21 octobre 2011
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Il est fort regrettable que l’on ne commence pas d’abord par la fin : fin de la course, fin de la vie, fin du film. On y perdrait un peu en illusions, on y gagnerait beaucoup en modestie et,
last but not least, on se départirait de ce chancre ravageur, l’esprit de sérieux.
20 octobre 2011
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Il jubile, Kévin, au fond de la classe, à côté de l’inspecteur. Il sait que son prof de math, en confondant sinus et cosinus, vient de perdre son triple A.
19 octobre 2011
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Laissez-moi vous prévenir, je suis un gros menteur. Je ne pouvais pas ne pas vous aviser : c'est mon côté sincère.
18 octobre 2011
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Comme le pêcheur, avec patience et philosophie, le poète attend que morde le mot. Avec patience et philosophie, comme le pêcheur, il accepte les prises modestes. Le poète aussi, toujours,
philosophe et patient, revient le lendemain.
17 octobre 2011
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Il est une proximité rebelle à tout métrage.
16 octobre 2011
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Allez fougueusement jusqu’au bout de vos rêves, touchez le mur, basculez et revenez en changeant de nage.
15 octobre 2011
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Mourir n’est, somme toute, pas moins aisé que naître ; quant à durer, on s’en fait, bien exagérément, toute une montagne, il suffit bien souvent d’attendre, ce qui, convenons-en, ne demande
ni énergie, ni imagination, ni vertus singulières. En revanche, trouver le juste milieu, quand l’on trace la barre d’une fraction − surtout si l’on a déjà posé le dénominateur − et y
dessiner un horizon borné quoique ferme s’avère être un exercice pour le moins redoutable. Cela requiert en effet des qualités hautement spirituelles (aptitude à l’anticipation, souci de justice
et d'équité, modestie et intégrité…) tout en exigeant une maîtrise oculo-tactile fine. On rapporte que casser un œuf sur le bord de la poêle sans en mettre à côté est plus difficile encore − je
demande à voir.
14 octobre 2011
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La moindre démesure m’insupporte. C’est mon côté excessif.
13 octobre 2011
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Les voyages nourrissent la mémoire et affament l’imagination.
12 octobre 2011
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La mer, sans en avoir l’air, qui se rêve en rocher, en nuage, demain peut-être ou dans un siècle, en attendant, rêver lui va bien, ou bien oiseau ou pêcheur, un jour sans doute, en attendant,
rêver lui va bien.
11 octobre 2011
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On doit, pour créer et maintenir l’ordre, fabriquer beaucoup de désordre.
10 octobre 2011
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Faire passer ses produits à consommer pour des valeurs à partager.
9 octobre 2011
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Les bipolaires, non contents de nous épuiser avec leur manie de vouloir ranger le monde, accélérer le temps et changer les draps à l’aube, nous abandonnent au milieu du gué les bras chargés pour
aller faire, mélancoliques et définitifs, une longue sieste solitaire.
8 octobre 2011
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Les bipolaires ne se satisfont pas d’une bonne dépression, ils affichent une double folie ; c’est leur côté mégalo.
7 octobre 2011
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À 7 milliards d’habitants, la politique sera moins un art du vivre-ensemble qu’une science de l’emboîtement.
6 octobre 2011
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Le râle trop long jamais ne cesse
Le rot trop court toujours agresse
Alors : haïku ! A la bonne heure
5 octobre 2011
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La lente et inévitable histoire d’un cordon, progressivement tendu jusqu’à la rupture.
4 octobre 2011
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Modère tes savoirs ; estime tes ignorances.
3 octobre 2011
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Après le concombre tueur, c’est la blette pudique qui menace.
2 octobre 2011
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La poésie ne l’éclaire, ne l’obscurcit non plus, le monde, cartographique ni chaotique, elle l’appelle − et ses noms sont multiples.
1 octobre 2011
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Si vous cherchez à enfoncer un clou, préférez le marteau au concept.
30 septembre 2011
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Sur le fond noir d’une nuit mate et rauque, de blanches chenilles s’agitent, laborieuses et goulues, indifférentes à l’inexplicable silence de mort de la situation - quoique fort dodues pour leur
âge.
29 septembre 2011
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02:27
De récents travaux en paléopsychanalyse révèlent que Périclès, également nommé « tête d’oignon », souffrait d’agoraphobie. Cela est fort plausible et expliquerait, d’ailleurs, pourquoi
il ne quittait jamais son casque : sans doute afin qu’on ne voie pas les boules Quiès qui l’isolaient de la foule bruyante.
28 septembre 2011
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Invariablement, tout change.
27 septembre 2011
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Mais qui va noter les noteurs ?