Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
  • Contact

Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

22 août 2023 2 22 /08 /août /2023 00:14

– X, mystérieuse et séduisante : Salut toi !

Gros Lulu, interloqué et intimidé : Qui ça, moi ?

– X, séduisante et persuasive : Oui toi, nous ne sommes que deux dans ce dialogue.

Des lecteurs (probablement plusieurs milliers), curieux mais toujours inaudibles : …

Gros Lulu, intimidé et pessimiste : Non mais c’est parce que normalement, les jolies filles, elles ne me parlent pas.

Des lecteurs (encore plusieurs centaines, plutôt des lectrices), attendris et impatients de lire la suite : …

– X, persuasive et engageante : Mais arrête de te sous-estimer et crois en toi. Regarde, tu me plais beaucoup à moi.

Gros Lulu, pessimiste et défaitiste : Oui ben ça se voit bien qu’on est dans un dialogue de blog et pas dans la vraie vie. En plus tu n’es même pas encore un vrai personnage, tu n’as pas de nom.

Des lecteurs (difficile à évaluer, mais probablement plus de dix) se demandant à quel moment ces dialogues, qui commencent toujours brillamment, déraillent : ?

L’auteur, humble en creux : C’est vrai ça, je suis excellent en débuts.

Des lecteurs, (au nombre de trois), hésitant à se déconnecter, on ne sait jamais, ce n’est peut-être pas fini : …

Gros Lulu, à la nostalgie pertinente : Comment il disait déjà monsieur Lhoteur ? Ah oui, “pathétique !”.

Partager cet article

Repost0
6 août 2023 7 06 /08 /août /2023 02:42

Gros Lulu, sentant vaguement une menace existentielle : Toujours rien ?

Un lecteur, attendri mais inaudible : …

Un auteur, suffisant et égocentré (ce qu’ils ne sont pas tous) : Désolé, je ne fais pas dans le dialogue débile.

L’auteur, déguisé en personnage, énervé mais toujours aussi peu inspiré : Crétin, apprends donc la différence entre débile et absurde.

Gros Lulu, désolé, dépité, désabusé, désespéré, déprimé, désenchanté, découragé : Zut ! Là non plus je ne me sens pas à ma place.

L’auteur, objectif : D’accord je n’ai pas d’idées, mais j’ai du vocabulaire.

Partager cet article

Repost0
1 août 2023 2 01 /08 /août /2023 02:11

– Ah bonjour ! C’est moi, Gros Lulu. Vous vous souvenez peut-être. J’étais un personnage du blog avec monsieur Lhoteur. Voilà, je passais par là, je voulais vous donner des nouvelles. Enfin, je dis ‘vous’, mais je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais même pas si vous existez. Alors les nouvelles, eh ben elles ne sont pas très bonnes. Voilà, on a arrêté le dialogue. Enfin je dis ‘on’, mais pour de vrai c’est l’auteur qui a arrêté. Je pense qu’il trouvait que je n’étais pas un bon personnage. Remarque, il avait raison, vu que je n’avais jamais rien à dire d’intéressant, et le plus grave, et ben c’est que je parlais quand même ; ça c’est sûr, je n’ai pas appris à pas parler. Enfin je dis ‘je’, mais ce n’était pas vraiment moi qui parlais vu que je n’étais qu’un personnage. Et vous vous demandez sans doute ce que monsieur Lhoteur est devenu. Hein ? Non, vous ne vous le demandez pas. Bon, d’accord. Quand même, je n’ai jamais su si c’était Lhoteur, Lotheur ou l’Auteur. Enfin je dis ‘l’Auteur’, mais franchement il y a peu de chances qu’un vrai auteur soit derrière tout ça, vu que les dialogues sont archi nuls. Et je sais de quoi je parle. Bon, je vais vous laisser, je ne veux pas vous embêter plus longtemps parce que je me doute bien que ce dialogue ne vous passionne pas. Enfin je dis ‘dialogue’, mais ce n’est pas vraiment un dialogue vu que je suis tout seul à parler. C’est vrai ça, vous n’êtes pas très bavards. Remarque c’est normal vu que vous êtes lecteur et un lecteur, ça ne peut pas parler dans un dialogue et même si ça parle, on n'entend rien. Donc un dialogue entre un ancien personnage qui n’a plus de dialogue et un lecteur qu’on ne peut pas entendre, c’est archi débile. Ah, une dernière chose. Si vous avez connaissance d’un auteur en dialogues qui cherche un personnage, genre moi, vous pouvez me prévenir, s’il vous plait. Voilà, c’était Gros Lulu, au revoir et bonjour à votre famille enfin je dis 'famille' mais… enfin vous voyez ce que je veux dire. Bon j'arrête. C'est pas que ça m'amuse d'arrêter, même que ça me rend un peu triste, vu que je ne fais rien d'autre et que même je n'existe plus quand je ne parle pas. Enfin je dis 'existe'... Allez, je sens que c'est trop long. Je pars. C'était moi, Gros Lulu. 

Partager cet article

Repost0
21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 02:53

L’auteur : Dis-moi franchement, tu le trouves comment Gros Lulu ? J’ai du mal à me faire une idée ; parfois il m’insupporte et parfois il m’énerve.

Un ami (éditeur) : Tu me demandes sérieusement ? Mais c’est un de tes meilleurs personnages. Il est comique, beaucoup plus fin qu’il n’y paraît, il est même attachant par certains côtés.

L’auteur : Vraiment ? Tu me rassures. Et tu crois qu’il peut trouver son public ?

L'ami (éditeur) : Alors là, je n’ai aucun doute. Ça ne sera peut-être pas la star de l’année, mais il va en faire fondre plus d’une. Tu vois, quand je ferme les yeux et que je l’imagine, eh bien je vois un type plus fort que gros qui suscite l’intérêt et inspire confiance. C’est tout le contraire de ton Lhoteur, quel personnage détestable ; lui, tu as envie de le claquer.

