En art, j’aime la répétition et, en même temps, j’aime être dérouté. Assez logiquement, je tiens pour géniales les œuvres répétitives déroutantes. Mondrian, Philip Glass, Simon Hantaï…
(Un autre jour on parlera des novateurs prévisibles.)
En art, j’aime la répétition et, en même temps, j’aime être dérouté. Assez logiquement, je tiens pour géniales les œuvres répétitives déroutantes. Mondrian, Philip Glass, Simon Hantaï…
(Un autre jour on parlera des novateurs prévisibles.)
Les grands artistes inventent une autre langue. Certains aiment l’entendre, mais peu la comprennent ; aucun ne la parle.
Ils avaient déjà longuement échangé dans l’atelier de Rodin. Il avait bien senti qu’il ne la laissait pas indifférente. Il voulait avancer encore un peu dans la relation et envisageait de lui envoyer un nude, à la Femme accroupie. Puis le Penseur s'était ravisé.
Vous allez dire que je caricature, pourtant c’est ce que je vois, des politiques qui jacassent très sûrs d'eux et des artistes qui œuvrent pleins de doute. (On me rapporte aussi le cas de bloggeurs incertains et bavards.)
Une œuvre d’art est une obsession devenue obstination.
Il n’est pas toujours facile de comprendre que la liberté absolue de l’art n’autorise pas à faire n’importe quoi.
Si les philosophes fréquentent des artistes, c’est moins pour l’amour de l’art que pour se sentir relativement équilibrés.
Ces œuvres d’art sublimes et généreuses prennent davantage de force encore sur le fond absurde et dérisoire de l’histoire humaine.
La fente verticale symboliserait les gratte-ciels new yorkais dans les tableaux de Fontana ! Fichtre. Diantre. Quel imaginaire !
La fente verticale me fait penser plutôt aux meurtrières des châteaux forts ou éventuellement au sourire de Mademoiselle X, allongée sur le côté.
L’œuvre d’art est un chant, pas un cri.
C’est la mise en voix, mise en scène, mise en sens d’un désordre inquiet.
L’art est difficile et la critique, malaisée, mais ce n’est rien à côté de la pâte feuilletée.
L’art est le message illisible d’un messager inconnu, les œuvres sont des chantiers troubles et inachevés. Compagnons, à nos truelles et nos stylos !
L’art, pour nous tenir éveillés et nous écarquiller les yeux, nous autres les fatigués-aux-paupières-lourdes.
L’artiste − non pas l’art − est un sujet sensible.
L’artiste n’est pas missionné, pas mandaté, juste un peu énervé.
L'art a cela de plus honnête que le réel qu'il annonce la couleur : je suis une fiction encadrée, dit-il, une performance stylisée, deux cents pages d'illusion, je fais semblant.
L'œuvre d'art ne vient pas du savoir mais de l'ignorance. Elle est une inquiétude exposée.
L'art n'est pas un langage parce que les œuvres ne sont pas des signes.
Essayez donc de traduire du Pollock en Mondrian ! Version et thème.
L'art est une école du désir.
L'œuvre est là, définitivement absente.
L’art est une obsession salubre.
Il nous faut faire le deuil de l’absolu et nous mettre sérieusement à l’art.