À vaincre sans perdants on triomphe sans plaisir.
À vaincre sans perdants on triomphe sans plaisir.
Tes pieds pour honorer le chemin ; tes mains pour accorder l’équipée.
J’aurais fait un bon écureuil (un fouisseur de Barbarie voire un ventre rouge de Malawi). Je ne pense ni à leur queue en panache, ni à leurs qualités de grimpeurs, ni à leur audace de voltigeurs mais plutôt à cette curieuse et stupide habitude que nous partageons d’oublier la cachette où sont mis en sûreté nos noisettes et autres objets précieux.
Le niveau monte ; les malheureux bacheliers ne sont pas épargnés par les effets du réchauffement climatique.
Je n’ai jamais pu me résoudre à n’être qu’une variable d’ajustement, je suis juste une équation complexe aux inconnues nombreuses. J’ai renoncé à me calculer.
Je suis sans solution – et ce n’est pas du second degré.
La joie dure et s’installe, oubliant parfois jusqu’à ce qui l’a fait naître. Le plaisir non.
Les footballeurs français n’étaient pas frais ce matin, ils ont passé la nuit à lire les sujets du bac.
Ce n’est pas très sérieux.
Bon, j’avoue, je n’avais pas révisé.
La coiffeuse m’a interrogé sur le match d’hier. Je l’ai dès le début beaucoup agacée en répondant qu’il me semblait que c’était un Espagnol qui avait gagné en quatre ou cinq sets. Elle m’a donné une deuxième chance en me demandant le nom du portier hondurien, je n’ai pas compris la question (j’étais terrorisé par son jeu de ciseaux) – j’ai séché. Consternée, elle a branché Radio Nostalgie.
Alors voilà, je repasse dans trois mois.
Il semble plus judicieux d’utiliser (discrètement) ses mains quand on est footballeur que ses pieds quand on est manucure (discrètement ou non).
Que le chiffre est chiche, et acéré pourtant, quand la lettre est espiègle, ronde et festive aussi.
Comédie musicale ? (Non)
Poésie tragique ? (Non)
(Oh !) Haïku de théâtre
Dans la vie, les idées, les sentiments, les caractères, les saveurs, les couples… les contraires cohabitent ; dans les dictionnaires seulement, ils s’opposent.
Le bonheur nous va bien ; comme un habit du dimanche, on devrait en prendre soin.
Le mot voile la chose
alors vêtue
elle ose et sort.
Il faut beaucoup d’inconséquence pour jouer le poète alors que tant d’enfants meurent de faim et au moins autant d'arrogance pour faire le philosophe lors même que l’on manque de plombiers.
Le grand âge est une belle offrande, tardive mais copieuse : le monde se dévoile à vous délicatement flou, tel un Turner sensuel ; les post-it colorés donnent du sens à vos murs et rafraichissent votre décoration intérieure ; l’aventure est quotidienne, nul besoin de s’attaquer à la plus grande des Grandes Jorasses, l’ascension de l’escalier du grenier est autrement plus excitante.
Si votre adversaire sourit avec confiance, jouez : il bluffe. S’il est vicieux et vous regarde anxieux, passez : il vous fait croire qu’il bluffe. S’il est pervers et feint une fausse tranquillité, jouez : il vous fait croire qu’il ne sait pas que vous pensez qu’il bluffe. S’il est malveillant et simule une inquiétude molle, passez : il vous fait croire qu’il sait que vous croyez qu’il ne sait pas que vous pensez qu’il bluffe. Si vous êtes parano, jouez à la patience plutôt qu'au poker.
Positivons.
Vous avez : le ventre mou, le cheveu rare mais l’oreille poilue, le métabolisme du glucose qui patine, la fesse qui tombe, la vue et les revenus qui baissent, les glandes sébacées qui paressent, la main qui tremble, la muqueuse gastrique qui s’atrophie, le biceps qui mollit, l’esprit qui cède, le fonctionnement corticosurrénalien qui déconne, le genou qui couine, la filtration glomérulaire qui diminue. Rassurez-vous, ça n’ira pas en s’arrangeant mais ça ne durera pas.
Perdre, c’est parfois se trouver et se perdre, parfois trouver.
Comme elle est facétieuse, la langue.
L’ange est trop léger et trop lourde la bête.
Selon mes calculs, le poids idéal du monstre humain est 75 kg.
Vivre au jour le jour est une philosophie subtile qui ne s’improvise pas.
Parler est une science, écouter un art.
La fille de l’auteur à son père : « Bonsoir gentil Papa, ne veille pas trop tard, tu sais que tes mots du matin sont plus frais et moins raides ! ».
Un personnage à l’auteur : « Ben, t’as une fille toi, maintenant ! ».
L’auteur à ses lecteurs : « Je vous prie de bien vouloir m’excuser, je reprendrai demain matin ».
Un visiteur complétement raide et pas très frais à la cantonade : « Euh, y sont où les restes ? »
La fille du visiteur pas frais : « Alors là pas du tout, ce n’est pas du tout mon père et d’abord je ne suis pas du tout sa fille ».
L’agent-comptable d’OverBlag : « Bon je vous le compte pour un reste, mais faudrait pas abuser ».
Quelques lecteurs fidèles qui ont hacké l’ordinateur de l’auteur afin de pouvoir lire les Restes avant leur publication : « Waouh ! ».
Il est un pays proche
que l’on ne peut atteindre
comme une ombre fidèle
qui toujours se refuse
mais jamais n’abandonne
s’il a des airs de rêve
son peuple est de chair
et ses mots sonnent.
Je ne pense pas être l’invité modèle car je me déplace toujours en bande.
Je ne me sépare jamais de mes fantômes et mes rêves, mes morts et mes silences ; ça fait beaucoup et me rend parfois peu disponible.