Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
  • Contact

Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 02:16

Sur Facebook, pour définir votre statut, vous avez le choix entre ‘en couple’, ‘célibataire’ ou ‘c’est compliqué’. Bravo les geeks, c’est bien vu. Un mot quand même : ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’on ne peut pas expliquer, c’est compliqué parce que l’on ne veut pas comprendre. Par paresse, par lâcheté, par ennui, enfin, ce n’est pas simple…

Partager cet article

Repost0
9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 02:12

– C’était quand même mieux avant, pensa le nouveau-né, les yeux collés, les poumons en feu et le visage maculé de sécrétions immondes.

La nostalgie commence bien avant l’arthrose.

Partager cet article

Repost0
8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 02:45

J’imagine un nouveau chantier d’écriture.

Prendre les mots d’un dictionnaire (disons les substantifs pour simplifier un peu) dans l’ordre alphabétique, mais en commençant au hasard (c’est comme ça que faisait madame Lambert en cinquième pour les interrogations surprises – c’était terrifiant !). Par exemple : tourlourou, tourmaline, tourment, tourmentin, tournante, tournassin (ce serait bien de rappeler les mots un peu oubliés…), tourneboulage, tournevis (… mais sans oublier les mots très ordinaires), tourniquet… Ensuite, écrire un petit mot gentil à chacun d’eux.

Allez, je me lance.

Cher mot tourniquet : j’adore tes sonorités doucement coquines, on dit de ton cousin le foutriquet qu’il est insignifiant (ça, j’en doute, mais on verra quand on en sera à la lettre f) ; toi, tu es très signifiant, tu signifies l’enfance, le vertige, les chutes, les rires et les genoux blessés, tu fais tourner les mots et les souvenirs comme une ritournelle joviale et fragile. Tu es l’infini du rond toujours rompu et toujours continué, tu es l’axe parfait et les forces de fuites. Merci, tourniquet, de tourner encore.

Partager cet article

Repost0
7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 02:38

Et quand tu négocies un virage, le cas échéant celui de ta vie, avec qui négocies-tu ?

Partager cet article

Repost0
6 octobre 2024 7 06 /10 /octobre /2024 02:15

Grâce à la volcanologie, on en sait plus sur l’histoire des volcans. Cela commence comme une effraction, fière et bruyante, ça s’érige et crache à tout va, sans économie ni scrupules, ensuite, ça se modère et se régule, les éruptions sont moins fréquentes et moins durables, puis ça se tasse, ça s’avachit, quasi inactif, rien ne jaillit plus, ça coule un peu encore, ça suinte. Enfin, ça se tait et se tarit, ça s’affaisse, ça s’effondre et disparaît.

Tiens, c’est curieux, ça me rappelle quelqu’un. 

Partager cet article

Repost0
5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 02:47

Allez, je vais me faire des ennemis, mais il me faut parler. Certes, je connais la règle, un magicien ne doit jamais révéler ses secrets, mais d’abord je ne suis pas magicien, ensuite je n’aime pas les règles.

Tout le monde le sait, pour lancer le marteau à plus de soixante mètres, il faut se lever tôt et faire des pompes, beaucoup ; pour arriver à jouer le concerto n°1 de Rachmaninov, il faut se lever tôt et faire des gammes, encore et encore ; pour faire disparaître un foulard ou apparaître une colombe, il faut se lever tôt et répéter l’exercice, souvent.

Eh bien qu’on se le dise, pour écrire quelque chose qui ressemble à du Ponge, du Gary ou du Beckett, c’est pareil, il faut se lever tôt et raturer beaucoup et souvent.

Désolé, cette révélation risque de désacraliser la littérature et la désenchanter. Je crois que l’écrivain est d’abord un artisan (génial le cas échéant, ce qui en fait un artiste) et que la magie de l’œuvre suppose moins la crédulité que la connivence.

Ah, une dernière révélation. Malheureusement, il ne suffit pas de se lever tôt pour lancer le marteau à soixante mètres. C’est nécessaire mais non suffisant, comme disait madame Lambert en troisième, salle B12.

Partager cet article

Repost0
4 octobre 2024 5 04 /10 /octobre /2024 02:31

L’ailleurs est inhabitable. Non qu’il soit trop chauffé ou mal desservi. Il est inhabitable parce qu’il est toujours ailleurs. 

Partager cet article

Repost0
3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 02:40

Dans certaines revues, on trouve des informations sur les femmes des grands footballeurs. C’est intéressant, j’aime bien. En revanche je suis très déçu de ne jamais rien lire sur les épouses des grands philosophes. Je me demande, par exemple, comment était la femme d’Anaxagore de Clazomènes. Un top model, qui sait ?

Partager cet article

Repost0
2 octobre 2024 3 02 /10 /octobre /2024 10:26

Tout lasse et passe sauf la lassitude, hélas, qui harasse et dérasse. Résistent seuls les rêveurs et les danseurs, les faiseurs de mots et les amants du matin.

Partager cet article

Repost0
1 octobre 2024 2 01 /10 /octobre /2024 02:15

Je ne sais s’il est joyeux, mais il chante aussi sous la pluie, l’oiseau.

Partager cet article

Repost0
30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 02:28

C’est difficile. Un peu comme les tomates sur le marché, certaines idées philosophiques (prenons l’exemple de la banalité du mal d’Hannah Arendt) sont manipulées du matin au soir et finissent sales, abîmées et inconsommables. D’autres, revêches et pures (par exemple la réduction transcendantale selon Husserl), restent dans la cagette sous l’étal et terminent la journée comme elles l’ont commencée, ignorées et stériles.