L’auteur : Bon, je te crois, c’est toi le spécialiste. Et pendant que j’y suis, parle-moi de Œuf. Comment tu le perçois lui ?

L'ami (éditeur) : Alors pour être sincère, je ne suis pas convaincu par Poule, elle est vraiment malaisante, si tu me passes le mot. Et puis entre nous, quelle pimbêche, je n’en voudrais même pas en barbecue tellement elle est sèche et rigide. Ton petit Œuf, c’est tout le contraire. Il est vif, pertinent, il a juste ce qu’il faut d’insolence. Vraiment, lui, je le signe.

Ayant trouvé un saut de paragraphe assez large pour elle, Poule entre dans le dialogue et tombe sur monsieur Lhoteur en train de relire Cent ans de solitude.

Poule : Bonjour Monsieur, je suis Poule, j’habite dans le dialogue d’à côté, je cherche mon partenaire, Œuf. Il a dû se perdre. Il est encore petit et fragile.

Monsieur Lhoteur : Non, il ne s’est pas perdu. Il est là avec Gros Lulu, ils jouent à l’auteur et un ami (éditeur). Tenez, écoutez-les.

L'Ami (éditeur)/Œuf : Mais Œuf et Gros Lulu ont le même problème, si tu veux mon avis. Leurs partenaires, Poule et Lhoteur. Tu devrais penser à un remaniement caractériel.

L’auteur/Gros Lulu : Ou alors, je les mets dans le même dialogue : La Vioque et le Vilain. Hi hi hi !

L'ami (éditeur)/Œuf : Oui ou Faraud et Péronnelle. Mais là ils se retrouveront vite au pilon… ce qui ne serait pas totalement incohérent pour une poule. Ah ah ah !

Poule : Ah mais oui, c’est eux. Ils parlent de moi. En plus, qu’est-ce qu’ils imitent mal.

Monsieur Lhoteur : Oui mais ils font très bien Pignouf et Couillon.

Poule : Ce n’est pas drôle et je m’inquiète. Œuf passe son temps à se déguiser et à imiter. Je le trouve instable. Avoir du caractère, c’est avoir un caractère, dit souvent monsieur Coq (Monsieur Coq c’est mon mari ; il ne parle pas dans le dialogue parce qu’il est très occupé).

 Profitant d’un saut de page, Panda se faufile dans le dialogue et continue discrètement sur le même thème, pensant ainsi passer inaperçu.

Panda, profond, noir et blanc : Le bambou est le bambou, il est aussi le couteau, la flûte et le paravent, parce que le bambou n’est pas le bambou.

Monsieur Lhoteur, piquant : Quelqu’un a commandé une peluche gothique ? C’est livré.

Panda, imperturbable : Trop nombreuses, les gouttes de pluie, et la mer est sans famille, mais pour la rivière, ses rives et ses rus, ses nappes et ses lacs, le compte est bon.

Poule, étroite et prévisible : Non lui je le connais, il vient de notre dialogue, c’est Panda. Il parle toujours comme ça, on ne comprend jamais.

Panda, attrapant le mot au bond : Toujours n’est jamais assez mais jamais est toujours trop.

N’ayant besoin ni de saut de page ni de saut de paragraphe, vu qu’il est soi-disant omniprésent, Dieu dit.

Dieu : Bonjour la compagnie, dites, vous n’auriez pas vu Pierre ?

L’auteur, dépité, désemparé, découragé et sans ami (éditeur) : À quoi ça sert que j’écrive des dialogues si chacun n’en fait qu’à sa tête. Ce dialogue est absurde et ces personnages n’ont aucune tenue. Normalement, chacun a sa place, chacun a son rôle, chacun a son dialogue mais tout le monde s’en fout ici : Dieu, Gros Lulu, Poule… et pourquoi pas le fildefériste aussi !

La pole danseuse, gênée et occupée : Alors non, monsieur l’Auteur, mon mari est très occupé en ce moment, si vous voyez.

Maurice T., un lecteur : Il faut savoir terminer une brève.

Partager cet article

Repost0
11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 02:55

Gros Lulu : Merci, merci, merci…

Monsieur Lhoteur : Mais j…

Gros Lulu : Oui je sais, vous n’êtes pas l’auteur, mais quand même, merci pour ces aventures.

Monsieur Lhoteur : Quelles a… 

– G. L. : C’est vrai quand même, c’est pas contre vous, mais il était temps.

– M. L. : Je ne sais…

– G. L. : Voilà, je suis prêt. Je suis très excité.

– M. L. : Je ne sais pas de quoi tu parles, mais bravo à toi, Gros Lulu, je vois que tu as enfin compris ce que dialoguer veut dire : tu fais les questions et les réponses, tout seul, comme un gros.

– G. L. : Oui ben vous, je vois que vous êtes toujours aussi méchant. Tant pis pour votre caractère, après tout, c’est votre écriture qui m’intéresse. Donc ?

– M. L. : Donc quoi ?

– G. L. : Je voudrais savoir pour les aventures extraordinaires.

– M. L. : Oh non ! J’ai compris. Tu t’es laissé piéger par le titre, Gros Lulu. C’est pathétique ! Encore une victime des putaclics. Alors, dans l’ordre : primo, je ne suis pas l’auteur, je suis Lhoteur ; secundo : je ne suis pas méchant, parce que je ne suis pas un je mais un personnage et c’est l’auteur qui est responsable et coupable ; tertio : l’auteur t’a fait Gros Lulu et il n’arrivera rien d’extraordinaire à Gros Lulu car Gros Lulu est précisément, essentiellement, nécessairement un personnage à qui il n’arrive rien.

– G. L. : Voilà, c’est justement ça que j’aime pas. Il se passe jamais rien, c’est nul. Je voudrais faire des rencontres, avoir des amis, voyager, gagner au loto…

– M. L. : Arrête la liste, je devine la suite. Je répète, il ne t’arrivera rien. Et ce pour une raison simple : le contrat moral et tacite passé entre l’auteur et le lecteur. Tu comprends ?

