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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 02:24

Il regarda autour de lui. Homme creusa un trou. Il y poussa Arbre et Rivière. Il sauta à son tour.

Dehors, Vent vint à passer. “Tiens, ça a changé ici, souffla-t-il, il manque quelque chose, mais je ne saurais dire quoi”. Pluie vint à tomber, une fois, deux fois. Elle ne dit rien. Soleil vint à briller, ne brilla pas, brilla. Terre tournait.

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23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 02:43

Le peintre, le dialecticien et le cuisinier le savent bien, mélanger est un art difficile. On glisse si rapidement du bariolage joyeux au bouillon fadasse. Le bon mélange se souvient et invente pourtant, il emmêle et détache aussi. Quant à la bonne synthèse – terriblement facile à rater –, elle est bourgeon plus que bouquet, elle est carnaval et promesse, elle a le goût des incipit et la couleur des matins.

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22 septembre 2024 7 22 /09 /septembre /2024 02:38

Sous la plage, les galets. Si joyeux et tous différents.

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 02:51

Le premier pas est difficile, chantait Claude-Michel Schönberg, le deuxième est machinal et le troisième, ennuyeux.

Heureusement, finit toujours par venir la perte d’équilibre et marcher redevient, comme au premier jour, difficile.

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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 09:29

Même quand tu plies, tu déplies aussi, expliquait Jean-Claude Lumière, l'exégète implicite de Deleuze (laissant irrésolue la question de savoir si l’on plie aussi en dépliant).

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19 septembre 2024 4 19 /09 /septembre /2024 02:34

La philosophie s’occupe du lecteur et l’occupe avec ses notes de bas de page.

La poésie veille sur le lecteur et l’éveille avec ses signes entre les lignes.

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18 septembre 2024 3 18 /09 /septembre /2024 02:59

Cette époque est faite pour moi. Figurez-vous que grâce au GPS de votre téléphone, vous ne pouvez plus vous perdre. Alors bien sûr, j’entends déjà les technophobes acariâtres : oui mais si on perd son téléphone. Eh bien pas de problème, si vous avez synchronisé votre montre connectée, elle vous indiquera précisément où se trouve votre téléphone. Oui mais si… Non, sauf à être vraiment très négligent, on ne perd jamais son poignet.

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17 septembre 2024 2 17 /09 /septembre /2024 02:19

Certains se laissent enfermer la nuit dans les musées, espérant surprendre la vie secrète des œuvres. J’aimerais beaucoup moi aussi me laisser enfermer dans un livre que l’on referme et écouter ce que les mots de gauche disent aux mots de droite quand ils se rejoignent.

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16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 02:31

En plus, j’en suis sûr, elle plonge directement au fond du vase, la goutte qui le fait déborder.

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15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 02:19

Qu’est-ce que ça veut dire ? Impossible de le savoir sauf peut-être à se lancer dans une analyse couteuse, inquiétante, scabreuse et incertaine.

Bon, mais qu’est-ce que tu veut dire ? Je crois de plus en plus que se cache là l’incroyable malentendu de l’échange : je ne dialogue jamais qu’avec ce qu’il prête ou donne de force à l’autre.

Alors qu’est-ce que je veut dire ? Le plus souvent, on l’ignore, mais il existe un recours : l’écriture. On n’écrit pas pour dire ce que l’on pense, mais pour comprendre ce que l’on dit.

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14 septembre 2024 6 14 /09 /septembre /2024 02:23

À l’origine était le verbe. Probablement, oui, mais à l’impératif. L’imparfait du subjonctif est venu plus tard.

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13 septembre 2024 5 13 /09 /septembre /2024 02:27

C’est l’histoire de Pinkie, une pomme. (C’est moi qui l’appelle Pinkie, parce que je trouve ça mignon, mais en fait, elle n’a pas de nom parce que les pommes ne s’en donnent pas ; d’ailleurs elles ne parlent pas entre elles, les pommes.) Pinkie était née difforme, disons plus justement en forme de haricot. Cela ne posa jamais aucun problème dans la communauté des pommes dans laquelle Pinkie était parfaitement intégrée. En revanche, quand vint la saison de la cueillette, hors calibre, elle fut abandonnée seule sur l’arbre.

