandaient pas, ne riaient pas et jetaient toujours un ou deux poissons, en disant pescado malo après lui avoir écrasé l’œil. Il leur vendit vite et mal sa pêche.

Maintenant, il lui fallait retrouver Ludmilla. Brad saurait lui dire où elle se trouvait. Brad était blond, riche, paresseux mais gentil, il était doucement amoureux de Ludmilla. Il avait vingt-cinq ans, depuis au moins quatre ans et il était en deuxième année de commerce international depuis, ouh la, au moins cinq ans. Brad était français, fils de diplomate, né à Saint-Cloud et s’appelait Jean-Hugues. Il préférait Brad. Soit.

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2 décembre 2024 1 02 /12 /décembre /2024 05:16

Malgré les apparences, diariste ne vient pas de diarrhée. D’ailleurs, certains s’astreignent à ne déposer dans leur journal qu’un petit reste par jour, modeste, formé et bien digéré.

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1 décembre 2024 7 01 /12 /décembre /2024 03:32

– Dis donc, Gégé, tu sais qu’on passe quatre heures par jour à brouter, et presque dix à ruminer. C’est beaucoup, non ?

– Et alors, tu ferais quoi si tu avais plus de temps, s’agaça la Germaine ?

– Je ne sais pas moi, réfléchit la Yolande, je visiterais la Mandchourie, je ferais un stage de sculpture sur marbre, je retaperais la bergerie du père Grondin, j’ai plein d’idées.

– Rien du tout, Yoyo, je vais te dire ce que tu ferais. Comme les bipèdes omnivores, tu t’abonnerais à Netflix.

– Parce que tu trouves que c’est plus spirituel de brouter.

– Brouter, bouser, ruminer, brouter, bouser, ruminer, d’accord, la thématique est un peu étroite et ce n’est pas glorieux, mais c’est ce qui nous sauve du mal nommé temps libre, conclut la Germaine.

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30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 03:49

Tout en gardant un œil sur les lumières du Susurros del Corazón pour ne pas perdre son cap, Diego leva l’autre.

– Alors, tu vois ?

Diego voyait le ciel lentement rosir, mais rien de particulier. Il cherchait un oiseau, un puffin ou un pélican, ou un avion au loin, mais non, rien.

– Là, juste au-dessus de toi, je te présente Nubecito. Nubecito est un jeune cumulus, je l’ai rencontré au large d’Oʻahu et il m'a suivie. Au début, je faisais semblant de ne pas le voir et je continuais à dérouler plein est et puis j’ai trouvé ça amusant d’avoir un compagnon de route. Seulement voilà, on n’a pas fait attention et comme les courants étaient forts, on s’est vite retrouvés très loin de son île. Évidemment, je ne pouvais plus faire demi-tour pour raccompagner Nubecito chez lui. Donc, nous voilà ici, Diego, et tu dois commencer à comprendre la mission que je vais te confier. Nous allons bientôt nous quitter, je vais aller mourir sur la playa de Bucerias. Diego, je te demande de ramener Nubecito chez lui.

Le jour se levait lentement et Diego pensait qu’avec la lumière il recouvrerait ses esprits, car cette histoire de vague et de nuage ne pouvait être qu’un rêve.

– Promets-moi, Diego. Tu vas ramener Nubecito chez lui, hein ?

– Mais…

Pour la première fois, Diego parla. Il voulait dire que cette histoire était absurde, que d’abord il n’était jamais allé aussi loin, qu’il ne savait pas comment on parle à un nuage hawaïen, que les garde-côtes américains ne le laisseraient pas passer, que sa fille avait besoin de lui… Il voulait dire que non, que c’était impossible, qu’il ne pourrait pas… Mais d’autres mots sortirent de sa bouche et il s’entendit dire :

– … oui je te le promets, Ola. Je vais en parler à Ludmilla, elle saura comment faire.

Il laissa Ola filer et remonta vers La Cruz de Huanacaxtle, il vendrait au marché tous ses poissons pour aller vite retrouver sa fille et lui raconter l’histoire. Elle saurait comment faire.

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28 novembre 2024 4 28 /11 /novembre /2024 03:06

Si tu veux la paix, répare le père.

