Accélère et ton monde se rétrécit, ralentis et il s’étend.
(Maintenant, tu peux préférer les coups de coudes et l’odeur d’aisselles.)
Accélère et ton monde se rétrécit, ralentis et il s’étend.
(Maintenant, tu peux préférer les coups de coudes et l’odeur d’aisselles.)
– Pourquoi tu mates ?
– Je ne mate pas.
– Ah ouais et pourquoi tu mates pas ?
– Mais je ne ne mate pas pas non plus.
– Ouais neuneu ça tu l’as dit.
Je cherche des mots volages et vagabonds pour dire l’odeur de la terre brune après la pluie, des paroles précaires et turbulentes pour mettre sur le chant brut des galets roulés, je cherche une langue pérégrine qui suive les déroutes des rêveurs sans amarres. Et des forbans, des égarés, des rescapés, des oubliés et des migrants. Je cherche des mots nomades et bohèmes pour escorter ce qui fuit et se perdre aussi comme un pèlerin sans roi comme un coquin sans butin.
Bien, alors ouvrez-les ces possibles et fermez-la avec ça.
Jugeons et classons, louons ou condamnons, soit, mais l’histoire, finalement, ne retiendra que quelques noms.
Le reste pourrira.
Tu est un mystère fascinant et une source permanente de préoccupation. Serait-ce là le signe d’un altruisme foncier ?
Il est vrai, cependant, que la question qui nous taraude est ce tu pense de moi ?
Milles excuses, c’est une de trop.
Malgré l’évolution des techniques, nous peinons toujours à localiser le siège des sentiments. Serait-ce le cœur, ce muscle creux interchangeable (pas très tendre, fort en goût mais avantageusement maigre) ou le cerveau, ce tissu mou gélatineux (à la texture fondante mais coûteux et difficile à conserver) ou bien le pénis, petit corps caverneux et spongieux (ne se cuisine pas sous nos latitudes) ?
Des hypothèses invérifiables, émanant des milieux krypto-végétariens, évoquent l’âme.
(Quant au clitoris ou « bouton d’amour » dont Realdo Colombo déclare être le découvreur – ce que lui conteste Gabriele Falloppio, également connu pour avoir découvert les trompes – aucune étude sérieuse n’a encore montré de corrélation entre sa consommation et le cancer du côlon-rectum).
Face à ces géants de la littérature capables d’écrire un livre, en entier, je ne suis qu’un nain qui poste.
Les motards, on le sait, tendent la jambe pour remercier l’automobiliste qui s’écarte. C’est fort courtois et assez élégant.
À ce propos, je voudrais signaler à tous les randonneurs qui me laissent passer que le petit saut périlleux avant que j’exécute en les doublant (ayant par ailleurs les deux jambes occupées) est ma façon à moi d’exprimer ma reconnaissance – très sincèrement.
– Œil pour œil, pan pou…
Parmi nous, certains sont actifs, d’autres passifs, certains sont plutôt verbes et agissent, d’autres substantifs et possèdent, certains accompagnent et révèlent (ou plombent) comme autant d’adjectifs, d’autres marient ou opposent ou enchaînent comme des conjonctions mais aucun de nous ne prend sens ailleurs que dans un texte qui nous dépasse toujours et nous échappe souvent.
L’anthropologie est une grammaire et le sujet humain, un gros prétentieux.
Réchauffement climatique. Une étude récente montre qu’au-delà de 2°C les papiers peints se décolleront de manière irréversible.
Lutter contre l’oubli, chaque jour, et varier les menus – la vie est un combat exténuant.
Toc toc toc.
La voisine ?
La migraine !
La guerre marie vite les contraires ; lentement, la paix maille les différends.
Frustrés de ne pouvoir donner des fessées, ils donnent des leçons.
Vivre éternellement ?
Euh, ça dépend à quel âge.
La mode est à la boutique éphémère.
Pas sûr que cela dure.
Écrire : noircir la page blanche ou éclairer la nuit noire ?
– Mikado ?
– OK mais al dente alors.
Pas d’histoire sans histoires ; pas d’histoires sans conjonctions de subordination.
L'histoire est affaire de style.
Nous autres, rockeurs timides et bruyants, fillettes blondes et vertueuses, footballeurs imberbes, sauvageonnes infatigables, imbattables joueurs de billes, savons maintenant que nous sommes mortels.
Nez à nez ?
Dos à dos ?
– Tête à queue.
On doit certes louer leur goût de l’aventure mais quel manque d’imagination ! Pourquoi tous ces migrants ne font-ils pas plutôt astronaute ou œnologue ou, je ne sais pas moi, poète ou cascadeur, déontologiste, verbicruciste, bloggeur (bon, là, tout le monde n’a pas les qualités requises), tubiste, gestionnaire de patrimoine, lanceur d'alerte ou de marteau, sénateur (c’est bien ça, sénateur, comme métier) ?