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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

21 novembre 2018 3 21 /11 /novembre /2018 03:13

Indignez-vous ! disait le très sage Stéphane Hessel.

On a juste oublié la moitié du message : … et défendez une grande cause.

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 03:40

Non sans une certaine audace, j’ai récemment fait mon coming out ; j’ai avoué : je suis sexagénaire. Bon, je ne l’ai pas toujours été, mais là, c’est incontestable et je ne reviendrai plus en arrière. Eh bien, j’ai été très déçu par les réactions autour de moi, presque tous m’ont dit qu’ils le savaient déjà et que, de toute façon, ça se voyait bien !

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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 03:35

Réparer, c’est ringard. Il est plus judicieux, plus réjouissant, plus économique même de remplacer par du neuf. Bon, pour la Terre, ça risque de ne pas être simple.

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 10:22

Avant de rentrer à Paris, j’avais quand même voulu passer au cimetière de Lons-le-Saunier. Je n’avais évidemment retrouvé aucune trace des cendres dispersées d’Odette, en revanche, j’avais vu, de mes yeux vu, sur une tombe mal entretenue, une plaque difficilement lisible, mais sur laquelle était écrit sans aucun doute ??onne Grandclé?t, ??94-1968. Même prénom, même nom, mêmes dates. Troublant n’est-ce pas ?

Les deux fils du réel et de la fiction s’entrelaçaient vicieusement pour en former un troisième indémêlable.

J’étais encore retourné à Baume-les-Messieurs. Je n’avais retrouvé aucune trace d’Odette, rien à l’état civil, rien au cadastre ; dans le village, très propre et joliment fleuri, j’y avais rencontré surtout de sympathiques Parisiens reconvertis et des touristes hollandais ou allemands ; j’avais interrogé quelques vieux, ils n’avaient aucun souvenir d’une Odette, aucun souvenir d’une mercerie ou d’une cordonnerie. Ici, on peut tout vous dire sur le quotidien des moines au IXe siècle, mais entre 1900 et 1950, c’est le trou noir. J’étais allé au cimetière communal : rien sur Gustave ou Lucienne, rien sur Charles-Marie Bélurier. C’est au moment de partir que j’avais remarqué une tombe au nom de Charles-Marie Nusillard, mort pour la patrie en 1914 ; les dates de naissance et de mort correspondaient à celles de notre Charles-Marie !

Je ne savais plus que croire. Qui avait existé ? Qui avait été romancé ? Qui était un personnage de fiction, et inventé par qui, par Odette ? par Nora ?

Et puis je me ressaisissais, comment douter ? Bien sûr, une certaine Odette, Bélurier ou non, avait existé. Les cassettes l’attestaient. (Enfin, l’avaient attesté, je dois employer le passé, car dans un moment de profonde désillusion, j’avais tout jeté, cassettes, manuscrit, fiches... Je pensais que c’était le seul moyen de terminer le livre et surtout de ne pas réveiller une schizophrénie latente).

Je me souvenais très bien de ces enregistrements, ce n’était pas Nora qui parlait, c’était la voix d’une vieille femme qui s’exprimait avec sincérité et émotion, à l’évidence. Et les autres aussi ont existé, je dois me ressaisir. Allons, comment pouvais-je soupçonner ainsi Nora de m’avoir trompé ? Manifestement, Odette, Yvonne et Séraphin avaient laissé des traces. Et les traces, c’est normal, c’est toujours partiellement effacé, parfois même, c’est à la limite du visible. Le temps travaille ainsi, et c’est heureux ; le présent et le futur ont besoin de place pour être accueillis et c’est l’oubli qui se charge d’en faire. Tout cela était très ancien, il était inévitable que la broderie fût incomplète. J’étais naïf, j’ignorais tout du métier d’historien, je pensais que l’on pouvait ouvrir le livre du passé et y voir se redresser les morts, intacts et souriants, comme dans ces ouvrages pour enfants où à chaque page tournée, par un habile système de pliage, des animaux, des personnages ou des paysages surgissent hors du livre, en trois dimensions. J’avais injustement soupçonné Nora, c’était le temps le coupable, pas elle.

 

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 03:12

D’accord, ils broient du noir, les gilets jaunes et certains sont verts de rage ; tout n’est pas rose, il est vrai. Attention néanmoins à ne pas agir comme des bleus en franchissant la ligne rouge, ils pourraient, après s’être fait saigner à blanc, se retrouver marron.

