– La gadoue, la gadoue, hou, faudrait des bottes de caoutchouc, hou hou, mettons les essuie-glaces, la gadoue, la gadoue, hou hou, heureusement tu as ton imperméable… la gadoue, la gadoue…
– Magnifique, quelle puissance, et comme c’est beau, mais pourquoi avoir choisi cette chanson ?
– C’est pour le message. Ça parle de la lutte contre le réchauffement climatique, bien sûr, mais il y a aussi des messages plus souterrains. C’est sans conteste un éloge secret de la potière-tourneuse Annie Fourmanoir ; c’est évidemment une référence discrète à Peter Falk et sa garde-robe ; c’est aussi – quel drame ! – un hommage à Jean-Robert Leboulu, mort dans un accident de voiture suite au dysfonctionnement de ses essuie-glaces une nuit de forte pluie (très probablement un sabotage de son beau-frère Michel Ragouteux) ; c’est un message d’espoir crypté envoyé aux migrants climatiques en recherche de terres d’exil ; c’est à n’en pas douter une allusion à Baudelaire, « Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,/ Traversé çà et là par de brillants soleils ;/ Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,/ Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils » ; il n’est pas impossible que ce soit un clin d’œil à Alexandra Kazan, miss météo dans les années 80, ah ! c’était le bon temps ; peut-être aussi, je ne sais, une évocation du grand bottier Raymond Massaro, à qui l’on doit la ballerine à élastique portée, si indécemment, par B.B. ; et moi, ça me fait penser à ma grand-mère, sur la fin, je chante un peu pour elle. (Pleurs)
– Merci, quelle chanson et quelle interprétation !