– G. L. : Non.

– M. L. : C’est normal, tu es un personnage à qui il n’arrive rien et qui ne comprend jamais rien. Donc le contrat consiste à respecter et ménager le lecteur en lui offrant des personnages cohérents. Imagine, Gros Lulu, tu fais un voyage au Tadjikistan, tu rencontres Lulia, une athlète bulgare qui tombe amoureuse de toi, tu t’inscris au marathon de Tokyo et tu bats le record de France.

– G. L. : Bon, je connais pas le Tadjikistan, mais je veux bien pour le reste.

– M. L. : Justement, ça n’aura jamais lieu car rien n’est cohérent dans cette histoire, et ça se passerait très mal entre l’auteur et ses lecteurs qui seraient furieux d’avoir été pris pour des abrutis.

– G. L. : Moi, j’adore votre histoire, monsieur l’auteur, d’ailleurs, je suis déjà un peu amoureux de Lulia.

– M. L. : Arrête, ne complique pas les choses, un personnage ne peut pas être lecteur de sa propre histoire. Donc, un auteur ne doit pas déconcerter ses lecteurs, ou alors, il faut que la surprise soit surprenante, mais pour cela il faut s’appeler Maupassant ou Poe, ce qui n’est pas le cas de notre auteur, à ma connaissance.

– G. L. : Je sais pas qui est Poe et je sais pas quand une surprise est surprenante, je voudrais juste vivre une aventure extraordinaire et revoir Lulia.

– M. L. : Bon, j’abandonne. D’ailleurs, ça tombe bien, je n’ai plus de texte.

– G. L. : Moi j’abandonne pas, je vais chercher Lulia.

– M. L. : …

[L’auteur, au réveil d’une sieste plus longue que prévu, recouvrant lentement ses esprits : Gros Lulu commence à me fatiguer à râler sans cesse, s’il continue je vais l’envoyer à Bakhmout et on verra bien s’il veut encore de l’aventure ; quant à monsieur Lhoteur, on voit bien que c’est un personnage et pas un auteur, parce que justement, respecter son lecteur consiste à l’emmener loin jusqu’aux frontières de l’incohérence.]

Partager cet article

Repost0
16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 00:12

Œuf, déguisé en Auteur, souriant bêtement comme un Auteur et prenant une voix mielleuse d’Auteur : Bonjour Gros Lulu, je suis l’Auteur.

Gros Lulu : Ah bon ! Mais alors monsieur l’Auteur n’est pas l’auteur.

Œuf/l’Auteur : En effet, il ne saurait y avoir qu’un seul auteur et ce monsieur Lhoteur est un usurpateur, un usurpauteur oserais-je même.

Gros Lulu, à monsieur Lhoteur : Dites donc, vous avez vu l’Auteur. C’est bizarre, il ressemble à un œuf, je l’imaginais bien un peu dégarni, mais je le pensais plus mûr et moins ovale.

Monsieur Lhoteur : Les auteurs sont d’éternels absents, on est toujours réduit à les imaginer ; d’ailleurs, c’est préférable. L’homme n’est jamais à la hauteur de l’artiste, alors quand l’artiste lui-même est de petite taille, je te laisse deviner la suite.

Gros Lulu, à Œuf/Auteur : Je suis bien content de vous rencontrer, monsieur l’Auteur, parce que je voulais vous parler de mon texte et des personnages de mon dialogue et de monsieur l’Auteur.

Œuf/Auteur : Attention aux impsauteurs, Lol ! Justement, Gros, je venais pour en savoir plus. Sur une échelle de 1 à 10, tu trouves mon écriture comment ?

Gros Lulu : Ben des fois, ça vole pas très haut, je dirai un 2.

Œuf/Auteur : Raté. Je suis un œuf. PTDR.

Gros Lulu : Un 9 ! Alors là, excusez-moi, mais vous êtes un peu prétentieux. En plus vous ne pouvez pas vous noter vous-même.

Œuf/Auteur : Je ne me note pas, Gros, je me décris. J’ai dit un œuf, pas un 9.

Gros Lulu : Eh ben moi, je redis 2, vous valez 2. Je n’aime pas vos dialogues, on ne comprend rien. L’auteur n’est pas l’auteur, le neuf n’est pas le neuf, c’est n’importe quoi. En plus moi, c’est pas Gros, c’est Gros Lulu

Œuf/Auteur : OK ça va, te fâche pas Gros, regarde-moi bien, je ne suis pas l’auteur, je suis Œuf. J’habite dans le dialogue d’à côté avec Poule et Panda. Je t’ai fait un prank. Je suis venu chez toi parce que Poule m’ennuie, elle n’aime pas mes pranks, elle préfère ses kids et ses coqs.

Gros Lulu : Oh trop cool ! Tu m’as bien eu. J’adore. Moi aussi je m’ennuie ici avec mon partenaire, c’est monsieur l’Auteur, mais il dit toujours qu’il n’est pas l’auteur. Il n’est pas comme toi, Œuf, il ne fait jamais de blague et il est fier pour de vrai.

Monsieur Lhoteur : Gros Lulu, tu ne comprendras donc jamais, je ne suis ni auteur ni fier. Je suis un personnage. Et c’est l’auteur, le vrai, enfin je me comprends, qui invente les personnages, ce qu’ils disent et ce qu’ils sont. Et comme il manque d’imagination, il utilise toujours la même technique de la complémentarité antagonique, comme pour les couleurs.

Gros Lulu, à voix basse à Œuf : Tu comprends pourquoi je n’aime pas mon dialogue, je ne me sens pas à ma place et l’autre, il parle pas comme nous.

