4 juin 2012
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La lune se leva et partit en courant.
Et ne me contredisez pas. Elle fait du 3600 km/h ; à cette vitesse-là, on ne peut plus dire qu’elle tourne ou qu’elle marche ou qu’elle monte, non : elle court, et très vite.
Pour le soleil, je sais, ce n’est pas lui qui tourne.
3 juin 2012
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Qui ne voit que l’hypocrisie est une vertu sociale qui nous protège au quotidien ?
2 juin 2012
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Comment avaient-ils osé lui faire cela ? Ils étaient comme les cinq doigts de la main, ils avaient toujours fait les quatre cents coups ensemble. Il allait leur faire passer un sale quart
d’heure ; il n’y avait pas trente-six solutions, ils devaient payer double : il allait les mortifier.
Un matin, après avoir renoncé pour la nième fois, il se décida. Ça ne fit ni une ni deux, il se mit sur son trente-et-un et fonça vers le numéro 18 de la rue du 24 mars 1852. Il monta les marches
quatre à quatre sans faiblir jusqu’au 5ème étage. Arrivé à la porte 43, il fut saisi d’une dernière hésitation, fit les cent pas et se décida. Alors, je vous le donne en mille, il fit irruption
sans frapper et hurla à la cantonade − et ce ne fut pas à demi-mot : « je me fous de vous comme de l’an quarante ».
Voilà, il avait soulagé sa conscience en trois coups de cuiller à pot, certes ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan de leur ignominie, mais enfin, il l’avait fait et pouvait ainsi dormir
sur ses deux oreilles.
1 juin 2012
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Tout c’est trop
Rien c’est nul
Peu c’est mieux
31 mai 2012
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Dans notre lutte juste et impitoyable contre le moustique, il serait bon que l’on reste mesurés afin de ne passer jamais sous l’indice conjoncturel de reproduction.
Imaginez que l’espèce soit déclarée en voie d’extinction et inscrite sur la Red list de l’UICN.
30 mai 2012
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Saucer n’est pas tremper, devisa le divin Marquis, nettoyant de son boudoir un fond de crème anglaise.
29 mai 2012
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Souviens-toi que tu as été homme dit le balai à la poussière qui crânait brillamment sous les feux de l’halogène.
28 mai 2012
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Au douzième coup, oublie le dixième commandement et le quatrième alinéa. Tu as une deuxième chance pour le septième ciel ; rappelle-toi que tu es la huitième merveille du monde, écoute ton
sixième sens et passe la cinquième. Sinon, à la première occasion, un troisième homme soldera ton compte.
27 mai 2012
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L’Être est, aurait dit Parménide ! Le devenir devient, aurait rétorqué Héraclite !
Toutes les citations ne se valent pas, a tranché Guéant.
26 mai 2012
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On peut être fidèle par honnêteté, obstination, incuriosité, persévérance, lâcheté, attachement, loyauté, soumission, foi, respect, timidité, dévouement, ignorance, conformisme, admiration,
addiction, contentement, impuissance, amour, myopie, économie.
Ce qui fait beaucoup pour un seul mot et le rend bien suspect.
25 mai 2012
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Le conformisme conserve mal, sauf à être doublé d’opportunisme.
24 mai 2012
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Tu nous amuses petit clown
Tu nous enchantes jolie jongleuse
Tu nous éblouies bel acrobate
Tu nous émeus vaillant dompteur
Ah si le monde était cirque et non pas théâtre !
23 mai 2012
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C’est en occident qu’on devient oxydé.
22 mai 2012
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02:04
Ma voisine doucement dans l’ascenseur elle est au téléphone va voir sur mon blog tu sais bien Pétales de rosée je parle de lui dans mon dernier post ma voisine est une rêveuse romantique
encore plus doucement oui le blond de la dernière fois elle regarde ses chaussures un peu timide aussi mais pour moi ce n’est pas un défaut bon je te rappelle plus tard pardon monsieur elle
chuchote je tends l’oreille va voir c’est un poème sur lui je descends là elle me sourit un peu bon je raccroche elle descend toujours au 8ème tu me diras si tu le reconnais bonsoir bonsoir je
crois qu’elle m’a regardé.
Moi je descends toujours au 9ème alors je descends et je me précipite sur mon ordinateur je tape Pétales de rosée pour voir si je me reconnais c’est peu probable parce que je suis chauve
mais comme je suis grand et que la lumière de l’ascenseur est très jaune il peut y avoir confusion on ne sait jamais.
21 mai 2012
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Brailler moins pour cogner moins
20 mai 2012
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Aligner les clichés, c’est pas chouette.
Calquer les décalés, c’est passé.
Mais décabler les mioches, crocheter les riches, chicoter les lâches, talocher les Boches, embrocher les Malgaches, amocher les Yidiches, bidocher les boniches, ganacher les Apaches, godicher les
fétiches, cracher sur les moches, échancrer les pétoches et chier dans les miches, c’est la grande clache !
19 mai 2012
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Confondre est un devoir et décevoir, un droit.
18 mai 2012
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Secrétaire en berne au bureau, il devenait pamphlétaire bucolique à la maison. Œnophile volubile au salon, il devenait vacataire constipé en cuisine. Grabataire vergogneux les jours pairs, il
devenait baladin délicat les impairs. Mécène blond vénitien en hiver, il devenait éventreur récurrent en été.
Ce garçon talentueux, fonctionnaire louche et terne dans la vraie vie, aurait fait une belle carrière au théâtre.
17 mai 2012
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Il habitait une mémoire peuplée de rêves et de whiskys, d’oublis classés et de livres usés.
16 mai 2012
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Il y a quelque chose d’héroïque à recevoir chaque nouvelle aube.
Les peurs de la nuit sont celles de l’enfance et les rêves finalement les emportent toujours mais celles du jour sont matures et organisées, la lumière les rehausse et interdit l’esquive.
Il y a quelque chose d’héroïque à attendre chaque nouveau crépuscule.
15 mai 2012
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Tic, cela
Tac, ceci
Le maître nomme
14 mai 2012
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Le romancier jouit du droit absolu de tricher impunément.
− Je ne triche pas j’invente, se croit-il permis de rectifier, ajoutant l’outrecuidance à l’injustice.
13 mai 2012
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Quand les mots se souviennent longtemps du matin des mondes, quand ils sonnent loin devant au pays des songes, alors les idéologues enragent et bafouillent de ne pouvoir plus les figer dans de
lourdes statues de sens.
12 mai 2012
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02:00
Pour quelle secrète raison, toujours et partout, toutes les rivières abandonnent leur source, claire, vive et amicale pour une embouchure vaseuse, saumâtre et surpeuplée ?
11 mai 2012
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02:00
J’ai longtemps pensé que la marge étroite sur laquelle je marche me situait dangereusement entre le mou à droite et le cru à gauche, la norme et la folie, le plan-plan et l’effondrement… et qu’il
suffirait de peu pour que je bascule et m’abîme dans le gouffre effrayant de la démence.
C’était sans compter l’illusion d’optique (celle-là due à la vision du bas que j’ai du haut de mon mètre quatre-vingt-dix − moins approximativement dix centimètres, pour être exact,
puisqu’il ne vous aura pas échappé que nos yeux n’occupent pas le sommet du crâne, ce qui, notez-le, est une chance pour tous les fats qui seraient alors contraints de baisser le nez pour voir
devant eux et pour tous les timides qui devraient se plier en deux pour regarder leurs chaussures) qui m’a fait prendre pour une marge au bord d’un précipice, une large bande imprécise sur un
terrain plat.