17 octobre 2013
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L’agitation et l'insatisfaction qui caractérisent l’homme sont dues sans doute à une maîtrise encore imparfaite de la bipédie. Un jour peut-être, homo saura tenir sur deux pattes comme vache sur quatre ; il cessera alors de courser des chimères en socquettes pour goûter le trèfle et la lenteur.
16 octobre 2013
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Elle, 25 ans, pressée, à la recherche d’un raccourci ; lui, 44, lassé, à la recherche d’un ralenti.
Compte tenu de ces données initiales, la balistique permet de calculer le point de contact et la durée de tangence des trajectoires ainsi que leur distance à t + 10.
15 octobre 2013
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Il fallait pour choquer hier oser le rose
because aujourd’hui ad nauseam il s’expose
les virtuoses décadents vont cliquer sur Windows
[J’avais encore en réserve couperose, ménopause et Marie-Rose (c’est le petit nom de Madame Robert, qui tient la charcuterie de la rue Alexis de Villeneuve – que je vous recommande, soit dit en passant), mais le haïku aussi a ses règles, comme une poésie minidosée.]
14 octobre 2013
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On ne comprend pas leur appel, soit, mais qui n’entend leurs cris ?
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13 octobre 2013
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– Le marchand de glace (commerçant voire inquisiteur) : Combien de boules ?
– Le client (gourmand voire motivé) : Trois.
– Le marchand de glace (logique voire glacial) : Vantard.
[Ce glacier est immonde, je sais, et ses blagues insupportables – mais que font les modérateurs, fulminez-vous ? Il se trouve que la roue tourne et je n’ai pas encore goûté tous les parfums, alors je le ménage.]
12 octobre 2013
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L’homme contemporain a la rébellion chevillée au corps. Voyez comme il bouleverse les codes à faire du vélo dans l’appartement et déjeuner sur l’herbe.
11 octobre 2013
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Un matin de mai, Petitou Lebrun décida de partir – oh, pas pour toujours, juste un tout petit tour, se disait-il. Sur le point de larguer encore un pied à quai, attendant la marée enfoui dans son ciré, Pitou – c’est ainsi qu’on l’appelait, et aussi Toupitou mais Pitou il préférait – rêvait aux mers du Sud, à Magellan, au requin blanc quand il tomba tout net sur Toutépite Safran – c’est ainsi qu’elle s’appelait, il l’apprit vite, mais on l’appelait Toupite et aussi La Tout’, ce qu’il préférait – ou plutôt, elle tomba sur lui. Perdue depuis longtemps, elle chantonnait sans fatigue et flânait sans amant ; il la trouva belle et ronde et très blonde.
– Bonjour Mademoiselle Ronde-et-Blonde – gorgé de gentillesse, Pitou manquait un peu de finesse – je vous sens perdue depuis longtemps mais le soleil aux lèvres et des départs plein les souliers, c’est signe que la mer sera bleue et les vents sans caprice ; on débouque à l’instant, embarquez vite et hissez haut. Je m’appelle Pitou, tu seras mon horizon sans vagues et je soignerai tes étoiles.
– Je m’appelle Toupite, vous dites bizarrement et faites hardiment mais d’accord pour l’invite, les vagues et les étoiles, je vais gréer la trinquette. Tu seras mon Pitou-la-vie, je te lirai la poésie.
10 octobre 2013
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Qui sait manier encore l’œuf à repriser ? Et le tissu social qui se déchire.
9 octobre 2013
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Dans sa dernière pièce, il interprète le rôle d’un acteur qui joue un fou simulant la raison. Lors de la première, il oublie son texte, de rage il tue son metteur en scène et vole la recette puis court se réfugier chez son psy qui est aussi son amant. Ils se préparent un plateau-télé et s’endorment devant Love Story. Voilà, c’est l’argument de mon prochain roman ; tu en penses quoi ? – Très graphique, ça fera un bon film.
8 octobre 2013
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Le quotidien parfois, abrite l’insolite. (Je pense – avec votre permission et mes excuses – à nos petits Restes).
7 octobre 2013
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Crozes-Hermitage et Crottin de Chavignol, en voilà un mariage gai.
