Certains parlent si fort que ça les gêne pour penser.
Citer n’est pas penser, disait à peu près Kant. Je pense comme lui.
Il faut des mots pour penser, sans eux les idées restent brutes, sourdes et fumeuses.
L’épuisement des stocks est manifeste, il nous faut trouver des sources de pensée renouvelables.
La pensée se creuse dans l’oubli du geste.
Aristote et Shakespeare : la pensée durable.
La pensée, ça ne compte pas.
– C’est insupportable, cette pensée commune ! – Insupportable.
Pouvoir des chiffres ; pensée en friche.
Je pense que je suis Je sens mais ne puis Je mens et m’épuise
La pensée en cadence : signe de décadence avancée.
Non sans paradoxe, la pensée n’est féconde qu’à se retirer.
Comme un liquide docile, nos pensées adoptent volontiers la forme du contenant ambiant – cubique, basique et massif, le plus souvent.
La pensée n’est pas un sport collectif. Il me semble – je ne suis pas spécialiste – que les grandes idées naissent dans la solitude du banc de touche, pas dans la cohésion du terrain.
La généralisation est ce qui rend possible la pensée, condamnée sans elle à inventorier. Elle est aussi ce qui annule la pensée, la réduisant à d’ineptes jugements.
Je trouve crétine la formule ‘tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler’. Je dirais plutôt ‘essaie sept tournures de ta phrase sur ton cahier avant de penser’. Parce que, même si c’est difficile à admettre, la pensée est un effet. Et ce...
Assis l’on converse et debout l’on débat ; en marchant l’on pense.
L’écriture est la trace d’une pensée qui n’est pourtant jamais passée.
Non à la pensée unique, hurlèrent-ils, dans un mâle indignement synchrone !
Dire toujours ce que l’on pense ? Dites, vous n’y pensez pas ; le monde ne tient que parce que l’on se retient.
Si je devais condenser ma pensée en un mot singulier, ce serait pluriel.
Interpréter, c’est renvoyer la balle. La pensée est un jeu et le gardien lui-même ne doit rien garder.
L’ambiguïté, c’est ce jeu dans la pensée qui interdit l’arrêt sur idées.
La pensée n'est pas une chasse au trésor. Osons la cuisine sans recette !
Animal, mon ami, comment te dire, toi qui ne parles, comment te faire comprendre, toi qui ne penses, que j’ai honte aujourd’hui d’être l'animal doué de parole et de pensée.