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 03:07

Je ne sais si ça peut aider mais demandons-nous quand même qui se souviendra de novembre 2018 en 25 850 ou en 342 876 ?

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 03:42

L’homme ou l’impatience de l’évolution.

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14 novembre 2018 3 14 /11 /novembre /2018 03:26

C’est compliqué la politique car parfois on est pour ceux qui sont contre, mais contre ce pour quoi ils sont pour ; il arrive même que l’on soit contre ceux qui sont pour, tout en étant pour ce contre quoi ils sont.

(Ou peut-être est-ce moi qui ai un goût déviant pour les phrases alambiquées quoique creuses.)

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 03:02

Est-ce parce que l’on est gros que l’on est sénateur, parce que l’on est sénateur que l’on est chasseur – je m’y perds – ou parce que l’on est chasseur que l’on est gros ?

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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 03:00

– Pierre : Ça ne va pas mieux en bas. Pourquoi tu ne les as pas créés parfaits, on aurait été tranquilles ?

– Dieu : Je voulais qu’ils se cherchent, s’inventent et se retrouvent en moi.

– P. : N’importe quoi ! Tu aurais dû faire psycho avant de faire Dieu !

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 03:08

L’année suivante, en 1992, j’avais refait un petit voyage d’étude.

J’étais allé à Arlay cette fois. J’avais rencontré le comte Renaud de Laguiche, le propriétaire du château, là où Yvonne et Séraphin se seraient rencontrés, autour du fameux vin jaune si l’on suit le récit émouvant d’Odette. Le comte m’avait reçu très courtoisement. On m’avait fait goûter un délicieux vin de paille, « c’est bon contre la dépression, mais ça ne vous concerne pas manifestement, et ça accompagne à merveille une charlotte au chocolat ou un fondant aux noix ».

Mon histoire semblait beaucoup l’amuser, mais ni lui ni son épouse Anne de Vogüé ne se souvenaient de l’épisode du mariage d’Odette, Yvonne et Séraphin. Anne se rappelait bien que son père, Robert-Jean de Vogüé, comptait parmi ses amis, un artiste excentrique et rebelle qui passait souvent au château et qui ressemblait beaucoup au Louis-Gonzague de mon récit. Mais ce « mariage à trois », pour être sincère, elle n’y croyait pas une seconde. « On en aurait parlé, vous en conviendrez aisément, et cela nous aurait marqués car août 1954, figurez-vous, c’était trois mois avant notre propre mariage en novembre – mariage à deux seulement ! Quant à Yvonne, oui, il y avait bien une femme du village qui s’occupait du linge au château et qui s’appelait Yvonne, je m’en souviens bien, elle était enjouée et avenante, mais qu’elle ait eu une aventure avec mon père ou son ami, permettez-moi d’en douter. Mon père était très bon avec ses domestiques, mais c’était une époque, malgré tout, où l’on ne se mélangeait pas. J’ai le sentiment que votre belle histoire est à moitié vraie, à moitié fausse. » Oui, la comtesse avait raison, et voilà ce qui m’ennuyait, j’aurais préféré que tout fût complètement faux.

J’étais retourné également à Château-Chalon, sur les traces de la grange du Père Jacquot. Pas de grange, mais ça, c’était normal, en revanche j’avais bien retrouvé le magasin ATAC évoqué par Odette, mais cela prouvait-il quoi que ce soit ? Nora aurait pu l’avoir ajouté à son récit. Ah, la « matrice narrative » comme elle disait joliment. J’étais entré dans le magasin espérant être ébloui par je ne sais quelle vision. J’y avais acheté une bouteille de vin jaune et un morceau de comté ; effectivement, j’avais vu des caissières tristes et fatiguées (comme celles du Stoc de La Marjorie à Lons dont parlait Odette), mais cela non plus ne prouvait rien. La matrice n’était décidément pas très féconde.

À Chalon-sur-Saône, j’avais rencontré Louis Chavarol, le neveu de Gustave Lebouillu. Il m’avait confirmé l’existence des distilleries Simon Aîné (qui revenaient plusieurs fois dans le récit d’Odette) et m’avait appris qu’elles avaient fermé en 1959. Il se souvenait très bien que son oncle Gustave possédait, dans les années cinquante, un Solex et une Aronde (ça collait donc avec les souvenirs d’Odette), mais n’avait jamais entendu parler de Séraphin Bonito Oliveira. Gustave avait eu une fille, Monique qui était décédée l’année précédente et un fils Jean-Marie qui était à la maison de retraite du Bois Menuse, « bon, c’est qu’il a plus toute sa tête ». J’oubliais la piste Lebouillu, mais je n’abandonnais pas mes recherches sur les distilleries Simon Aîné.

