Les enfants d’aujourd’hui ont perdu leur Papi chenu, mais ingambe et disponible. En échange, ils ont gagné un vieil arrière-grand-père, Pépé gâteux et baveux plus un jeune grand-père, Paps cool ou Dad branché, souvent absent et toujours débordé.
Les enfants d’aujourd’hui ont perdu leur Papi chenu, mais ingambe et disponible. En échange, ils ont gagné un vieil arrière-grand-père, Pépé gâteux et baveux plus un jeune grand-père, Paps cool ou Dad branché, souvent absent et toujours débordé.
– Dis donc Dieu, qu’est-ce que tu penses de ChatGPT ?
– Très impressionnant. Ce logiciel de conversation a des possibilités qui semblent infinies, ses réponses sont pertinentes, argumentées et qui plus est, toujours empreintes de sagesse, disons modérées.
– Justement, ça ne te fait pas peur qu’un robot fasse si bien ?
– Mais Pierre, peur de quoi ? Que des chatbots prennent la place d’êtres humains ? Il faut plutôt avoir peur de la peur qui rend idiot et stérile. Et puis, j’ai toute confiance en mes créatures, elles sauront s’adapter et exploiter au mieux les qualités de ces programmes informatiques qui sont eux-mêmes, dois-je te le rappeler, le fruit de l’intelligence humaine.
– Alors là, je ne te reconnais plus, Dieu. Que cela vienne des hommes n’est pas de nature à rassurer. On leur doit aussi, dois-je te le rappeler, le viol conjugal, le thème latin, la bombe à hydrogène, la tapette à souris et quelques autres viciosités. Des fruits pourris, oui !
– Pierre, ne sois pas si radical, certes, ils ne sont pas parfaits.
– Et les concours du plus gros mangeur de saucisses, les vidéos de chutes de chats, le complotisme, le populisme, le racisme, le sexisme, l’âgisme… sans parler du dérèglement climatique.
– Mon bon Pierre, tu as raison, ces abrutis sont en train de tout ruiner.
– Ah je te retrouve, Dieu, tu m’as fait peur.
– Ah ah ah je t’ai bien eu… Tu parlais à ChatGPT en croyant me parler.
– C’est malin ! (Et Lui, il est le fruit de quels monstres théogoniques, marmonna Pierre ?).
– Je t’entends, Pierre, parle mieux ou je t’envoie les robots pour te corriger…
– Mais qu’est-ce que tu as à rire tout seul comme un mixeur détraqué ?
– Hi hi hi ! J’étais en train d’imaginer la tête de monsieur Couteau rentrant dans son tiroir et trouvant les sœurs Chaussettes à la place de sa vieille Fourchette.
– Pauvre Poivron, pensa Tomate déconfite, ça ne s’arrange vraiment pas, voilà qu’il croit que les objets ont des sentiments.
L’absurde a-t-il des limites ?
Être libre, c’est commencer. C’est vrai, mais c’est très difficile et ça ne suffit même pas. Il faut sans cesse recommencer à commencer.
Les idées sont une pelote de laine et penser revient à tricoter. Vous tirez sur le bout du fil et la suite vient naturellement. Deux paragraphes plus bas, vous avez votre pull Jacquard, disons une manche. Parfois cependant, on s’emmêle les aiguilles et les mots font des nœuds, parfois même, le fil casse avant de terminer la phrase, mais le plus agaçant – aaarrh c’est à se mettre au macramé ! –, c’est de ne pas trouver le bout du fil pour commencer le tricot. Alors on reste là face à sa pelote d’idées, interdit, et on doit se résigner à troquer son ouvrage contre un livre, ce qui tient bien moins chaud l’hiver.
Les complices fautent ensemble, les copains jouent ensemble, les commensaux mangent ensemble, les collègues travaillent ensemble, les cobelligérants guerroient ensemble, les convives festoient ensemble. Les amants seuls savent se taire ensemble.
Œuf, déguisé en Auteur, souriant bêtement comme un Auteur et prenant une voix mielleuse d’Auteur : Bonjour Gros Lulu, je suis l’Auteur.