Monsieur Lhoteur : Inutile de parler à voix basse Gros Lulu, ton texte est écrit. Tant pis je continue, je n’ai pas le choix, moi aussi j’ai un texte qu’on m’impose. Donc. On ne met pas du rouge avec du rose, parce qu’au mieux ça jure et au pire on voit mal la différence. En revanche, du vert sur du rouge, ça pète, parce que c’est la secondaire complémentaire de sa primaire. L’antagonisme relatif rehausse.

Œuf, à voix basse à Gros Lulu : T’as raison, c’est un grand malade ton Lhoteur.

Gros Lulu, à Œuf : C’est vrai, mais on dit pas “ton l’Auteur”, c’est pas français.

Monsieur Lhoteur : Ouh là ! On se surpasse, c’est un festival d’inepties et on atteint des sommets. Tant pis, je poursuis seul : le savoir isole. Donc, si tu associes un crétin à un abruti, ça jure, alors on met un arrogant avec un simplet ou bien une emmerdeuse avec un joyeux drille. Je vous laisse deviner qui est qui.

Gros Lulu, à Œuf, souriant : Je n’aime pas ses devinettes, elles ne sont pas drôles. Et puis, même si tu es un blanc-bec rouge et moi un bleu-bite rose, je rigole plus avec toi, repasse quand tu veux.

Œuf, à Gros Lulu, riant : Tu as bien raison, il faut voir la vie en rose bonbon plutôt que d’avoir des idées de boudin noires, MDR.

Monsieur Lhoteur : Eh non, on n’avait pas encore atteint le sommet ! Pour le reste, merci de confirmer ce que je dis. Vous êtes jaune pisseux et jaune caca d’oie, donc ça jure. Vous ne serez jamais dans le même dialogue. Tandis que Sancho Panza et don Quichotte ou Elvire et Dom Juan… ça pète.

[L’auteur, les chaussures encore crottées après une longue promenade en montagne, agacé que ses personnages parlent sans son accord : Décidément, Gros Lulu est égal à lui-même, un benêt inoffensif, mais Œuf est culotté, il n’a rien à faire dans ce dialogue, ça va tourner au vinaigre ce mélange de personnages. Quant à monsieur Lhoteur, c’est officiel, je ne l’aime pas, toujours à parler de haut ; je lui ferais remarquer que sa théorie des complémentaires aurait bien du mal à expliquer la pertinence du couple Dupond et Dupont.]

Partager cet article

Repost0
31 janvier 2023 2 31 /01 /janvier /2023 00:14

– Gros Lulu : Bonjour monsieur l’Auteur. Est-ce que vous avez prévu de bons dialogues pour vos personnages en 2023 ?

– Monsieur Lhoteur : Bonjour. C’est à l’auteur que tu dois demander, moi je suis un personnage.

– G. L. : Ah oui c’est vrai ! J’oublie toujours, vous êtes Monsieur l’auteur qui n’est pas l’auteur. Hi, hi ! Et donc, pour les dialogues ?

– M. L. : Je n’écris rien. Ni dialogue ni monologue.

– G. L. : Waouh, un monologue, c’est vrai, j’y pensais pas ! Qu’est-ce que j’aimerais, un jour, dire un monologue. Ça ressemble à quoi ?

– M. L. : Oh tu sais, c’est très surfait. Dans la vraie vie, il n’y a que ça. Les personnes ne dialoguent jamais, leurs conversations ne sont que monologues intermittents. C’est donc faux, mais vraiment faux. Au théâtre seulement on trouve de vrais dialogues, sauf que ce n’est pas vrai. C’est faussement vrai. Tu comprends ?

– G. L. : Toujours pas. C’est pour ça que je préférerais un monologue parce que, enfin souvent dans les dialogues, je ne comprends pas ce que l’autre il dit. C’est votre faute aussi, un auteur, ça doit s’adapter à ses personnages !

– M. L. : Oh, tu te calmes ! Primo, je ne suis pas l’auteur. Secundo, c’est notre auteur qui dans son néocortex altéré a imaginé un Gros Lulu pataud et rustique et un Monsieur Lhoteur fat et acariâtre. Une façon de se soigner en extériorisant ses pathologies et ses vices, comme ils le font tous.

– G. L. : Et voilà ! Vous m’avez encore perdu.

– M. L. : Allez tiens, pour faire la nique à l’auteur, je vais être humble et aimable. Je vais te pondre un truc.

– G. L. : Vous m’en voyez ravi et je vous en sais gré. Vous avez compris que la solitude ne me convient pas ; j’ai besoin de tu, de toi, de vous. Le silence me tue, je me nourris de verbes et d’adverbes. Et si c’est une marque d’incomplétude, eh bien je l’accepte, je l’assume, que dis-je, je la veux. Je suis manque et absence, je suis appel. Je suis un regard sans spectacle, une caresse sans main, je suis un fleuve sans rives, un chant muet, une course immobile. Je ne me complains pas, non, je t’appelle, toi, toi et toi encore. Que nos mots s’acoquinent et nos sourires. Que la joie nous enfrissonne et nous conjoigne le souffle.

– M. L. : Alors ?

– G. L. : Alors quoi ? C’est ça votre monologue ? Mais qui dira ça dans la vraie vie ? Même au théâtre ça passera pas. Votre problème, je vais vous dire Monsieur l’Auteur, c’est que vous séparez la vie et l’écriture. Il faut mélanger et bien secouer, comme pour la vinaigrette.

– G. L. : Mettre du théâtral dans les personnes pour figer un peu le bougé fou de la vie et mettre du vivant dans les personnages de papier qu’ils brûlent eux aussi et sentent.

– M. L. : Et là, qui a parlé ? C’est moi qu’on égare cette fois.

– G. L. : Ben c’était moi, c’est marqué “– G. L.”. Enfin un peu moi, un peu vous, un peu l’auteur, un peu le lecteur au-dessus de son épaule… le grand fourre-tout de l’écriture, je vous ai déjà expliqué, la vinaigrette.