J’avais pu téléphoner au petit-neveu d’Étienne Simon, monsieur Pelletier. Il m’avait confirmé la date de la faillite des distilleries, confirmé aussi que son grand-oncle avait trois filles Odette, Yvonne et Suzanne, mais n’avait aucun souvenir d’un certain Séraphin, de plus (voilà qui était plus contrariant) il n’avait jamais entendu parler d’un Gustave Lebouillu, censé être le proche collaborateur d’Étienne Simon.

C’est à croire que quelqu’un se moquait de moi. Chaque fois qu’un indice me donnait à penser qu’Odette (ou Nora ?) avait tout inventé, je rencontrais quelqu’un qui me prouvait le contraire et inversement, après chaque preuve incontestable de la véracité du récit d’Odette, je tombais sur un fait qui ruinait mes certitudes. Je me demandais si je devais poursuivre mon enquête ; d’ailleurs, cette quête acharnée du vrai ne me ressemblait pas. J’ai toujours placé le style au-dessus de la vérité.

 

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 03:22

Dormir : le moi défait quand le monde se fait.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 03:38

Depuis longtemps mon imagination a pris son indépendance. J’ai beau ouvrir grand les yeux et les oreilles, elle m’invente sans cesse des histoires, toutes plus farfelues les unes que les autres. Pas la peine non plus de lui prouver quoi que ce soit par a + b ; elle a ses raisons, n’est-ce pas, que la raison ne connaît point.

À quelques petits problèmes d’adaptation près, cela me satisfait pleinement.

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 03:05

Défaut de transcendance, fin de l’histoire, absence d’idéaux… nous serions en manque. Et si l’on faisait de la vie, oui, simplement la vie, la grande cause universelle pour joyeusement combler ce petit creux.

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 03:26

Peut-être est-ce le symptôme d’une maladie dont j’ignore le nom, mais parfois, je me sens moins seul en compagnie de mes lecteurs (que je ne connais pas et qui peut-être même n’existent pas) qu’en sortant dans le monde, frayant avec mes pairs, en chair et en os.

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 03:26

Alors bien sûr, l’espérance de vie augmente, mais si l’on a le sentiment de vivre de plus en plus longtemps, c’est aussi et surtout parce que les objets autour de nous durent de moins en moins longtemps.

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 03:04

C’est bien regrettable, mais on vit très bien sans réfléchir.

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 03:42

À Lons toujours, j’avais trouvé un certain Jean-Denis Livarot, Lédonien de souche, qui m’avait confirmé l’existence du garage des frères Grosjean, avenue Jean Moulin. Ils faisaient de la petite mécanique et de la vulcanisation, jusque dans les années soixante. Ils avaient par ailleurs un magasin de cycles et vendaient des Solex et des Motobécane. Il y avait un vendeur, un vrai clown, qui faisait des démonstrations en ville. « Attendez, oui, il s’appelait Séraphin, c’est ça, oui, oui, Séraphin, les enfants le suivaient dans les rues en criant son nom. Voilà, regardez, c’était à peu près là, si je me souviens bien, juste là, à la place du Spar. » ATAC, Spar, décidément, la grande distribution semblait s’être liguée pour effacer Odette et son monde. Malgré tout, les choses se confirmaient, à tout le moins pour Séraphin.

Évidemment, j’étais allé voir rue des Cordeliers où le trio avait vécu, mais je n’avais pas le numéro. Je demandais si l’on se souvenait de deux femmes qui auraient vécu ensemble, dans les années cinquante. Ma question semblait toujours suspecte alors vous pensez bien que je n’osais parler de ménage à trois. Aucune trace d’Odette, aucune trace d’Yvonne pour le moment.

À mon tour, je me mettais à formuler des hypothèses. Nora aurait bien retrouvé la trace de son grand-père Séraphin, mais Odette aurait inventé leur histoire et imaginé un monde riche en événements, et totalement fictif.

J’étais à la fois un peu déçu (je finissais par les trouver sympathiques tous, Gustave, Berthe, Yvonne et Odette), mais soulagé : l’enjeu n’était plus le même et je me disais que je terminerais plus facilement le livre, un peu comme un jeu – je veux dire comme un roman. Il ne s’agissait plus d’une enquête historique, mais d’une fiction. Je savais faire.

