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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 03:37

– Eh, toi !

– Moi ?

~ …

– Ben oui toi, tiret de mes deux, tu vois quelqu’un d’autre sur ce blog ?

– Alors justement, vous tombez bien parce…

– Écoute d’abord. Tu es un tiret de dialogue. Bien. Je vais devoir m’absenter quelques jours et je voudrais anticiper.

~ ¡Hola!

– Quoi holà ? Attends. Et puis c’est quoi ce tiret en cul de poule que tu me fais ?

– Euh, c’est pas moi, en fait, c’est Pedro, il a dit “¡hola!”, pas holà.

~ Si.

– Pedro ?

– C’est un tiret catalan. Bon, il voyage un peu en ce moment et on se demandait si vous pouviez l’héberger, juste le  temps de quelques Restes.

– Non. C’est hors de question. Et d’abord pourquoi ici, ce n’est pas France Terre d’asile ?

– (Je sais, ça serait plutôt Outrance textes débiles).

– Ça suffit, j’entends très bien ce que tu dis entre parenthèses. Alors, explique-toi.

– En fait, c’est parce qu’il aime beaucoup ce que vous faites.

~ Si.

– Oui il aime beaucoup votre blog, il dit que c’est un témoignage profondément humain et poétiquement absurde qui casse les codes de l’historiographie classique et déconstruit les paradigmes de la narratologie romanesque. Il dit souvent “me gustan los restos”.

~ Si me gusta.

– Mais c’est du castillan, ça, pas du catalan.

– Bon ça va, je suis pas bilingue et je vous rappelle que c’est vous qui écrivez, pas moi.

– Eh bien, figure-toi, tiret inculte et monoglotte, que je parle anglais, italien, me débrouille en allemand mais que j’ai fait espagnol en LV2, pas catalan. Il faut peut-être que je m’excuse. Dis-moi, tu ne voudrais pas ton indépendance toi, par hasard ? Bref. Donc il a dit ça, le témoignage, les codes, le romanesque ?

– Non, bien sûr que non, il n’a jamais dit ça, blogueur de génie. Il n’y a que vous pour écrire des conneries pareilles.

– Dis donc triste tiret, ça suffit, tu sais que je ne supporte pas la vulgarité. Essaie de rêver un peu ; élève-toi. Tu comprends, c’est de la littérature ce blog, arrête de toujours tout expliquer, toujours tout rabattre sur le réel. Et puis si tu veux que je vous aide, tu ferais bien de me flatter un peu plus. Eh toi, Pedro ! alors c’est vrai, tu aimes l’histoire d’Odette ?

~ Si, me gusta Dodette, mais le problème c’est que voy a hacer, ça je ne sais pas.

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 03:10

Les face-à-face sont sans issue. Les énergies et les regards s’y annulent ; faute de rayons déviants, la lumière s’y épuise.

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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 03:12

Odette Bélurier mourut le 13 janvier 1985. C’était un dimanche. Enfin c’est ce que le médecin légiste écrivit. N’était-ce pas plutôt samedi soir ou lundi matin ? Bon, on comprend le médecin, l’essentiel est ailleurs. Morte de fatigue, de vieillesse, d’ennui ? Morte de froid peut-être (le thermomètre était descendu à – 20° et Le Progrès avait titré en une « Le froid tue encore » et donné le nom de vingt-cinq personnes mortes de froid dans son édition du 21 janvier. À une semaine près, Odette aurait pu être dans le journal ; décidément elle était vouée à passer – et trépasser – inaperçue). Là encore, le médecin trancha : mort naturelle, écrivit-il sur le certificat de décès sans rentrer dans les détails.

Oui, on sait, l’essentiel et ailleurs. Alors justement, laissons-le là où il est et attachons-nous, ici, aux détails. Ces initiales, par exemple, O.BB.O., maladroitement gravées sur le dé à coudre qu’Odette portait sur l’index droit le jour de sa mort.

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 03:18

– Connais-toi toi-même, disait le sage, amateur de voyages.

– Sois toi-même, conseille le coach, professionnel du surplace.

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 03:09

On peut attendre le RER A, son troisième, du secours, le Messie, la Saint-Glinglin, que le feu passe au vert, son tour chez le dentiste, son heure, sagement, sous l’orme, le prochain livre de Musso, la prochaine pièce de Beckett, la fin du slow pour l’embrasser, le début de l’hiver pour chauffer, le Père Noël, le chaland, le Déluge, le dégel, « la » vague, que la douleur s’estompe, que les graines de blé tendre germent, que le soleil se couche pour sortir le tire-bouchon, le moment opportun, de pied ferme, des plombes, un geste, « le jour la nuit » (Dalida), « que le sucre fonde » (Bergson), qu’elle fasse le premier pas (Claude-Michel Schonberg), que le ciment prenne, que le thé refroidisse, le boiteux, le verdict, les résultats, la relève, on peut même attendre le prochain Reste.

On peut attendre aussi les premiers letchis. On est rarement déçu d’autant qu’ils arrivent quand les flamboyants fleurissent.

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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 03:08

C’est à croire qu’elle a peur du noir, la nuit. Elle ne supporte pas que je m’endorme et la laisse seule.

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 03:13

Odette Grandclément avait épousé Charles-Marie Bélurier en juin 1914 ; ils avaient tous les deux vingt ans. Odette ignorait alors qu’elle deviendrait veuve de guerre quelques semaines plus tard, le 22 août.