Était-ce dû à sa différence, Pinkie pensait plus que ses sœurs. Plutôt que de se lamenter sur son sort, elle réfléchit à une fin de vie digne et utile. Bien sûr, elle aussi aurait aimé finir en compote ou en cidre, mais voilà, la nature en avait décidé autrement. Soit, l’heure était venue de prendre son destin en main puisque le pomiculteur l’avait ignorée.

Elle avait entendu parler de cette fin atroce, interminable et affreusement douloureuse quand, de l’intérieur, un ver monstrueux vous dévore à petit feu. Aussi était-elle résolue à venger son espèce par un sacrifice audacieux. Son plan fut vite élaboré, il lui fallut seulement attendre le moment opportun (le kairos aurait-elle pu dire, mais les pommes n’étudient pas le grec ancien).

Un après-midi ensoleillé, comme septembre en connaît parfois, elle vit un groupe d’humains s’installer à l’ombre de son arbre. Ils jetèrent une nappe et y disposèrent du pain, du vin et du saucisson. Tout se déroulait exactement comme elle l’avait prévu. Pinkie profita d’une légère brise pour balancer sur sa queue tout en tournant sur elle-même pour préparer la rupture. Avec une science innée de la balistique, après quelques tours et quelques mouvements, elle s’élança et plongea dans un verre.

Pinkie était courageuse, solidaire, mais, pas très douée en orthographe (d’ailleurs les pommes n’écrivent pas). Elle s’imagina, à son tour, s’incruster dans le verre et le ronger de l’intérieur.

(Évidemment, j’aurais pu continuer et raconter comment Pinkie, profitant de sa forme, pénétra le verre par un mouvement combiné de vrille et de percussion, mais là, non sans raison, vous auriez trouvé cela invraisemblable. Je renonce donc à cette chute.)

Ni vrille ni percussion, donc, mais une bonne cuite. Tombée dans un côtes-du-rhône, Pinkie sentit vite qu’elle perdait l’équilibre et que son jugement était altéré. C’est pour cela qu’elle ne saurait dire si elle vécut réellement la suite et l’auteur ne tranchera pas non plus.

Amusé par la forme de cette pomme, le propriétaire du verre de vin la ramena chez lui pour la montrer à Monsieur Grossard, le pharmacien du village. (Je résume, parce que Pinkie passa d’abord entre les mains de Mémé Jeanne, qui jouait toujours de l’alambic à presque cent ans, Jules Rémoulut, qui tenait le bar, Éva, qui après son BTS était revenue se reposer, et d’autres encore, évidemment tous docteur en pomologie pour l’occasion !)

Ce qui frappa Grossard, ce ne fut pas tant la forme que la dureté de Pinkie. Cette pomme n’avait pas muri. Elle avait échappé au processus de maturation et était restée verte et dure comme au premier jour, et ce malgré son séjour prolongé dans un côtes-du-rhône. Pour lui, il n’y avait pas l’ombre d’un doute, cette pomme-haricot était un “traitement”, « bon, le mot est à mettre entre guillemets, ajouta-t-il » (ce que je fais. NDA). Un “traitement” efficace contre les fatigues érectiles.

Il se raconte donc que certains, au village, une fois la nuit tombée, recouraient à Pinkie avant d’officier. Certains la mettaient sous l’oreiller, d’autres au pied du lit… Il se raconte aussi que Grossard ne disait pas que des bêtises, mais comme tous les gens savants, il n'était pas toujours compris.

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12 septembre 2024 4 12 /09 /septembre /2024 02:54

Qui pourrait m’expliquer comment il a pu se retrouver avec un clacos dans le bec, le corbeau ?

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11 septembre 2024 3 11 /09 /septembre /2024 02:06

Si Dieu existe, il est tisserand, pas potier.

