Ça fait bling bling autour de lui quand il parle ; ça fait boum boum dans son cœur quand elle écoute.
L’amour est un peu comme la musique de Pierre Boulez : difficile à jouer, pas facile à entendre.
Ça fait bling bling autour de lui quand il parle ; ça fait boum boum dans son cœur quand elle écoute.
L’amour est un peu comme la musique de Pierre Boulez : difficile à jouer, pas facile à entendre.
La colère est un vilain défaut quand elle n’est pas exprimée.
Hier soir, c’était musique classique : audition des jeunes élèves du Conservatoire. Au programme Vivaldi, Pachelbel, Mozart, ça fleurait bon son adoucissant de moeurs…
Eh bien non ! J’ai trouvé proprement honteux le comportement tout bonnement scandaleux de cette mère absolument indigne qui a pleuré en entendant son enfant massacrer Vivaldi. Certes, elle
avait raison, son enfant était nul, sa prestation insupportable : une offense au violon, une insulte au printemps, une violence à la musique. Soit, elle n’avait pas tort, son enfant était
vraiment nul, mais ce n’était pas une raison pour l’humilier davantage encore en prenant le parti de Vivaldi.
Morale est fille d’Opulence et de Ressentiment.
Les coûts et les douleurs, ça se discute. Ça occupe même la quasi-totalité des discussions.
Et pourtant, l'essentiel n’a-t-il pas plutôt à voir, en un sens, avec la dépense et la santé ? Prodigalité vitale, saine générosité.
On ne part pas sans dommages ; on ne reste pas sans séquelles.
Vif et lumineux quand la nuit s’impose à tous ; sombre et mou quand le matin ordonne le tout.
Il faut toujours que tu te fasses remarquer.
Aujourd’hui, c’est marée basse : le désir s’est retiré, envasé, amolli.
Je rêve d’une vraie belle colère qui redonnerait à l’homme sa voix et sa fierté.
Nos trains ont franchi la barre des 500 km/h ; nos télescopes atteignent aux confins de l’univers ; nos ordinateurs peuvent stocker plus d’informations que toutes les bibliothèques
réunies…
Nous sommes en passe de maîtriser le gène après avoir dompté l’atome. Rien assurément ne résiste à la surpuissance de l’hyperintelligence humaine.
La faim n’a qu’à bien se tenir, nous allons peut-être un jour nous attaquer à elle. Il est probable que nous n’en ferons qu’une bouchée.
Parfois, rarement, il s’acoquine avec un quotidien peu fréquentable, le concept.
Il y perd en tenue, il y gagne en consistance.
Il est des jours qui finissent, malgré eux et non sans résistance, victimes de la nuit, envahisseur inexorable qui refuse tout débat.
Il est des matins qui font irruption, violents et suffisants, achevant nos nuits inachevées, honteuses et sans recours.
Tyrannie de l’horloge, ce despote métronomique, qui régule nos rythmes, cadence nos pas et se joue de nos désirs.
L’ironie : acuité du regard ou cécité partiale ?
Hier soir, c’était théâtre. Goldoni.
C’est important le théâtre, c’est une petite fenêtre ouverte sur notre grand monde, un état des lieux actualisé, un espace de dialogue et de partage.
Par exemple, j’ai appris par ma cousine E. que je ne vois que là, que son frère avait quitté sa femme et que son père n’était pas mort. M. D. m’a raconté l’histoire – quelle
honte ! – de Mme. L. avec le fils de sa femme de ménage ; en plus c’était prévisible ! J’ai eu le temps, quant à moi, de les mettre en garde contre la caissière n°3 de C. qui
se trompe toujours – soi disant – en rendant la monnaie.
C’était bien Goldoni, mais l’entracte a été un peu court.
Ô Grenelle Malfaisant
On Gesticule et Manipule
Obscurs Gouvernements Monarchiques
Obligés de Gros Marchands
Oublieux des Gens du Monde
Obscène Gangster Monsanto
Ordonnateur du Gaspillage Mortifère
On Gruge et Ment
OutraGeuseMent
Osons Grandir Modestement
« Ce qui ne me tue pas me blesse », Fred Niche.
Dégradation durable.
Je cherche une phrase, brève, impérieuse et lumineuse comme un éclair – évidence solaire sur fond de néant noir.
Non pas pour mieux voir, éclairé, savant, prévoyant, mais pour avancer ensuite, aveuglé et naïf, guidé seulement par un avenir rémanent, souvenir incertain d’une souveraine certitude qui préserve
du repos et nourrit les échappées.
– NAN (se demandant encore, tout en buvant son café, pourquoi quelque chose il y a et non pas plutôt rien ?) : Tiens, Elgé, ! bonjour, où étais-tu ?
– LOUIS-GONZAGUE (à l’excitation périurbaine, remonté comme un tribun, habité comme un militant) : J’étais dans le monde, moi, la vraie vie, les vrais gens, les vrais
mots. Ton blog c’est l’artifice pur, le virtuel frileux, la démission des bavards oiseux au ventre plein ; tu as beau t’inventer des interlocuteurs, c’est le désert, tu n’y es pas même seul, tu
n’y es rien, un non-être dans un non-monde, juste une illusion électronique, pas de visage, pas de regard, pas de voix, pas de mains. Tu n’existes pas, je n’existe pas.
– NAN (se demandant s’il n’était pas déjà un peu tard pour boire du café) : Oui, tu as raison, en un sens, tiens, bois ton non-café, il va être froid.
Je parle de fougue et d’attente, de flamme et d’usure, je parle d’érection, de brûlure, de puissance, je parle du feu et de l’abandon, du printemps et de l’absence, je parle de nostalgie, de cendre, de silence.
Un esprit sain dans un corps beau
Une ville en rose pour des gens bons
Une terre fleurie pour une vie d’ange
Un homme moderne et une femme in
Un ciel unique un pays-monde
Blanc ou noir
Nord ou sud
Pile ou face
Vie ou mort
Le temps parfois s’impatiente et, très injustement, accélère et brouille les cartes. Mais le plus souvent, discret et silencieux, plein de cette sérénité que seule la certitude de ne jamais
perdre peut donner, il attend son heure, renonçant à prendre la main.
Ça ferait un redoutable joueur de poker.
Cet endormi qui lézarde au soleil garde un œil ouvert sur le lézard endormi un peu plus bas.
Je les observe, guettant quant à moi l’heure à partir de laquelle on peut décemment aller faire la sieste.
En attendant – merci France Inter – je vais en Colombie, au Tibet, au Darfour, me battre contre la violence, le mal et l’injustice. Dieu merci, je ne suis pas seul, il y a Mélanie,
Jacques, Sylvie, Pierre et tous ces auditeurs qui téléphonent pour me soutenir dans ces redoutables combats.
"Partager" dit deux choses contraires : – diviser puis soustraire une part, se la réserver et distribuer les autres ; – additionner ses efforts ou ses sentiments pour en
multiplier l’intensité.
"Partager" réussit donc l’exploit de réunir les quatre opérations d’arithmétique ; on devrait pouvoir en faire quelque chose.
... je veux dire quelque chose d’autre qu’un joli mot.
Écrire une fois par jour, c’est beaucoup trop – même pour un minimaliste.