(L’auteur, finissant son trio de quinoa au curry de Madras, néanmoins soucieux de la santé de ses personnages : Bien sûr, la vinaigrette ! Ah il finit par m’amuser ce Gros Lulu. En revanche Monsieur Lhoteur m’insupporte de plus en plus, je vais te lui coller un Gilles de La Tourette et on va voir comment il va parler et s’il s'enfrissonne.)

Partager cet article

Repost0
18 novembre 2022 5 18 /11 /novembre /2022 00:34

– Gros Lulu : Tiens revoilà notre auteur. Monsieur l’auteur, bonjour !

– Monsieur Lhoteur : Je ne suis pas l’auteur, je suis Lhoteur.

– G. L. : Ah oui c’est vrai et moi je suis Lulu, pas Lulu. Bon autrement, ça va ?

– M. L. : Oui.

– G. L. : Cool. La famille, la digestion, le P.E.L… ça va aussi ?

– M. L. : Oui.

– G. L. : Top. Au fait, ça fait une paye qu’on n’a pas eu des trucs à se dire. Vous étiez en vacances ?

– M. L. : Non.

– G. L. : D’ailleurs, je me demandais, parce que vous savez sûrement vous, c’est difficile à écrire un dialogue ?

– M. L. : Non.

– G. L. : Du coup, vous pourriez en écrire un, enfin un truc sympa, genre drôle et intelligent ?

– M. L. : Oui.

– G. L. : Parce là, quand même, vous ne vous foulez pas, oui, non, non, oui… Je pense plutôt à des phrases plus longues avec des mots plus compliqués.

– M. L. : …

– G. L. : En fait ce que je voudrais, c’est un texte beau, fort et intelligent, comme dans les vrais livres, mais il faut qu’on voie quand même que c’est Gros Lulu qui parle. C’est possible ?

– M. L. : Non. Il faut choisir.

– G. L. : Vous êtes vraiment méchant.

– M. L. : …

– G. L. : Évidemment, vous la fermez.

– M. L. : …

– G. L. : C’est vraiment nul de se taire. En fait, vous savez pas quoi dire.

– M. L. : …

– G. L. : Mais dites-moi, pensez-vous que votre silence cynique longtemps masquera votre impuissance textuelle.

– M. L. : Le silence, vois-tu, est ma façon d’honorer la langue que les jacasses de ton engeance tourmentent et dépouillent.

– G. L. : Je vois surtout que votre misanthropie vous enchaîne à ceux-là mêmes que vous voudriez ignorer. Votre détestation se perd à se taire.

– M. L. : Te détester serait t’accorder plus d’importance que tu n’en mérites.

– G. L. :  Votre arrogance est le signe même de votre dépendance. Pour dauber un public, il vous faut une scène, et je suis cette scène.

– M. L. : Alors ?

– G. L. : Alors ça va pas du tout, ça se voit bien que c’est pas Gros Lulu qui parle.

– M. L. : C’est ce que je disais. Il faut choisir.

– G. L. : Vous êtes vraiment méchant. Ben moi, je vais chercher un autre auteur, un qui écrit des vrais dialogues.

(L’auteur, qui surveillait ses personnages tout en terminant sa moussaka végétarienne : C’est vrai qu’il est agaçant ce Gros Lulu à ne rien comprendre au processus narratologique, mais quand même, Monsieur Lhoteur est odieux, je me demande quel cerveau endommagé a pu l’engendrer.)

Partager cet article

Repost0
3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 00:18

Gros Lulu : J’aimerais bien, comme ça, ouvrir la bouche et bim, je balance un truc de ouf, voilà, et que tous les lecteurs, et ben, y soyent scotchés, vous voyez ?

Monsieur Lhoteur : Je vois surtout qu’il y a encore du travail.

G. L. : Oui je sais, mais si je n’arrive pas à être un bon personnage, c’est à cause de vous, c’est vous l’auteur des dialogues. On dirait que vous n’avez plus d’inspiration.

M. L. : Non, moi je suis Lhoteur, avec un ‘o’. Et sache aussi qu’il n’existe rien de tel que l’inspiration.

G. L. : … avec un haut et surtout des bas, je dirais. Hé ! c’est pas mal trouvé ça !

M. L. : Tout à fait, de la grande littérature. L’auteur se surpasse.

G. L. : Ah oui, c’est vrai, c’est l’auteur qui écrit. Justement, comment ça vous vient les idées Monsieur l’Auteur, quand vous en avez ?

– M. L. : Grande et mystérieuse question. L’écriture, c’est un peu comme l’amour, tu peux t’inscrire sur des sites de rencontres ou faire des stages d’écriture, mais je crois plutôt à la disponibilité. Tu me suis ?

– G. L. : Non.

– M. L. : Comme d’habitude. Bon, disons que ta tête est comme une maison ; la disponibilité, c’est laisser les portes et fenêtres ouvertes, ne pas avoir une radio allumée toute la journée et avoir toujours une assiette et une chaise vides.

– G. L. : D’accord, mais parfois il doit y a des visiteurs qui squattent et vous dérangent.

– M. L. : Bien, tu vois quand tu veux. En effet, et ceux-là, idées noires, idées bêtes, poncifs ou préjugés, tu ne peux pas les chasser, tu dois juste ne pas les retenir parce qu’ils prennent vite toute la place.

– G. L. : Et si on ne s’en occupe pas, ils ne restent pas ?

– M. L. : Exactement. Mais à l’inverse, si tu as un visiteur intéressant, tu ne le lâches pas. Tu l’écoutes, le relances, le bouscules un peu, tu l’accompagnes, parfois tu le contredis, bref, tu es disponible.  Tu peux même le laisser se reposer dans ta chambre, mais tu t’arranges pour qu’il ne puisse pas s’échapper en douce sans avoir laissé son téléphone. Bon, c’est métaphorique, tu comprends ?

