Étranger au calcul
inapte à la mesure
ton joli sourire
Étranger au calcul
inapte à la mesure
ton joli sourire
Sans cesse je m’interroge et ressasse, inlassablement : est-ce que la mer descend d’abord, aventurière audacieuse et curieuse, pour ensuite, nostalgique ou penaude, remonter, ou bien à l’inverse, monte-t-elle d’abord, terrienne sociable et timorée, pour ensuite, déçue ou blasée, redescendre ?
des mots infidèles pour des pensées pérégrines pour des chants enivrés pour des oreilles incertaines
Quelque chose demeure encore peut-être – ou peut-être pas – qui se tient et se contient, souterrain à peine, à la patience sans fatigue, endormi dans quelque geste sûr, tapi au creux des mots, quelque chose demeure encore peut-être, plus puissant que l’atome, qui attend, plus lent que le temps, plus simple qu’un sourire, plus juste qu’un matin, encore peut-être – ou peut-être pas – quelque chose se retient qui viendra, sans effraction, comme un vent apaisé.
Le xxie siècle sera moins ou ne sera pas.
Je suis un provincial, un périphérique, un frontalier, j’aime les seuils et les lisières et les retraits ou les passages. Mauvais géographe, désorienté congénital, je transgresse et délire et me perds le plus souvent possible, ici quand je devrais être là, en minuscules quand on attend les formes, j’applaudis l’instable qui sait éviter le piège et le confort de l’identité, je ris avec l’impudent qui exhibe - quelle honte ! - nos fondements indécents, je salue le nomade, fidèle à ce qui vient, qui écrit léger et gaspille ses pensées, et j’admire les héros, fragiles et inquiets, toujours en avance sur leurs certitudes, qui évident et invitent, et ouvrent et appellent.
Il faut quelque talent pour savoir vous surprendre ; mais il faut du génie pour être imprévisible.
- Louis-Gonzague (sincèrement dubitatif, tangentiellement énigmatique quoique délibérément bienveillant) : quand même, Nan… !
- Nan (tenu éveillé par une lancinante et infatigable suspicion à l’endroit de ce que d’aucuns nomment, à tort ou à raison – telle est d’ailleurs la question –, son
irresponsable désinvolture) : tu as raison Elgé, l’écriture est toujours, en un sens, un retrait ou un abandon ou un mépris, alors ne parlons pas du minimalisme absurde ou de la fiction
métaphysique…
- Eux (exclamatifs quoique monochromes et lestés d’obèses certitudes) : ah ! enfin un peu de lucidité !! un peu de maturité !!! Vous y pensez, vous, à tous ces enfants
qui meurent de faim !!!!
Comment être sûr qu’elle ne cache pas un universel et attendrissant souci du monde, une inquiétude maternelle de chaque instant et pour chacun, l’hyperactivité grotesque et stroboscopique de la poule.
L’homme a un avenir parce qu’il n’a pas de destin.
C’est bien d’être célèbre, encore faut-il le faire savoir.
Si N. S. installe un groupe de réflexion sur « la croissance de la liberté », et s’il cherche un président pour driver cette commission, dites-lui que je suis prêt – juste le temps de m’acheter une chemise col MacDo.
1. L’âge ingrat de l’insouciance.
2. L’âge aigri des renoncements.
3. L’âge hagard de l’incontinence.
Mes éminents et très érudits collègues de la faculté libre de théologie me pressent : « fais-nous rire » ; mes e-visiteurs, incultes, impies mais désireux de
faire mieux, m’adjurent : « fais-nous lire » ; mes jeunes voisines me supplient : « fais-nous rêver » ; mon éditeur m’exhorte : « sois plus
cruel » ; ma conscience me taraude « sois plus indulgent » ; « sois moins cynique » ; « plus de tendresse » ; « un peu
d’humanisme » ; « de la lucidité » ; « de la métaphysique » ; « du sens » ; « absurde »… ah ! la vie d’un grand blogueur mégalo
est follement animée.
Néanmoins, merci à tous, je vous ai entendus et travaillerai à vous satisfaire, je suis le blogueur de tous les Français et pas seulement de ceux – assez rares, au demeurant – qui ont
voté pour moi.
Il nous faut faire le deuil de l’absolu et nous mettre sérieusement à l’art.
Eh oh ! ya quelqu’un ? au secours ! suis enfermé dans ce blog depuis 3 mois waa waa waa… ; oh là là, ça résonne là-dedans wan wan wan… ; on m’oblige à écrire tous les jours des âneries ; aidez-moi à sortir… ; personne ne répond, évidemment ; qu’est-ce que ça sent mauvais ici ; peut-être que personne ne m’entend, ou que personne ne comprend, ou qu’ils font tous semblant ; c’est vraiment totalement absurde cette histoire, n’importe quoi waa waa waa… ils ont intérêt à me rembourser...
Dans le mot apocryphe de Flaubert : « je suis Madame Bovary », il faut entendre le verbe suivre.
L’homme est assez inégal dans ses imitations : il fait très bien le coq et le veau, mais plutôt mal l’holothurie et le paille-en-queue.
Un jour mon prince viendra, un jour il me dira :
faut-il être naïve, attendre si longtemps,
craintive et cœur battant, des mots d’amour troublants,
je suis un mauvais rêve et sans trêve je feins,
Éteins vite la télé, lève-toi, marche et deviens.