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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 02:58

Je balance entre Hegel et Vince (mon copain coach de life). Certes, ce n’est pas le but [Zwecke], mais le développement progressif de la réalisation [Ausführung] qui importe. OK mais d’un autre côté, cocher des cases sur sa to-do list, c’est tellement cool.

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9 septembre 2024 1 09 /09 /septembre /2024 02:56

C’est bien regrettable que l’on perde au réveil notre talent d’écrivain et de cinéaste. C’est invérifiable et il faudra me croire sur parole, mais mes rêves n’ont rien à envier ni à Almodovar ni à Murakami.

Ou peut-être est-ce cela l’art, un rêve que la nuit n’a pas retenu.

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8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 02:57

Comme tout ce qui se fait assis, l’écriture est sans risque, mais presque tout ce qui se fait debout n’a ni style ni profondeur. Alors, nous coucherons-nous ? 

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7 septembre 2024 6 07 /09 /septembre /2024 02:21

On assiste à une curieuse inversion des courbes. Nos constructions se délabrent de plus en plus vite quand nos corps tiennent de plus en plus longtemps. Elle est finie l’époque où l’on ne pouvait voir la construction d’une cathédrale du début à la fin. Aujourd’hui, c’est le pont ou le hangar qui ne voient pas mourir ceux qu’ils ont vus naître.

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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 02:04

Je ne suis ni statisticien ni sociologue et je ne veux tirer aucune conclusion, je note simplement ceci : d’une part l’augmentation des violences conjugales et d’autre part le boum du marché des animaleries (nourritures, jouets, vêtements, produits de toilettage…).

C’est tout.  

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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 02:10

Comme certains cueillent les champignons, je cueille moi les sourires. Quand j’en trouve un – et on trouve souvent de bien jolis spécimens, mais curieusement les saisons sont inversées par rapport aux champignons –, cela me met en joie, cela augmente ma puissance d’agir pour le dire avec Spinoza qui ne souriait pas du visage mais de la pensée.

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4 septembre 2024 3 04 /09 /septembre /2024 02:07

Laisse-toi porter par le vent de la vie au lieu de résister, de t’imposer ou de programmer. Et puis, regarde comme elle est belle la feuille du platane quand vient l’automne, vois comme elle illumine l'ennui dans une chorégraphie de feu, vois comme elle sublime le dénouement dans une calligraphie du hasard. Non ?

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 02:06

Les coachs et les enseignants sont différents. Ces naïfs s’imaginent qu’il est nécessaire de savoir-faire pour transmettre.

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2 septembre 2024 1 02 /09 /septembre /2024 02:01

Le problème avec les autres, c’est qu’ils sont beaucoup trop nombreux. Il en faut toujours un et quand il y en a un, ça va, mais huit milliards, ce n’est plus jouable.

En plus, allez savoir pourquoi, juste le jour où je veux visiter la Sagrada Familia, ils s’y donnent tous rendez-vous. À croire qu’ils me suivent, tous, et m’imitent…

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1 septembre 2024 7 01 /09 /septembre /2024 02:27

Même quand ça coule pas, ça coule quand même, aurait dit Jean-Claude Lumière, exégète mal connu d’Héraclite l’Obscur.

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31 août 2024 6 31 /08 /août /2024 03:42

Il faut savoir être reconnaissant. Le monde moderne travaille à l’intégration des gens comme moi qui se perdent partout et toujours. Prenez par exemple ce que j’appellerai les cheminements accompagnés. On les trouve de plus en plus dans ces lieux hostiles où l’excès de signalisation vous désoriente inévitablement.  Je pense aux aéroports, magasins (enfin les "concept stores"), musées… Impossible désormais de s’égarer, vous êtes aimablement chaperonné dans des parcours sinueux et ludiques, mais toujours clairement balisés.

La moindre des choses, c’est bien de n’être pas ingrat et d’acheter un mug “Montres molles” au musée Dali ou un Toblerone géant à l’aéroport de Marrakech.

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