– G. L. : Un peu, mais pas pour le téléphone.

(L’auteur, bien obligé de surveiller un peu ses personnages : Oui, pour la disponibilité il n’a pas complètement tort, enfin, c’est quand même beaucoup plus compliqué qu'il se l'imagine. Ce Lhoteur n’est pas un auteur, ça se voit bien.)

Partager cet article

Repost0
14 août 2022 7 14 /08 /août /2022 00:58

Gros Loulou : Pfff, il n’y a vraiment rien à faire ici, en plus je suis tout seul.

Monsieur Lhodeur : Désolé, mais tu n’es pas seul, Gros Loulou.

Gros Loulou : Non mais vous c’est pas pareil, Monsieur l’Auteur, vous comptez pas vraiment. Autrement, je préfère mon vrai nom, Gros Lulu.

Monsieur Lhodeur : Pardon mais c’est écrit Gros Loulou, et moi c’est Lhodeur.

Gros Loulou : L’odeur de quoi ?

Monsieur Lhodeur : Non, L H O D. Monsieur Lhodeur.

Gros Loulou : C’est vrai ça. On a changé de nom. Mais alors, on est des autres !

M. L. : Calme-toi. On est les mêmes, c’est juste que l’auteur s’amuse. Et moi, je suis mort de rire. C’est un grand comique, l’auteur.

G. L. : Bof, c’est pas très drôle. Au fait, il paraît que dans la vraie vie, les personnes elles peuvent avoir plusieurs personnalités. Alors peut-être que Gros Lulu il est un peu bête mais que Gros Loulou il est super intelligent, beau, gentil, riche et… intelligent vraiment.

M. L. : Je vois, une version de Docteur Lu et Mister Lou. Si tu veux mon avis, bien que je ne sois pas l’auteur, je pense qu’il manque quelque chose à la règle des trois unités, tu comprends. 

G. L. : Non.

M. L. : Mais si, l’unité de personnalité. Tu peux grandir, évoluer, dégénérer, mourir même, mais il doit y avoir du même qui traverse cette déambulation existentielle, autrement tu perds ton lecteur qui va voir ailleurs et a bien raison. Tu suis ?

G. L. : Non. Toute façon, des lecteurs qui s’intéressent à Gros Lulu, il…

M. L. : Les mauvais auteurs, ils s’emmêlent les pinceaux et leurs personnages souffrent tous du trouble de la personnalité multiple ; les bons auteurs, ce sont les paresseux qui ont compris qu’il faut déléguer, tu vois, laisser les personnages grandir à leur guise. Là, ils la tiennent leur unité de personnalité. Oui ?

G. L. : Hein ?

(L’auteur du blog, très occupé mais qui écoute quand même : « Unité de personnalité », « déambulation existentielle », non mais pour qui il se prend ce Lhoteur. Il va peut-être m’apprendre mon métier. Je vais te lui coller un Alzheimer précoce et fulgurant et il va le chercher son même qui le traverse !)

Partager cet article

Repost0
9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 00:37

Gros Lulu : Qu’est-ce que j’peux faire ? J’sais pas quoi faire. Monsieur l’Auteur, j’aimerais bien qu’il m’arrive quelque chose, c’est trop tranquille ici.

Monsieur Lhoteur : Quelle génération de personnages ! Toujours malcontents, incapables de séjourner dans la présence.

G L : Moi je ne demande pas grand-chose, mais quand même, un peu d’action. Tiens par exemple, j’aimerais voyager. Vous pouvez faire ça puisque c’est vous l’auteur.

M. L. : Non, moi c’est Lhoteur, cela étant, vu ce que l’auteur nous donne à dire, n’importe qui pourrait faire le job. Allez, si tu veux, je te fais voyager.

Ce neuf août au matin, l’esprit clair, le pied alerte et le regard aiguisé, Gros Lulu décida de rejoindre la tour de Belém en trottinette électrique. Il partit de la place du Commerce et longea le Tage. Lisbonne était sa destination favorite et il y séjournait plusieurs semaines tous les ans pour deux bonnes raisons : Pessoa, son auteur préféré, et les pastéis, doucement sucrés.

M. L. : Alors ?

G. L. : Mais c’est nul ce voyage, j’ai pas bougé, je suis toujours coincé dans ce blog. En plus je ne sais pas qui c’est Pessoa et je ne dois pas manger trop de sucre, dommage.

M. L. : Qu’est-ce que je disais, la génération des râleurs incultes et dénués d’imagination. Évidemment, le « voyage immobile », ça ne te dit rien et « l’intranquillité » non plus.

G. L. : Non. Et les pastéis, ça a goût de quoi ? 

(L’auteur, toujours un œil sur ses personnages : Quel cuistre ce Lhoteur, il commence à m’agacer, je vais m’occuper de son cas. Quant à Gros Lulu, quel boulet, je ne vois toujours pas ce que je vais pouvoir faire de lui. C’est ça mon problème, je n’ai pas les personnages que je mérite.)

Partager cet article

Repost0
20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 00:12

Gros Lulu : Monsieur l’Auteur, c’est encore moi. Je n’aime pas mon personnage. Je n’ai rien à dire, je n’ai pas de personnalité. Je suis transparent. En fait je n’existe pas.

Monsieur Lhoteur : Arrête un peu de râler, un personnage qui existe, ce n’est plus un personnage, c’est une personne de la vraie vie. Nous, on est des caricatures. Remarque, de l’autre côté de l’écran, on voit de plus en plus de personnages.

G. L. : Du coup, monsieur l’Auteur, vous ne voudriez pas m’écrire des répliques de personnages qui ressemblent à des personnes qui sont comme des personnages.

M. L. : D’abord, tu arrêtes de dire du coup et ensuite tu te demandes si ce sont les personnages de roman qui ressemblent aux personnes de la vraie vie ou l’inverse ?

