− Alors, quoi de neuf ?
− La nouvelle vient d’arriver.
− Chouette ! J’espère qu’elle sera baladine, ardente, bigarrée, diligente, croquignolette, sémillante et libre de dettes.
− Alors, quoi de neuf ?
− La nouvelle vient d’arriver.
− Chouette ! J’espère qu’elle sera baladine, ardente, bigarrée, diligente, croquignolette, sémillante et libre de dettes.
− Au lieu de surveiller mes escapades, veille plutôt sur mes escales.
− Alors cesse de danser tes départs et râler tes retours.
Le poète emprunte des voies curieuses qui du détail élu nous mènent aux quartiers essentiels.
Beau capitaine, ô si beau mon capitaine,
fermement haubané, souplement chaloupé,
tu captives et embarques,
moustache fine et frangée par l’écume,
tu calcules et régules et jamais ne capitules.
Tu parades et accapares, et toujours en capitales,
tu ratures et encapsules et tu tortures,
bref au mouillage, fringant dans la vague,
tu taillades à fleur de mer
et traques le retrait et scrutes l’inconnu.
Non à la pensée unique, hurlèrent-ils, dans un mâle indignement synchrone !
Une étude récente menée par une équipe germano-nippone du laboratoire mixte de recherches en épistémologie cognitive (LAMIREPCO) basé à Berne vient de prouver que 98 % des études récentes ne deviennent jamais des études anciennes.
Surprendre est un art difficile, on peut consterner quand on voulait enchanter et interdire quand l’on croyait éveiller.
Ils étaient presque tous là, venus fêter Noël, malgré qu’ils en aient.
Il y avait les Nucléés, le fils Kaliste, les Méralopes et la mère Thume, qui avaient voyagé de conserve et partagé les frais. La Birato, le Canditevoux et la Postille étaient déjà là depuis la veille. Le Cuménique, les Couvillons, les Pistoliers et le Rhistique arriveraient en début de soirée, ils avaient prévenu. Les Rotomanes, le Thanasié, la dame en thym et les Xégètes finissaient leurs courses au Méga Jumbo Score. On regretterait bien les Xaspérés et la Cronyme, décédés l’été dernier. Les Téronymes, le père Manent, l’abbé Ration et le Rasien, on ne les attendrait pas, ils ne donnaient plus de nouvelles depuis décembre 1941. La tante Hattoire, les Radiqués et l’ami Râle seraient chez leur belle-famille, comme chaque année impaire. Le cas Lyptuce, on éviterait de l’aborder.
Prends ton temps et tends l’oreille, homme du bruit, le soir viendra et saura t’apaiser.
La mémoire, non pas pour revenir ou garder mais pour changer encore.
Et tu partiras, un éclat d’île azurée dans le regard mouillé ; et tu reviendras, un goût de terre brique sur les lèvres brûlées.
Ai oublié mon rendez-vous avec le représentant en agendas.
La création est douleur chez l’artiste talentueux, elle est jouissance chez le génie.
Elle était belle et parlait couramment russe mais elle commençait invariablement chacune de ses phrases par un sinistre « c’est dommage… ». Ça m’a vite agacé et pourtant, elle était vive et sentait bon. Dommage.
Ne pense pas, en passant ; ne passe pas, en laissant ; ne laisse pas, en mentant.
Vendre sans bénéfice, c'est louable ; prêter sans intérêt caché, c'est digne. Mais les meilleurs d'entre nous sauront donner à leur voleur et offrir à leur ennemi.
L’inquiétude comme une courbature de l’âme
et ne rien oublier
le souffle et le silence aussi.
Le rêve donne le tournis : toutes ces vies possibles, tous ces voyages, tous ces livres que l’on aurait pu écrire et toutes ces rencontres inoubliables qui n’orneront jamais notre mémoire, toutes ces éventualités sacrifiées pour une seule, définitivement désolante.
Le rêve est un concurrent déloyal.
La langue est un grenier vivant.
L’ascenseur est en panne
La voisine est en larmes
L’avenir est sans charme
J’ai raté mon haïku
Toi qui ne sais pas, qui ne lis pas, qui ne dis rien et n’en peux plus, parle, je t’écouterai.
Ne dénigre pas la branche haute et inaccessible, elle sait la langue des vents et chante loin.
Ne méprise pas la branche basse et à ta portée, elle sent les secrets de la terre et se souvient .
On m’a raconté récemment, je ne sais s’il faut le croire, qu’un matin, après une nuit blanche dommageable, le soleil accéléra imperceptiblement sa course tout au long de la journée pour aller se coucher finalement quarante-huit minutes plus tôt que prévu.
Cette histoire, qui ne manque pas de poésie, est pourtant fort improbable à moins qu’elle ne soit codée. Et d'abord pourquoi quarante-huit ?
Avance lège, pèlerin, le chemin te reconnaîtra.
Certains prennent la parole pour parler, d’autres, plus nombreux, parlent pour prendre la parole.