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28 novembre 2024 4 28 /11 /novembre /2024 02:03

Sans quitter du regard le phare de Cabo de Corrientes qu’il devait laisser à tribord avant de piquer nord-est, guidé par les lumières des hôtels de luxe de Punta Mita à qui il vendrait son poisson (il avait quelques vivaneaux rouges et trois belles dorades coryphènes), Diego écouta ce qu’Ola avait à lui dire. Dans un espagnol très correct, malgré un curieux accent assez indéfinissable, elle lui dit ceci :

– Écoute bien Diego, tu as la peau tannée et les mains fatiguées, ton bateau est lourd, tu es pauvre et ignore tout des horaires de trains sur le sous-continent indien (Diego ne s’étonna pas de ne pas comprendre l’allusion, alors, lecteurs, soyez patients vous aussi), mais je sais que tu es généreux.

C’était vrai ça, depuis tout petit, Diego était bon et généreux. Gentil fils, mari honnête, excellent copain, il avait toujours aimé tout le monde, et sans se forcer. Pourtant, la vie avait été sévère avec lui. Son père, pêcheur, était mort en mer ; sa mère, qui travaillait dans un bar du port, un matin, n’était plus rentrée. Je résume parce qu’on approche de Punta Mita. Sa femme, Purificacíon (prononcer Pouri-) n’aimait personne à part ses clients du bar du port. Mais Diego ne se plaignait jamais, car il avait aussi reçu le plus beau cadeau dont on puisse rêver. Inmaculada Concepción de María, sa fille (que j’appellerai Ludmilla, pour simplifier). Ludmilla, Diego disait toujours cela la voix tremblante, c’était comme une pêche miraculeuse, elle était tous les poissons. Belle comme un espadon voilier, intelligente comme un barracuda, indépendante comme une carangue, lumineuse comme un vivaneau à queue jaune et puis elle était vive, et drôle, et tellement gentille.

– Donc, Diego, tu m’écoutes, vérifia Ola. Alors voilà, je t’explique. Regarde, l’aube rentre, elle argente la mer et blanchit le ciel. Regarde, là, au-dessus de moi. Tu vois…

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27 novembre 2024 3 27 /11 /novembre /2024 03:30

– Regarde, rien ne se fait au hasard. Le couteau se met à droite. Normal, il sépare et divise ; avec lui, c’est chacun sa part et il faut trancher, pas le temps de négocier.

– Soit. Et la fourchette ?

– La fourchette se met à gauche. Logique, elle joue le collectif, elle vise l’union. Elle a compris qu’avec une seule dent, on n’arrive à rien.

– Admettons, mais comment tu expliques que l’on mette la cuiller au milieu alors ?

– Réfléchis, la cuiller, c’est comme l’indécis du centre, elle prend le mou, ni solide ni liquide.

– Ah ouais, ça marche aussi !

– Et la curette à homard ?

– Euh non, là je n’ai pas.

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26 novembre 2024 2 26 /11 /novembre /2024 03:01

C’est l’histoire d’une vague. Née du côté de la fosse des Mariannes, elle avait traversé le Pacifique et pouvait déjà distinguer au loin le littoral mexicain. Encore joliment cambrée, elle commençait pourtant à perdre de la hauteur et savait qu’elle déferlerait bientôt pour aller mourir à Puerto Vallarta, peut-être, ou plus au sud à Manzanillo. Je dis mourir, mais attention, Ola – je lui invente ce nom puisqu’elle n’en a pas ; vous comprenez bien que donner un patronyme à chaque vague prendrait beaucoup de temps et nous compliquerait la vie – n’était pas triste ni angoissée. Toutes les vagues finissent par déferler sur une côte, ce n’est ni douloureux ni humiliant et les vagues suivantes viennent écraser toute velléité de retour en arrière. C'est ainsi. D’accord, mais cette fois, il y avait un problème. Nubecito.

Ce jour, peu avant l’aube, alors qu’Ola méditait sur la vie après le déferlement, elle croisa la route d’un pêcheur mexicain (l’homme s’appelait Boris, mais par souci de cohérence, je l’appellerai Diego).

– Diego, dit doucement Ola, j’ai besoin de toi. Je n’ai pas le temps de tout t’expliquer, on devine déjà les hauteurs de la Sierra de Vallero, derrière la Bahia de Banderas (Ola aurait été incapable de situer Paris sur une carte, voire la France et sans doute même l’Europe, mais elle connaissait parfaitement la côte mexicaine) et bientôt je déferlerai. Je voudrais te confier une mission.

– Je t’écoute, répondit Diego sans paraître le moins du monde surpris. Il est vrai que Diego était très croyant, alors, qu’une vague lui parle ne lui semblait pas étonnant ; de plus, il pêchait depuis trois jours et n’avait pratiquement pas dormi, cela expliquait l'absence de surprise ; enfin, c’est une histoire et on n'est plus à une étrangeté près.

– Alors voilà, je t’explique…

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25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 03:21

Dites, ça fait un moment qu’on n’a pas eu de nouvelles d’Anaxagore de Clazomènes. C’est inquiétant, non ?