(L’auteur, in petto, qui écoutait toujours d’une oreille les improvisations hasardeuses de ses personnages : Bon dieu, mais c’est bien sûr : un grand auteur, c’est celui dont les personnages inspirent les personnes et non pas le contraire.)

Partager cet article

Repost0
4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 03:16

Gros Lulu : C’est gentil de dialoguer avec moi, Monsieur l’Auteur.

Monsieur Lhoteur : Non, ce n’est pas gentil, c’est contractuel. J’ai un texte, je le dis.

G. L. : Allez, ne faites pas le modeste, je sais bien que vous n’êtes pas seulement un personnage. D’ailleurs, vous ne voudriez pas m’arranger un bon coup ?

M. L. : Non. Écoute Gros Lulu, je peux néanmoins te donner un conseil. Ne compte pas sur les autres et doute de toi. Tu verras que bon an mal an, ça ne se passe pas si mal, sauf accident, on arrive au bout de l’histoire.

G. L. : Oui mais c’est facile de dire ça quand on s’appelle l’Auteur. Vous avez le rôle principal, vous faites ce que vous voulez et vous décidez pour les autres.

M. L. : Tu sais Lhoteur, Robert ou de La Motte Piquet, ça ne change rien. On est tous le rôle secondaire de quelqu’un, tous. Ne cherche pas le bon coup. La seule chose que tu puisses un peu contrôler, c’est l’intonation.

G. L. : Mouais, je ne comprends pas tout, mais quelque chose me dit que je ne suis pas d’accord. En tous les cas, merci, vous êtes un bon auteur. Je commence à apprécier mon personnage.

M. L. : Je ne suis pas l’auteur.

G. L. : Bien sûr, et moi je ne suis pas Gros Lulu.

M. L. : Je suis Lhoteur. L, h, o.

G. L. : Elle a chaud ?

Partager cet article

Repost0
21 juin 2022 2 21 /06 /juin /2022 04:02

L’Auteur : Bonjour, est-ce que quelqu’un a vu Gros Lulu ?

Les personnages, deux lecteurs du Nouvel Obs et un député sortant : Qui ça ? Gros Lulu ? Jamais entendu parler.

Personnage 1 : Dommage avec un nom pareil, ça devait être un benêt de première classe, on aurait bien rigolé.

Le député sortant : Sans vouloir préjuger, je pense qu’il aurait été bien incapable d’assurer la moindre réplique.

Personnage 2 : Lui, en plus d’être une buse, je suis sûr qu’il devait être malsain.

Les deux lecteurs : Pas très woke, ici !

Personnage 3 : Et puis, on est déjà beaucoup trop à parler dans ce blog. Plus on est de fous et moins on dit.

Personnage 4 : Après, il aurait sûrement cherché à dialoguer avec nos partenaires, déjà que c’est la misère textuelle ici.

L’Auteur : Allons, calmez-vous et n’ayez crainte. Gros Lulu est rayé, biffé, raturé définitivement. Gros Lulu est néantisé, annulé, annihilé. Gros quoi ? J'ai déjà oublié son nom.

(On n’humilie pas impunément un auteur.)

Partager cet article

Repost0
20 juin 2022 1 20 /06 /juin /2022 05:01

L’Auteur : Quoi ! Mais c’est qui ce gros, là, sur le yacht, entourée de jolies filles, cigare aux lèvres qui me fait un vilain geste ? Hein ! mais c’est pas possible, on dirait Gros Lulu.

(On n’humilie pas un personnage impunément.)

Partager cet article

Repost0
7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 02:48

– Bonjour, je m’appelle Gros-Lulu et je suis un personnage en quête de dialogues…

– …

– je ne sais pas à qui m’adresser, alors je parle comme ça, un peu au hasard…

– …

– peut-être que quelqu’un m’entend et va me répondre…

– …

– peut-être que c’est l’auteur lui-même qui va me répondre, vu qu’il n’y a que lui qui parle pour de vrai, parce que, ça tout le monde le sait, les personnages n’existent pas réellement…

– …

– peut-être qu’il va m’écrire un beau texte, parce que, ça aussi tout le monde le sait, il écrit bien l’auteur…

– Gros benêt, si tu crois pouvoir me berner en me flattant, tu te trompes, je ne te répondrai pas, un auteur doit être un peu dans tous ses personnages, mais jamais complètement dans aucun. Dialoguer avec toi, ce serait te donner trop d’importance. Tu es un personnage comme un autre, tu es même plutôt moins que beaucoup d’autres. Tu es creux, tu n’as pas de conversation, pas de passé, pas de contradicteur. Tu es hors contexte. Tu n’as pas ta place dans un dialogue. Je me demande même ce que tu fais là. Je ne te cache pas que je pense à t’effacer et tu ne manqueras à personne.

– (Qu’est-ce qu’il a l’auteur, il n’a pas besoin d’être aussi méchant, pensèrent en chœur Œuf, Poule, Lucette Jeanjean, Dieu, Pierre, la famille Boomerang, Terre, Soleil, Marcellin Labrousse, Victor Malèse, la doyenne, Tortue et Girafe, le fildefériste et sa pole danseuse, Séraphine Déroulède (de la pharmacie Legros) et quelques autres. D’ailleurs c’est inquiétant pour nos futurs dialogues, continuèrent-ils à penser en chœur, il semble bien manquer d’inspiration, l’auteur, vraiment on n’a pas l’auteur qu’on mérite).

Partager cet article

Repost0
27 mai 2022 5 27 /05 /mai /2022 02:00

– Bonjour, c’est encore moi, Gros-Lulu.

– …

– Est-ce que quelqu’un voudrait bien m’apprendre à faire un tube avec la langue ?

– …

– Je voudrais bien aussi savoir dire des choses drôles.

– …

– Ou jolies ou intéressantes.