Les mondes imaginaires paraissent toujours profonds, riches et sans limites aux lecteurs, beaucoup moins étriqués et plats que le monde réel. Peut-être est-ce pour cette raison que les fictions plaisent tant. C’est l’inverse pour les écrivains, enfin pour moi ; le réel me semble incroyablement complexe, plein de recoins, de plis, de zones cachées et peuplé d’une foule d’inconnus aux réactions totalement imprévisibles. Comment en parler sans être submergé ; au nom de quoi trier ? Le réel me laisse désemparé et muet, un peu comme un commentateur de football qui serait devant cent écrans de télévision et qui aurait à commenter cent matchs différents en même temps. Au contraire, l’imaginaire est à ma taille : des distances courtes, des événements sommaires, une faible densité humaine, seulement quelques personnages, et à la psychologie prévisible. Bien sûr, j’apprécie quand parfois un personnage se rebiffe un peu et me refuse tel événement ou tel trait de caractère que je voudrais lui imposer ; j’aime quand il m’emmène dans une direction que je n’avais pas prévue. Mais à la fin, rien ne dépasse du cadre de ma page et mon stylo règne en maître dans ce monde à deux petites dimensions.

Perdu dans mes réflexions, j’avais marché dans les rues de Lons-le-Saunier et m’étais retrouvé par hasard rue du Commerce, devant une mercerie. Je n’avais pu m’empêcher d’entrer. J’avais rencontré Juliette Aubry qui tenait le magasin depuis presque cinquante ans, son mari Michel venait de décéder. Je reprenais mon enquête. « Oui, mais bien sûr, j’ai très bien connu Odette ! Et comment, je m’en souviens parfaitement. Elle passait souvent au magasin, elle nous faisait des broderies sur les coussins ou les nappes ; mon Dieu qu’elle était douée ! Ah ça non, je n’en ai pas gardé, vous pensez bien, ça partait tout de suite les broderies d’Odette, vous comprenez, c’était presque des œuvres d’art, ses napperons ; attention, ses coussins brodés, c’était pas fait pour s’asseoir dessus, surtout des popotins comme le mien, saperlipopette ! Et puis, je ne sais plus bien quand, après la mort de sa sœur avec qui elle vivait je crois, peut-être en 1970, peut-être avant, elle a quitté Lons. Je ne l’ai jamais revue. »

Badaboum ! Et voilà que mes hypothèses s’effondraient ! Odette redevenait bien réelle comme Yvonne (sa sœur ou sa cousine). « Comment vous dites, Bélurier ? Non. Odette Grandclément ? Non plus. Ça ne me dit rien ces noms-là. Flûte alors, si Michel était encore là, il aurait pu vous dire, mais moi non. Je crois que je l’appelais toujours simplement Odette. »

Comme par magie, Odette réapparaissait, et ce n’était pas son fantôme, c’était bien Odette en chair et en os, il lui manquait seulement son patronyme. J’avais alors éprouvé les mêmes sentiments qu’auparavant, mais pour des raisons inverses, j’étais déçu car ce livre serait donc autre chose qu’une œuvre de fiction pure, mais j’étais heureux car je retrouvais Odette, Yvonne et Séraphin dans la vraie vie.

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 06:35

– Dis donc, qu’est-ce que tu penses du végétarisme ?

– T’inquiète, ce n’est qu’une mode, répondit le lion à la gazelle ?

– Ouf ! Déjà qu’on n’avait plus beaucoup d’herbe.

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2 novembre 2018 5 02 /11 /novembre /2018 03:07

Sois toi-même (si tu es quelqu’un sinon, regarde, apprends, admire, plus tard tu te fabriqueras un moi).

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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 03:55

Rimes serpentines ou léonines, embrassées ou bien croisées, la rimaille

Est toujours plate et déshonnête comme une planche à savonnette.

Quant au rimeur, au mieux c’est un tocard d’opérette, au pire une lopette à bobards.

 

Il se trompe d’agenda, le ringard, on ne porte plus ni chandail, ni camail.

Hé, scribouillard à clébards, jette ta cithare ! Ô, Mon Sieur le Poëte

Pour Hélène et Aurélia, c’est la retraite, pour le sérail et son sultan, c’est trop tard !

 

Le poème a muté, tombe le costard, la poésie s’est taillée, la plume s’encanaille.

Oublie la moquette, laisse tes tenailles à mots, prends ta camionnette

Et dans la brumaille des chansonnettes sans rimes, fais la fête à Ginette la cougar.