Gros Lulu : Ah bon ! Mais alors monsieur l’Auteur n’est pas l’auteur.
Œuf/l’Auteur : En effet, il ne saurait y avoir qu’un seul auteur et ce monsieur Lhoteur est un usurpateur, un usurpauteur oserais-je même.
Gros Lulu, à monsieur Lhoteur : Dites donc, vous avez vu l’Auteur. C’est bizarre, il ressemble à un œuf, je l’imaginais bien un peu dégarni, mais je le pensais plus mûr et moins ovale.
Monsieur Lhoteur : Les auteurs sont d’éternels absents, on est toujours réduit à les imaginer ; d’ailleurs, c’est préférable. L’homme n’est jamais à la hauteur de l’artiste, alors quand l’artiste lui-même est de petite taille, je te laisse deviner la suite.
Gros Lulu, à Œuf/Auteur : Je suis bien content de vous rencontrer, monsieur l’Auteur, parce que je voulais vous parler de mon texte et des personnages de mon dialogue et de monsieur l’Auteur.
Œuf/Auteur : Attention aux impsauteurs, Lol ! Justement, Gros, je venais pour en savoir plus. Sur une échelle de 1 à 10, tu trouves mon écriture comment ?
Gros Lulu : Ben des fois, ça vole pas très haut, je dirai un 2.
Œuf/Auteur : Raté. Je suis un œuf. PTDR.
Gros Lulu : Un 9 ! Alors là, excusez-moi, mais vous êtes un peu prétentieux. En plus vous ne pouvez pas vous noter vous-même.
Œuf/Auteur : Je ne me note pas, Gros, je me décris. J’ai dit un œuf, pas un 9.
Gros Lulu : Eh ben moi, je redis 2, vous valez 2. Je n’aime pas vos dialogues, on ne comprend rien. L’auteur n’est pas l’auteur, le neuf n’est pas le neuf, c’est n’importe quoi. En plus moi, c’est pas Gros, c’est Gros Lulu
Œuf/Auteur : OK ça va, te fâche pas Gros, regarde-moi bien, je ne suis pas l’auteur, je suis Œuf. J’habite dans le dialogue d’à côté avec Poule et Panda. Je t’ai fait un prank. Je suis venu chez toi parce que Poule m’ennuie, elle n’aime pas mes pranks, elle préfère ses kids et ses coqs.
Gros Lulu : Oh trop cool ! Tu m’as bien eu. J’adore. Moi aussi je m’ennuie ici avec mon partenaire, c’est monsieur l’Auteur, mais il dit toujours qu’il n’est pas l’auteur. Il n’est pas comme toi, Œuf, il ne fait jamais de blague et il est fier pour de vrai.
Monsieur Lhoteur : Gros Lulu, tu ne comprendras donc jamais, je ne suis ni auteur ni fier. Je suis un personnage. Et c’est l’auteur, le vrai, enfin je me comprends, qui invente les personnages, ce qu’ils disent et ce qu’ils sont. Et comme il manque d’imagination, il utilise toujours la même technique de la complémentarité antagonique, comme pour les couleurs.
Gros Lulu, à voix basse à Œuf : Tu comprends pourquoi je n’aime pas mon dialogue, je ne me sens pas à ma place et l’autre, il parle pas comme nous.
Monsieur Lhoteur : Inutile de parler à voix basse Gros Lulu, ton texte est écrit. Tant pis je continue, je n’ai pas le choix, moi aussi j’ai un texte qu’on m’impose. Donc. On ne met pas du rouge avec du rose, parce qu’au mieux ça jure et au pire on voit mal la différence. En revanche, du vert sur du rouge, ça pète, parce que c’est la secondaire complémentaire de sa primaire. L’antagonisme relatif rehausse.
Œuf, à voix basse à Gros Lulu : T’as raison, c’est un grand malade ton Lhoteur.
Gros Lulu, à Œuf : C’est vrai, mais on dit pas “ton l’Auteur”, c’est pas français.