6 octobre 2013
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Je vous écris de loin, depuis la cabane du fond du jardin mais ne tenez pas compte du décalage horaire, j’ai ramené de Java un coq Gaulois doré très attaché à dérégler l’ordre du monde, le cours du temps et l’anatomie classique (avec son bitos plumé sur la queue et sur la tête ses deux testicules ballants). Le nord est perdu, la nuit chamboulée, le corps embrouillé et mon javanais n’est vraiment pas du matin.
5 octobre 2013
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Le tout est plus grand que les parties. Même chez les vantards.
4 octobre 2013
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Le bleu du ciel est à la bonne distance.
Plus près, on essaierait d’en voler un morceau pour le plafond du salon ; plus loin, on oublierait de rêver, le nez vissé au plancher.
3 octobre 2013
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Tu sens bon, dit le mot à la chose, avec envie.
Tu sonnes bien, aurait-elle aimé lui répondre.
Le chat dormait.
2 octobre 2013
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Sans art tu souilles
Sans fard tu fouilles
Vingt ans tu brouilles
Cent ans tu douilles
1 octobre 2013
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On sait tout ou presque sur les bois de caribou sculptés par les Inuits du Nunatsiavut, les rites de passage des Baruyas de Nouvelle-Guinée, les pratiques des Ndëpkat, maîtresses de cérémonie chez les Lébous du Sénégal, le nomadisme saisonnier des Indiens Nambikwara du Mato Grosso, le droit coutumier des Mossi du Yatenga, la fête du letchi chez les Kanaks de Houaïlou, les boubous brodés des Bambaras du Bélédougou et ceux de leurs voisins les Malinkés (dont le très grand Soundiata Keita à qui l’on doit l’immense Kouroukan Fouga), les récits du Tahu’a Rahi du marae de Taputapuatea à Raiatea.
On va donc commencer à étudier la communauté des bloggeurs compulsifs, leur parler, leur alimentation, leur régime fiscal et leur sexualité.
Quelque chose me dit – mais ce n’est que supputation partisane et l’observation scientifique prévaudra – que cela sera moins haut en couleur.
30 septembre 2013
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Le miroir est bavard
J’éteins et le fais taire
Le bruit vient du dedans
29 septembre 2013
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On compte en France 34 millions de porteurs de lunettes, un opticien pour 5000 habitants (soit un peu plus que les médecins ; notez en passant que ce chiffre cache mal ce qu’il faut appeler un « désert optical » – mais ce n’est pas mon sujet – et qu’il est plus judicieux d’être un myope urbain qu’un presbyte rural) et quelques génies de la lunetterie qui ont amassé une belle fortune.
Mais, voyez-vous, ce qui m’émeut le plus dans cette aventure industrielle, c’est de constater combien le corps humain était parfaitement adapté auxdits objets ; imaginez un peu la catastrophe économique si nous avions eu des têtes dépourvues d’oreilles ou dotées d’un nez plat. Toutes ces lunettes inutilisables, tous ces employés inemployables et ces génies du binocle sans le sou.
Et l’on voudrait nous faire accroire qu’Il n’existe pas !
28 septembre 2013
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On ne change pas le monde comme on change un bébé, avec une nouvelle couche qui sent l’enfance et la lavande.
27 septembre 2013
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La nostalgie est increvable et le vieux con, s’il change de costume avec le temps, reste le personnage principal de la tragédie humaine.
26 septembre 2013
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En France, au XXI siècle, on a encore une justice à deux vitesses seulement alors que le modèle de base de n’importe quelle marque de voiture en a cinq. Nous devrions porter plainte.
25 septembre 2013
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Quand je mène à bien une tâche ordinaire – par exemple planter un clou, droit, et sans me blesser – je suis souvent envahi d’une euphorie sourde et durable.
Une fois revenu, j’ai quelque difficulté à trancher : serait-ce la sérénité qui vient ou l’ambition qui manque ?
24 septembre 2013
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On attend des candidates à l’élection de Miss France qu’elles aient, en plus du reste, de l’esprit. Pourquoi ne demande-t-on pas aux prétendants à un prix littéraire de défiler en maillot de bain ?
23 septembre 2013
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En quoi les promesses de la fleur m’engageraient-elles, ergotait le fruit blet ?