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 03:56

Exister revient à commencer un livre dont on sait que l’on ne connaîtra pas la fin. C’est très énervant.

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 03:49

Il est plaisant, voire jouissif, d’avoir raison. Voilà pourquoi c’est suspect.

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 03:10

Et sache faire le deuil de ton œuf une fois la mayonnaise montée.

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 02:01

Épilogue

(en forme d’avis aux lecteurs)

 

 

À l’heure où je finis ce livre, j’en suis à douter de tout et je me dois de vous inviter, chère lectrice, cher lecteur, à la plus grande prudence. Laissez-moi vous donner les raisons de mon trouble.

Je vous avais déjà signalé mes réserves méthodologiques sur le travail de Nora. Elle voulait retrouver le monde perdu d’Odette, elle me semblait plutôt lui avoir inventé un univers fantastique voire fantasmatique ; je me demande aujourd’hui si Nora n’a pas fini par confondre, volontairement ou non, l’histoire d’Odette et la sienne. Odette n’avait pourtant pas eu une vie si tranquille et ordinaire, mais cela ne suffisait pas à Nora, elle lui voulait un destin tragique. Il y a donc deux Odette et deux mondes d’Odette (comme vous l’avez constaté en comparant les deux premières parties du livre que j’ai peu modifiées par rapport au manuscrit que Nora m’a confié). La difficulté vient de ce que, mis à part quelques traits excessifs ou scènes manifestement délirantes d’un côté et quelques faits objectifs aisément vérifiables de l’autre, il y a une zone médiane où les deux Odette tendent à se confondre pour engendrer une Odette grise et floue, mi-réelle mi-imaginaire, qui finit par avaler les deux autres.

 

 

– Fin 1991 –

 

Un peu après avoir reçu le manuscrit, j’étais donc allé enquêter sur place pour essayer d’y voir plus clair, vérifier quelques faits et lever quelques doutes. On devait être fin décembre 1991. (Je pourrais aisément retrouver la date, car c’était le jour même de la mort d’Hervé Guibert. Cela m’avait attristé. Il avait trente-six ans. Je l’avais rencontré quelques années auparavant au vernissage d’une exposition à la galerie Agathe Gaillard. Il laissait une œuvre importante déjà. J’aimais son écriture, comment s’y mélangeaient le plus tendre et le plus sordide, le plus cru et le plus élégant, le plus technique et le plus poétique. J’avais beaucoup apprécié son « roman » À l’Ami qui ne m’a pas sauvé la vie. Il avait le sida.)

Baume-les-Messieurs, Lons-le-Saunier, Chalon-sur-Saône, je découvrais la région ; tout à fait charmante et à l’évidence, bien différente de ce qu’avait pu connaître Odette.

(À la gare de l’Est, j’avais racheté À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie en édition de poche. Comme le narrateur, je me sentais très seul. « J’entreprends un nouveau livre pour avoir un compagnon, un interlocuteur, quelqu’un avec qui manger et dormir, auprès duquel rêver et cauchemarder, le seul ami présentement tenable. » Comme Hervé mangeait et dormait avec Muzil, Bill et ses docteurs, je mangeais et dormais, moi, avec Nora, Odette et Séraphin. Et puis rapidement, j’avais eu honte de me comparer à lui, de comparer nos douleurs, nos destins, moi et mes petites malaisances existentielles.)

À Lons, j’avais rencontré Robert Fiévet. Un homme affable de plus de quatre-vingts ans ; il dirigeait encore le Groupe Bel (les Vache qui rit) et malgré son âge, il était plus intéressé par les projets que par les souvenirs. Pourtant, il se souvenait bien des années cinquante (il était déjà directeur général) et m’avait confirmé l’existence d’un Séraphin Bonito quelque chose, un ami de son beau-père, Léon Bel. « Oui, j’ai le souvenir d’un farfelu au grand cœur, un vagabond inspiré qui "traficotait" un peu pour Léon, mais je ne saurais vous en dire plus. Quant à cette histoire de vente à domicile de Vache qui rit, et en Suisse, à mon humble sentiment, c’est une bonne blague. »

Séraphin aurait donc existé, mais Nora avait aménagé la vérité, ou peut-être était-ce Odette qui, en brodeuse de talent, avait arrangé un peu la biographie de son amoureux. À moins que ce ne soit Séraphin lui-même, en bout de chaîne, le coupable : il aurait tout inventé pour distraire ses amoureuses. Rien de concluant pour le moment donc et je devais poursuivre l’enquête.

 

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