Monsieur Lhoteur : Ouh là ! On se surpasse, c’est un festival d’inepties et on atteint des sommets. Tant pis, je poursuis seul : le savoir isole. Donc, si tu associes un crétin à un abruti, ça jure, alors on met un arrogant avec un simplet ou bien une emmerdeuse avec un joyeux drille. Je vous laisse deviner qui est qui.
Gros Lulu, à Œuf, souriant : Je n’aime pas ses devinettes, elles ne sont pas drôles. Et puis, même si tu es un blanc-bec rouge et moi un bleu-bite rose, je rigole plus avec toi, repasse quand tu veux.
Œuf, à Gros Lulu, riant : Tu as bien raison, il faut voir la vie en rose bonbon plutôt que d’avoir des idées de boudin noires, MDR.
Monsieur Lhoteur : Eh non, on n’avait pas encore atteint le sommet ! Pour le reste, merci de confirmer ce que je dis. Vous êtes jaune pisseux et jaune caca d’oie, donc ça jure. Vous ne serez jamais dans le même dialogue. Tandis que Sancho Panza et don Quichotte ou Elvire et Dom Juan… ça pète.
[L’auteur, les chaussures encore crottées après une longue promenade en montagne, agacé que ses personnages parlent sans son accord : Décidément, Gros Lulu est égal à lui-même, un benêt inoffensif, mais Œuf est culotté, il n’a rien à faire dans ce dialogue, ça va tourner au vinaigre ce mélange de personnages. Quant à monsieur Lhoteur, c’est officiel, je ne l’aime pas, toujours à parler de haut ; je lui ferais remarquer que sa théorie des complémentaires aurait bien du mal à expliquer la pertinence du couple Dupond et Dupont.]
Où que l’on tourne la tête, ce ne sont que guerres, viols et violence, trafics et corruption, haine et tyrannie. C’est affligeant. Le monde est laid et l’homme est sale. C’est pitoyable.
En fait non, sans même devoir tourner la tête, on voit aussi nombre de sourires, de beaux compagnonnages, de partages et de gestes tendres, mais cela ne nous intéresse pas. Voilà bien ce qui est affligeant, notre goût pour le vice, je veux dire le spectacle du vice.
À très peu près, le neutre est pleutre.
Il est si confortable, comme le bouchon sur l’eau, de n’avoir pas à décider.
Je lis dans une très sérieuse revue de psychanalyse que le haricot magique dans le conte Jack et le haricot magique symbolise le lien avec l’âme des défunts.
Euh…, je veux bien, mais est-ce que ce légume qui grandit et se dresse et conduit dans la maison de l’ogresse (organisée et grasse) ne serait pas plutôt le symbole d’une agriculture raisonnée et d’une alimentation saine.
Parce qu’on est vieux, on serait obsolète ? La société est ingrate et indigne de nous exclure comme de vieilles choses inutiles et laides, des produits usés, remplacés par du neuf. Savoir que ce qui nous remplace sera vite remplacé ne nous console pas, s’attristaient un magnétoscope et un walkman.