Alors ?

Partager cet article

Repost0
29 septembre 2024 7 29 /09 /septembre /2024 02:27

– On me reproche gentiment de parfois manquer d’empathie. C’est vrai, et je me méfie du pathos ; je me méfie surtout du pathétique, des pathogènes, du pâteux, du pâtir, du patron, du paternel, du patriarche, des patriotes, des pâtissons, des patenôtres, des patelles, des patentes. Beaucoup moins des pâtisseries de Patricia.

Et puis, je préfère les invites aux leçons, les rondes aux larmes, les verbes aux noms, les pirouettes aux prières, les sociétés aux communautés.

– D’accord, mais ça n’a rien à voir.

– Ah ?

Partager cet article

Repost0
28 septembre 2024 6 28 /09 /septembre /2024 02:43

On me reproche gentiment de parfois manquer d’inspiration. Certes, et cela ne m’empêche pas d’écrire. L’inspiration est selon moi une imposture et un handicap. Ou plutôt, elle est mal située. On la range au début de la ligne ou en amont de la première page, à tort. L’inspiration ne pousse pas, elle appelle et, parfois, au bout de la ligne, on la rencontre.

Partager cet article

Repost0
27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 02:02

On me reproche gentiment de parfois me répéter. En effet, et je n’évite pas la répétition. Je la trouve belle et saine. À l’inverse, je trouverais suspect un musicien, un cuisinier, un philosophe ou un lanceur de marteau qui, chaque fois, innoverait.

Répéter - comme un cœur qui bat, comme une marée qui revient, comme un refrain enivrant.

Partager cet article

Repost0
26 septembre 2024 4 26 /09 /septembre /2024 02:36

L’expression “carte du Tendre” ne dit pas tout, le désir n’est pas seulement géomètre, il est aussi architecte ; il configure des mondes. Et les défigure aussi parfois.

Partager cet article

Repost0
25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 02:35

En sixième, j’avais un copain qui s’appelait Jean-Paul Rallu. Le pauvre. Si j’avais été lui, j’aurais préféré m’appeler Anaxagore de Clazomènes par exemple, c’est quand même plus chic. Anaxagore était copain avec Périclès. C’est bien comme nom aussi, Périclès. Peut-être un peu difficile à porter en sixième, mais une fois adulte, quelle classe ! Et puis c’est quand même mieux que Rallu. (Le pauvre !)

Partager cet article

Repost0
24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 02:24

Il regarda autour de lui. Homme creusa un trou. Il y poussa Arbre et Rivière. Il sauta à son tour.

Dehors, Vent vint à passer. “Tiens, ça a changé ici, souffla-t-il, il manque quelque chose, mais je ne saurais dire quoi”. Pluie vint à tomber, une fois, deux fois. Elle ne dit rien. Soleil vint à briller, ne brilla pas, brilla. Terre tournait.

Partager cet article

Repost0
23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 02:43

Le peintre, le dialecticien et le cuisinier le savent bien, mélanger est un art difficile. On glisse si rapidement du bariolage joyeux au bouillon fadasse. Le bon mélange se souvient et invente pourtant, il emmêle et détache aussi. Quant à la bonne synthèse – terriblement facile à rater –, elle est bourgeon plus que bouquet, elle est carnaval et promesse, elle a le goût des incipit et la couleur des matins.

Partager cet article

Repost0
22 septembre 2024 7 22 /09 /septembre /2024 02:38

Sous la plage, les galets. Si joyeux et tous différents.

Partager cet article

Repost0
21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 02:51

Le premier pas est difficile, chantait Claude-Michel Schönberg, le deuxième est machinal et le troisième, ennuyeux.

Heureusement, finit toujours par venir la perte d’équilibre et marcher redevient, comme au premier jour, difficile.

Partager cet article

Repost0
20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 09:29

Même quand tu plies, tu déplies aussi, expliquait Jean-Claude Lumière, l'exégète implicite de Deleuze (laissant irrésolue la question de savoir si l’on plie aussi en dépliant).

Partager cet article

Repost0
19 septembre 2024 4 19 /09 /septembre /2024 02:34

La philosophie s’occupe du lecteur et l’occupe avec ses notes de bas de page.

La poésie veille sur le lecteur et l’éveille avec ses signes entre les lignes.

Partager cet article

Repost0
18 septembre 2024 3 18 /09 /septembre /2024 02:59

Cette époque est faite pour moi. Figurez-vous que grâce au GPS de votre téléphone, vous ne pouvez plus vous perdre. Alors bien sûr, j’entends déjà les technophobes acariâtres : oui mais si on perd son téléphone. Eh bien pas de problème, si vous avez synchronisé votre montre connectée, elle vous indiquera précisément où se trouve votre téléphone. Oui mais si… Non, sauf à être vraiment très négligent, on ne perd jamais son poignet.

Partager cet article

Repost0
17 septembre 2024 2 17 /09 /septembre /2024 02:19

Certains se laissent enfermer la nuit dans les musées, espérant surprendre la vie secrète des œuvres. J’aimerais beaucoup moi aussi me laisser enfermer dans un livre que l’on referme et écouter ce que les mots de gauche disent aux mots de droite quand ils se rejoignent.

Partager cet article

Repost0
16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 02:31

En plus, j’en suis sûr, elle plonge directement au fond du vase, la goutte qui le fait déborder.

Partager cet article

Repost0