1 décembre 2013
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Au fond, la forme et le fond forment un tout et ne font qu’un.
Nul n’est fondé à réformer le fond sans informer la forme, pas plus qu’on ne saurait fondamentalement refonder la forme sans profonds effets.
Excluez le fond, la forme gonfle alors, enfle et se déforme jusqu’aux énormités les plus folles ; excluez la forme, c’est le fond qui s’affale, s’effondre et tout se confond dans un ton sur ton fade et sans forme.
Fondamentalement, les formes fondent le monde, du tréfonds au plafond et le fond informe les formes, je suis formel, des mieux formées aux plus difformes. Ne confondons pas avec de simples formalités, je parle de fondations.
Voilà qui est confondant ! Non ?
30 novembre 2013
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– Ce typhon énorme a une forme de griffon en haut-de-forme avec son uniforme marron foncé.
– Et ton crayon, bouffon, y serait pas côniforme, tête de siphon, t’es formellement défoncé !
29 novembre 2013
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On malmène la langue comme un ennemi à abattre mais elle ne se battra pas et résistera peu.
Elle se retirera dans le silence et les grognements.
28 novembre 2013
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J’ai toujours eu un peu de mal à hiérarchiser et je commence souvent par les finitions. Enfant déjà, je perdais beaucoup de temps, avant de rapidement passer l'aspirateur, à récupérer méticuleusement avec une aiguille les poussières et bouts de papier coincés dans les rainures du plancher.
27 novembre 2013
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Un crouton oh ! de bon pain frais
Tartinons eh ! de beurre salé
L’œuf à la coque aïe ! il est dur
26 novembre 2013
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Être dans chaque phrase mais dans aucun mot. Ou l’inverse. C’est ainsi que j’écris.
25 novembre 2013
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Si nous sommes des marionnettes – ce qui est probable – il semble que nous ayons survécu à nos marionnettistes.
24 novembre 2013
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La musique se tient au seuil de la parole. À trop la faire parler, on l’assèche ; à lui refuser le sens, on la noie.
23 novembre 2013
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Mon bonnet j’ai perdu [prononcer ‘perdou’]
De monnaie je n’ai plus [prononcer ‘plou’]
Tiens ! mais c’est un haïku
22 novembre 2013
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Le désir se fait paresseux quand le plaisir est livré à domicile, sans supplément.
21 novembre 2013
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Au moins une chose nous aura été épargnée, c’est d’avoir à conduire la Terre. Certes, on aurait moins tourné en rond, mais on se serait sûrement perdus. C’est grand, quand même, l’univers et très mal éclairé.
20 novembre 2013
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Je vous promets que je ne mens pas, hier, en fin d’après-midi, rue des Manguiers, j’ai croisé un sourire.
19 novembre 2013
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Elle est curieuse cette société qui, sur un stade de foot, fait payer les spectateurs pourtant condamnés à la promiscuité et l’ennui quand elle rémunère les joueurs, les seuls à s’amuser et être admirés.
18 novembre 2013
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Certains se demandent : du très bon rarement ou du médiocre très souvent ?
Ça c’est bien une question de nanti de l’écriture ; nous-autres diaristes, écrivains en batterie, n’avons pas même le loisir de l’interrogation, il nous faut pondre quotidiennement.
17 novembre 2013
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PAS DE RESTE AUJOURD’HUI
(Je suis à la Journée mondiale contre les Broncho-Pneumopathies Chroniques Obstructives.
Non que je manque de souffle mais la Journée mondiale des bloggeurs de restes quotidiens n’existe pas).
16 novembre 2013
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03:18
Alors aujourd’hui il y a eu le garagiste, il a fallu remplacer la sonde manométrique de pression d’huile, c’est important et pas très cher, 15,37 euros HT ; il y a eu le médecin et l’amoxicilline/acide clavulatinique, c’est pour soigner une laryngite ; il y a eu aussi le deuxième épisode de la saison trois de Homeland, je trouve l’intrigue un peu compliquée mais je regarde en anglais, et c’est bien parce que ça lisse un peu ; il y a eu la tarte à la courgette safranée chez Tantine Mimose (là j’ai été déçu parce que c’était de la pâte brisée et pour moi la tarte à la courgette safranée, c’est avec de la pâte feuilletée) ; il y a eu le coup de téléphone de la conseillère fiscale de la Banque Postale (ce n’est pas bien mais je jouais à la Dame de pique pendant qu’elle parlait). Et puis plein d’autres choses encore.
Je suis désolé de vous livrer tout ça tel quel, je sens bien que ce n’est ni beau ni passionnant. Ah, si j’étais poète, je vous en aurais troussé un sonnet.
15 novembre 2013
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Je ne suis pas mathématicien mais je ne serais pas étonné qu’il ait une loi de proportionnalité très exacte entre la diminution de la taille des croissants et la croissance de la taille des munitions.
14 novembre 2013
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La mesure, sans modération.
13 novembre 2013
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Non, Messieurs les pilotes, aucun bateau n’a jamais été ivre.
(Et mon stylo, il est dyslexique peut-être ?)
12 novembre 2013
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Je sais pas laquelle est la plus menteuse, entre Mémoire et Imagination. En plus, c’est pas juste, elles sont jamais là et c’est toujours moi qui trinque, dit Réalité.
11 novembre 2013
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Alors vous avez la philosophie coupée gros, qui résiste un peu à la mastication et vous avez la philosophie molle, à base de concepts dénoyautés (pour celle-là, une cuiller fait l’affaire).
10 novembre 2013
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– Ouais ben tout ça c’est que des belles paroles, dit l’ingénieur.
– Merci, répondit sincèrement le philosophe, ému du compliment.
9 novembre 2013
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Aimez-vous les uns les autres, disait-il (entre autres), et l’un dans l’autre, c’est un message qui en vaut un autre.
D’aucuns rétorqueront « hé ! à d’autres, aimer les uns d’accord, mais pas tous les autres et surtout pas l’autre avec sa tête de numéro un ».
Bon, on en a vu – et entendu – d’autres et l’intolérance, ça arrive aussi aux autres. Cela dit, s’aimer tous, les uns, les unes et les autres, c’est un idéal à nul autre pareil, chacun en conviendra ; en aimer un ou une seulement, déjà c’est pas rien comme dit l’autre, alors vivre les uns pour les autres, tous les uns et les unes pour tous et toutes les autres, c’est un projet fou, hein ? et rien d’autre.
Il nous reste à attendre un miracle (allons, voilà que je me prends pour l’autre).
8 novembre 2013
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« Sortez du lot » dit la publicité, en 4x3, partout dans la ville.
Comme ils maîtrisent le paradoxe ces charmeurs !
7 novembre 2013
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Si tu te polis l’âme, arrête avant la chair.