C’est dommage, souvent les gentils ne sont pas très riches, les riches ne sont pas très sensibles, les sensibles ne sont pas très drôles, les drôles ne sont pas très intelligents, les intelligents ne sont pas très copieux, les copieux ne sont pas très beaux, les beaux ne sont pas très empathiques, les empathiques ne sont pas très gourmets, les gourmets ne sont pas très diplomates, les diplomates ne sont pas très russophiles, les russophiles ne sont pas très protéiques, les protéiques ne sont pas très stylisés, les stylisés ne sont pas très isothermes, les isothermes ne sont pas très urticants, les urticants ne sont pas très équidistants, les équidistants ne sont pas très antiseptiques, les antiseptiques ne sont pas très sonorisés, les sonorisés ne sont pas très anaphoriques, les anaphoriques ne sont pas très sécurisés, les sécurisés ne sont pas très calligraphiés, les calligraphiés ne sont pas très périscolaires, les périscolaires ne sont pas très proactivistes, les proactivistes ne sont pas très cunéiformes, les cunéiformes ne sont pas très automnésiques, les automnésiques ne sont pas très reconductibles, les reconductibles ne sont pas très inflationnistes, les inflationnistes ne sont pas très supracryptiques, les supracryptiques ne sont pas très dérogatoires, les dérogatoires ne sont pas très catatoniques, les catatoniques ne sont pas très décathlétiques, les décathlétiques ne sont pas très flexitartistes, les flexitartistes ne sont pas très amidonnés, les amidonnés ne sont pas très cunnilinguistes, les cunnilinguistes ne sont pas très pasteurisés, les pasteurisés ne sont pas très véricodés, les véricodés ne sont pas très déconnectés, les déconnectés ne sont pas très selfigéniques, les selfigéniques ne sont pas très médiocratiques, les médiocratiques ne sont pas très pétrarquisants, les pétrarquisants ne sont pas très homothétiques, les homothétiques ne sont pas très carbonisés, les carbonisés ne sont pas très écoanxieux, les écoanxieux ne sont pas très fachosphériques, les fachosphériques ne sont pas très ubérisés, les ubérisés ne sont pas très eurozonards, les eurozonards ne sont pas très opendatés, les opendatés ne sont pas très liposucrés, les liposucrés ne sont pas très redindondants, les redindondants ne sont pas très stratospleeniques, les stratospleeniques ne sont pas très gentils.
Enfin, pas toujours mais souvent et c’est dommage.
Ni cabochard ni complaisant, l’aphorisme, pourtant, est rebelle et généreux.
– Salut Poule, lança Œuf avec rondeur, tu viens faire un tour en ville, c’est les soldes ?
– Non mais tu crois que je n’ai que ça à faire, répondit Poule avec raideur, je travaille, moi.
– Euh, couver, c’est pas travailler, je te ferais dire.
– Eh ! Bonjour mes bons amis, déclara Panda avec candeur. Donc on bosse sur le travail aujourd’hui ?
– Arrête de parler de ce que tu ne connais pas, Œuf, couver, c’est un vrai travail, c’est répétitif, pénible et ennuyeux.
– Je suis d'accord, ajouta Panda, en plus c’est très technique, moi, je ne saurais pas faire.
– Aaaaah, hurla Œuf visiblement terrorisé, quelle horreur !
– Quoi, qu’est-ce qu’il y a, mais qu’est-ce qui se passe, paniqua Poule à son tour ?
– Là, c’est monstrueux, en face de moi, c’est affreux, beurk ! je t’imagine à 64 ans.
– Je me demande si c’est un moyen d’expression qui nous humanise ou un moyen d’aliénation qui nous déshumanise, pensait l’animal poilu ? C’est une figure de l’humanité qui parfois la défigure, tu dis juste Œuf, comment s’y retrouver…
– Imbécile imberbe, s’énerva Poule, c’est sûr que toi tu ne les connaîtras jamais les 64 ans. Tu as vu ta Date Recommandée de Consommation. Ah je rigole, un mois à peine et déjà périmé. Allez, va t’acheter une vie et laisse-moi travailler.
– Poulaille inculte, répondit Œuf, si tu ne connais que le travail, tu ne connais rien. Ma vie ne s’achète pas, ce qui a un prix a peu de valeur, comme dit Nietzsche.
– … qu’est-ce que travailler, s'interrogeait doucement Panda, concevoir, pondre, couver, nourrir, plumer, cuisiner…? Et réfléchir, et penser, et écrire un poème, est-ce encore ou déjà travailler…
– Bien sûr, monsieur le philosœuf, va dire ça à la marchande de graines ou bien mange tes mots.
– Pas de problème, vieille poule-au-popotte, mieux vaut jeûner avec les œufs d’aigle que picorer avec les poules de basse-cour, comme dit Lavilliers.
– … ne rien faire, c’est renoncer, mais faire revient si souvent à défaire, continuait lentement Panda…
– Allez j’arrête de parler avec toi, c’est plus fatigant que de travailler, conclut Poule non sans vilénie.