[Message personnel pour Juju. Jeanine Lamiche a déposé une enveloppe pour toi. Je ne l’ai pas ouverte, mais il y a des billets dedans.]

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24 novembre 2024 7 24 /11 /novembre /2024 03:17

C’est curieux mais il faut bien reconnaître que l’on emploie le verbe être sans pertinence quand on évoque ce que l’on a été (j’étais lanceur de marteau) ou ce que l’on sera (je serai sénateur), puisque c’est ce que l’on n’est plus ou n’est pas encore, donc ce que l’on n’est pas. Plus curieusement encore – et je reconnais que l’on franchit là la frontière de la cohérence –, on emploie ce verbe être à tort aussi pour parler de ce qui est à l’instant même (il est six heures vingt-trois) et qui n’est plus avant même que j’aie fini de le dire.

C’est vertigineux. Heureusement que la rigueur de la grammaire est là pour nous protéger de la folie métaphysique.

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23 novembre 2024 6 23 /11 /novembre /2024 03:15

… et à l’inverse, les prothésistes dentaires sont-ils toujours sincères ?

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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 03:45

Bien sûr que le monde est un théâtre et que nous sommes en représentation. Et c’est tant mieux. Seul dans sa voiture ou sur un sentier retiré ou au fond de son lit, de retour dans sa loge, disons, quand on tombe le masque et ôte le costume, on se relâche. Le résultat est toujours immonde et pitoyable.

Nous sommes des artifices sous contrôle.

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21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 03:04

Tu me voit et empiète sur moi. Enfin, le plus souvent – mais faut-il s’en féliciter ou faut-il s’en attrister ? –, tu ne me regarde pas.

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20 novembre 2024 3 20 /11 /novembre /2024 03:25

Je sens que je progresse et je ne désespère pas de devenir un jour un très bon misanthrope.

(Que les moustiques ne se réjouissent pas trop vite, cela ne signifie pas que je vais symétriquement me mettre à les aimer et les protéger.)

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19 novembre 2024 2 19 /11 /novembre /2024 03:51

L’indécision, c’est un doute impuissant.

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18 novembre 2024 1 18 /11 /novembre /2024 03:53

L’aphoriste est aphone

Le diariste téléphone

– Gagné, fit le haïkiste

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17 novembre 2024 7 17 /11 /novembre /2024 11:25

Un nez seul n’a pas de sens, pas plus qu’un anus. Manquent encore une figure, un mouchoir, un printemps glacial, le dérèglement climatique, etc. Le nez n’est nez que dans un réseau plus complexe. Eh bien, pour le mot, c’est pareil. Il n’a de sens que dans une phrase qui n’a de sens que dans un texte.

Notons, néanmoins, qu’un texte peut être très court. Exemple.

Melun, juin 2024

– Nez : Atchoum !

– Mouchoir : Beurk !

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16 novembre 2024 6 16 /11 /novembre /2024 03:25

Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, dit-on. Expression idiote, car là, en plein milieu, personne ne le regarde, personne ne le voit. Mettez-y plutôt un anus sale, – je prends les paris – tout le monde regardera, et tout le monde verra.

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15 novembre 2024 5 15 /11 /novembre /2024 03:47

Exposition passionnante : l’Arte povera chez le milliardaire François Pinault.

Il a fallu tripler le nombre de gardiens pour protéger les œuvres et éviter que les visiteurs, trop habitués à regarder les cimaises, ne marchent sur les chiffons et vieux journaux qui traînaient par terre.

Exposition ni pauvre ni simple ni sobre, exposition drôlement bizarre et librement gaie, et c’est bien, car on s’amuse trop rarement au musée.

(Mon préféré : Michelangelo Pistoletto – et pas seulement pour le nom.)

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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 03:37

Les mots sont cruels, parfois, à dire crûment ce qui est. Que se passe-t-il quand on a quarante ans ? Eh bien on est mis en quarantaine. Par qui ? Par tout le monde. Les trentenaires s’imaginent encore faire illusion et préfèrent fréquenter des vingtenaires ; les quinquagénaires n’ont d’yeux que pour les sexagénaires afin surtout de ne pas leur ressembler ; les septuagénaires et les octogénaires ne sont pas disponibles, ils randonnent. Il y aurait bien les nonagénaires pour s’occuper des quadragénaires entre deux goûters, mais ils oublient tout, tout le temps, ils ne sont pas fiables.

Non vraiment, la quarantaine, ce n’est pas un âge ! En plus, ça dure à peu près dix ans.

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