On ignore les détails. Les oubliés de la mémoire sont nombreux, l’histoire n’aime que les héros en gants blancs, mais que dire des oubliés de l’imagination ? Et est-ce absurde de penser que la fiction pourrait rendre justice à ces exclus du temps doublement punis, une fois par la vie, rude et injuste, une fois par la mort qui les prend sans les nommer ?

(Petit conseil pour les sensibles, ne vous attachez pas trop à ce jeune Charles-Marie, on n’en parlera plus ; c’est une fausse piste. En revanche, préparez-vous à l’entrée en scène d’Yvonne, fille de la tante maternelle Berthe Mandrillon, née Grandclément. Yvonne, la cousine germaine donc, est un personnage clé du « mystère Odette ». Pour l’heure, on n’en sait pas plus, ni vous, ni moi.)

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 03:47

Cot

– Merci, dit-il à la poule encore déconcertée, mais c’est une aiguille que j’ai perdue dans ma meule de foin, pas un cure-dent.

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 03:05

Qu’est-ce que c’est chronophage, l’existence !

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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 03:23

Madame Bélurier était analphabète. Ce qui ne l’empêchait pas de « lire » son missel le dimanche (enfin certains dimanches car, pour une raison que j’ignore encore, il lui arrivait régulièrement de sécher la messe), ce qui ne l’empêchait pas non plus de compter fort bien. Elle comptait les boutons et les mètres de ruban bien sûr mais comptait aussi très vite et sans erreur ce que vous lui deviez. Le passage au nouveau franc l’avait amusée et elle moquait ces « jeunettes » incapables de diviser par cent.

Analphabète, amoureuse de la dentelle et douée pour les chiffres, Odette Bélurier avait aussi un terrible secret.

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29 octobre 2017 7 29 /10 /octobre /2017 02:08

Le jus de betterave pour soigner sa nostalgie de la glaise, la bouse, la vase.

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 02:27

Connaissez-vous Odette Bélurier qui tenait la mercerie rue des Avents Noirs à Baume-les-Messieurs ? Non ? Eh bien moi non plus. Et pourquoi ? Parce que les écrivains de métier trouvent plus urgent, plus gratifiant, plus intéressant de nous faire part de leurs troubles intérieurs que de raconter l’histoire d’Odette Bélurier.

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 08:54

Pour séduire, il faut avoir des choses à raconter et pour les raconter, il faut les avoir vécues. Oui mais si l’on vit pleinement, il reste peu de temps pour raconter et quand on raconte ce que l’on vit vraiment, c’est souvent peu séduisant et puis, ce que l’on a aimé vivre ne fait pas toujours un bon récit. Il est vrai que certains semblent vivre ce qu’ils racontent, bon, ce n’est pas du vécu pour autant. On a aussi le cas de ceux qui disent ce qu’ils font en le faisant et racontent ce qu’ils vivent en le vivant, c’est le plus souvent rebutant, voire rédhibitoire. Quant à ceux qui taisent ce qu’ils vivent, ils peuvent séduire un moment mais ennuient vite parce que, voilà, pour séduire, il faut avoir des choses à raconter.

Que tout cela est long et difficile. Quand je pense que certains trouvent encore le temps de jouer au tennis.

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 02:31

Un jour peut-être, les enfants devront-ils chercher dans l’encyclopédie des métiers du passé ce qu’était un poète.

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 02:58

– Quand je serai vieux…

– Trop tard !

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 02:21

Le charme sournois de la fatigue.

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23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 02:44

Dix ans quand même… Mais pas de danger que je me repose sur mes lauriers car je les évite, la plante est peu confortable et cardiotoxique (son ingestion provoque vomissements et troubles nerveux ; appeler d’urgence le centre antipoison le plus proche).

Voilà, c’était pour partager, comme on dit sur les réseaux sociaux.

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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 02:52

Il y a trois ans, Les Restes du Banquet avaient sept ans donc, si je compte bien, dans dix ans ils auront bien pris. Comme vous, comme moi. Mais on s’en moque car au final, il restera bien peu de choses.

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 02:50

Rigole tant qu’il est encore temps, viendra un jour où tes zygomatiques lâcheront, comme tes sphincters.

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20 octobre 2017 5 20 /10 /octobre /2017 02:50

On ne nait pas fameux, on le devient rarement.

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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 02:28

Vous allez me trouver médisant mais je ne peux m’empêcher de penser qu’Il nous a créés avec cinq doigts, et les cinq de taille différente, pour embêter les gantiers. C’était mal connaître le genre humain et singulièrement les gantiers qui eurent tôt fait d’opposer à la perversité divine l’admirable invention du gant. Quel camouflet !

Vous devez vous demander, comme moi, ce que serait devenu l’art de l’étui pénien s’Il avait poussé la malice jusqu’à doter nos mâles d'un appendice sexuel bifide ou trifide.

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 02:28

La mort, le plus souvent, n’est qu’un mot ou une idée. Et puis un jour, on s’aperçoit qu’elle est bien vivante.

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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 02:00

Tiens, ça fait un moment que l’on n’a pas entendu parler de la doyenne de l’humanité. C’est vrai qu’à cet âge-là, à part quelques petits bruits incontrôlés, on est plutôt discret.

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 02:52

Quand il vient, le prince charmant ne prévient pas. Quand il ne vient pas non plus.

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15 octobre 2017 7 15 /10 /octobre /2017 02:13

Qui a bien pu écrire « ô temps, suspens ton vol » ? Un nigaud de trentenaire sans doute.

Eh non, gros benêt, le temps ne vole pas, il tombe, il vous dégringole dessus, le temps, et tout s’affaisse, tout s’effondre, tout s’écroule avec.

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