– Bonne initiative, répondit Œuf non sans ironie, mais le silence ne rapporte pas grand chose, comme dit Hanouna.
– … répondre à une question jamais posée, combler un manque qui ne manquait pas, ajouter le surplus à l’excès…
– Waouh, pauvre Panda ! C’est clair, il travaille vraiment du chapeau, pensèrent Poule et Œuf en s’éloignant.
– … une fuite, le travail, ou la voie, je m’y perds, concéda l’ursidé à taches…
–
– … ce qui nous fait naître et ce qui nous tue, ce qui nous fait homme ou dieu ou monstre, ce qui nous révèle, nous élève, nous enlève, poursuivait Panda tout en mâchouillant paresseusement son bambou…
–
– … ce qui nous forme, nous transforme et nous déforme…
Sagesse : quand avec l’âge le geste passe et la rage cesse, il ne reste qu’à singer le sage.
Tout a été dit cent fois sur l’affaire Dreyfus, l’identité de la Joconde, le triangle des Bermudes et la mort d’Hitler. En revanche, il doit bien nous rester quelques petites choses à apprendre de la vie de Pierre Palmade.
Le ciel est bas et sale, qu’importe il est amoureux.
Il était une fois un bûcheron qui voulait épouser une bûcheronne, mais une vraie bûcheronne. Il fit le tour de toutes les forêts pour en trouver une. En vain ; il rentra malheureusement seul et triste.
Un soir, par un temps magnifique, on frappa à la porte de sa chaumière. Une femme se présenta, délicate comme un érable argenté. Elle prétendait être bûcheronne et demandait l’hospitalité pour la nuit. La lumière du soleil couchant rendait l’apparition plus sublime encore. On eût dit une princesse directement sortie d’un conte pour enfants.
Mais comment donc, se méfia notre bûcheron, une bûcheronne belle comme un ange ! Nous allons bien voir ça. Il alla dans la chambre à coucher et remplaça le sommier et le matelas par une vieille paillasse trouée qu’il jeta à même le sol. Il glissa en dessous une scie, trois bûches, une masse, cinq coins, une perche d’élagage, deux hachettes, une serpette bien affutée et un fagot de petit bois. Puis il invita son hôte à aller se coucher.
Au matin, il lui demanda comment elle avait dormi.
« Formidablement bien, répondit-elle, dix heures d’un sommeil profond, agrémenté de rêves exotiques. J’étais couchée sur quelque chose de si doux que j’en ai encore des frissons dans tout le corps ! C’est délicieux ! ».
Alors le bûcheron reconnut que c’était une vraie bûcheronne et il la prit pour femme. Il exposa dans le cabinet des trésors d’art le fagot de petit bois où l’on peut encore le voir si personne ne l’a emporté.
Tu vois que ton voisin a un balai dans le cul mais tu ne vois pas que tu as le compas dans l’œil. Ça gêne moins pour marcher, mais ça doit faire très mal.
On me reproche parfois de dire tout et son contraire. J’affirme blanc avec conviction, blanc, blanc, blanc et je conclus noir ; je fais un éloge appuyé du non et propose un oui final. Je sais. C’est vrai, il faut savoir choisir et l’indécision est un calvaire pour celui qui la vit du dedans comme pour l’entourage qui la subit. L’indécision, c’est l’imposture du possible, ce que la sagesse populaire résume par le fameux « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».
Certes, mais que les décideurs sont fats, ennuyeux et rigides.
Un logement sans cave ni grenier, c’est un habitat réduit, certes, c’est surtout une enfance rétrécie.
J’aimerais pouvoir écrire comme on joue aux dés. Je mettrais des mots dans ma main, je secouerais bien et je jetterais. Le plus souvent j’obtiendrais des phrases moches ou bêtes, mais je pourrais rejeter les mots indéfiniment, je finirais bien par obtenir un brelan poétique, peut-être même un full.
Parfois, il n’y a rien à dire, mais c'est très rare et les bavardages assourdissants du moment ne doivent pas nous tromper sur le vide du silence.
Et parfois, c'est bien le vide aussi.