– …

– Eh, monsieur l’Auteur ! C’est pas un dialogue, ça. Je parle tout seul et c’est vraiment pas très drôle ni intéressant. Pourquoi vous dites rien ?

– Attends que je t’explique Gros-Lulu, expliqua l’Auteur à Gros-Lulu, un personnage ne peut pas dialoguer avec son auteur, il y aurait une aberration énonciative. L’auteur doit savoir se faire discret et le personnage doit donner l’illusion d’être autonome.

– Ça je comprends bien, mais vous n’avez qu’à inventer un personnage d’auteur pour parler avec moi.

– Alors là Gros-Lulu, on ne comprendrait plus rien, déjà que l’auteur est un drôle de personnage. Et puis qui écrirait le texte de ce « personnage d’auteur ». Il ne t’a pas échappé que tu es dans un blog littéraire. Sois patient, tu vas prendre de la consistance avec le temps. Tu comprends, un personnage ne vieillit pas, il murit, il mature.

– D’accord, vous devez avoir raison. Au fait, vous voudriez pas changer mon nom. GL, par exemple ça serait bien.

– …

– Ça y est, il recommence à se faire discret. On n’imagine pas la solitude d’un personnage de blog !

Partager cet article

Repost0
22 mai 2022 7 22 /05 /mai /2022 02:06

– Bonjour, c’est encore moi, Gros-Lulu.

– Et ?

– Ben, voilà, je pense que je ne ferais pas un bon personnage, en plus je suis seul, je n’ai pas beaucoup d’idées et c’est pas vrai, je ne sais pas faire un tube avec ma langue. Alors, je me suis dit que…

– Que ?

– … que je pourrais faire auteur plutôt, non ?

– Non.

Puis, opportuniste et cynique comme à l’accoutumée, l’auteur se reprit.

– Mais tu te sous-estimes, Gros-Lulu, tu fais un très bon personnage. D’ailleurs, tu as déjà un nom, ça fait 95% du personnage. Alors, je penserai à t’écrire un petit dialogue.

Partager cet article

Repost0
12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 02:42

– C’est toi Pierre, demanda Dieu ?

– Non. Je suis Gros-Lulu. Je voudrais devenir personnage de blog littéraire et j’ai besoin d’un artist coach.

– Très bien mon garçon. Est-ce que tu as la foi ?

– Je suis polyglotte, je sais faire un tube avec ma langue et je peux réciter l’alphabet à l’envers.

– Incroyable ! Mais moi je suis dieu, pas coach. Bon, quand même, le mieux pour commencer, c’est que tu trouves ta place, je veux dire dans un dialogue. Avec Poule et Œuf, ça va faire trop, il y a déjà Panda ; avec Terre et Soleil, tu ne vas pas matcher. Avec Lucette Jeanjean, le hiatus générationnel pourrait être fécond, mais elle est sourde et oublie souvent son texte. Tu devrais peut-être t’inventer un partenaire.

– Ah bon ? Mais, je pensais que c’était l’auteur qui faisait le casting.

– L’auteur ! faire le casting ? et pourquoi pas les costumes et les dialogues, rigola Dieu ! Non, ici, chacun se débrouille. Aide-toi d’abord et l’auteur t’aidera, peut-être.

– Alors en fait, je préférerais une partenaire. Plutôt jolie, très intelligente et rigolote.

– Invente-toi aussi un passé difficile et opaque, donne-toi une mission généreuse et compliquée et avance léger et joyeux, glosa Dieu.

– D’accord, merci. En dieu, je ne sais pas, mais en coach vous assurez.

– Ah, dis-moi Gros-Lulu, tu n’aurais pas vu Pierre, par hasard ?

Partager cet article

Repost0
9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 02:12

– Hé la poule, lança Dieu, tu n’aurais pas vu Pierre par hasard ?

– Cot cot codec…

– Nom d’un chien, jura Dieu, je ne comprends rien, je ne parle pas le gallinacien !

– Dis donc Poule, demanda Œuf, ce ne serait pas monsieur Dieu, le vieux qui gesticule là-haut. On dirait qu’il s’adresse à toi.

– Um wouakbar athanotos belekkhader Peter treloumzob?

– Mais oui, tu as raison Œuf, caqueta Poule. Euh, monsieur Dieu, bonjour mais on ne comprend pas ce que vous dites.

– Cot cot cot…

– Oh Marcellin, vise un peu la poule là, tu vois comme moi, elle parle aux nuages, s’amusa Victoire Malèse. (Ce que n’entendit pas son cousin Marcellin Labrousse en train de régler le gicleur du carburateur de sa mobylette.)

– Vroum, vroum, vroum…

– Que dites-vous, questionna Lucette Jeanjean, surprise que l’on s’adressât à elle.

– Bla-bla-bla.

– Alors tu es mignonne Terre, ricana Soleil, pensant qu’elle lui parlait, mais des déclarations d’amour, j’en ai reçu des centaines et si tu veux avoir quelque chance avec moi, je te conseille de broder un peu, tu m’offres du brouet quand j’espère des crèmes.

– Pfffff. Gnarf gnarf gnarf.

– Tu sais chéri, confia la pole danseuse à son joli mari de fildefériste, parfois, quand je monte trop haut, j’ai l’impression que le soleil se moque de moi, comme s’il me disait « bien, on progresse, plus que 149 597 870,6 km ».

– Ne l’écoute pas mon amour, invente ton soleil et marche vers lui sans mépriser ton ombre.

– Cot cot codec…

– Vroum vroum…

– Non mais qu’est-ce que c’est que ce bordel, s’énerva l’auteur ! Allez, vous retournez tous dans vos dialogues respectifs et fissa. Je vous rappelle que vous n’êtes que des personnages.

– Ah, ça tombe bien, s’enthousiasma Gros Lulu, je vous cherchais monsieur l’Auteur, je voudrais être personnage, vous n’auriez pas un dialogue pour moi ?

– Non.

Partager cet article

Repost0