Mais d’où vient l’expression « une vie de chien » ? Y a-t-il animal, que dis-je être vivant, plus choyé, gâté, considéré ? Une vie de vache ou de veau, oui, de rat, de porc, de poussin, sans doute, de faisan, de bécasse, de thon rouge, d’oie, de pangolin,...
Qu’est-ce qui fait que certains se passionnent pour le chat de Schrödinger et d’autres pour le chien de Paris Hilton ? (Pour info, il s’agit de Prince, un Loulou de Poméranie, beaucoup plus classe qu’Oliver, le Maltipoo de Rihanna – à propos, elle n’est...
Qu’est-ce que le vivant sinon de la matière qui refuse le néant et traîne un peu dans l’être, imaginant les artifices les plus fous pour prolonger son ardente insurrection. Comme l’enfant qui invente quelques ruses pour retarder l’heure du coucher. P.S....
Il tirait le diable par la queue quand une idée lui passa par la tête, dorénavant, il traiterait par-dessus l’épaule tout ce qui lui sortait par les trous de nez, il prendrait le taureau par les cornes, attraperait le destin par le chignon du cou, comme...
– Alors Pierre tu es gentil, ce soir je ne suis là pour personne, je regarde France – Portugal. – Donc, c’est comme d’habitude ; tu sais d’ailleurs que certains en viennent à douter de ton existence. Bon, ce n’est pas le problème. En revanche je serais...
– Oui, le charme du fade et l’élégance de l’inimportant et la saveur de la lenteur, oui la lenteur, lentement, là et l’enchantement encore de la faiblesse, que dis-je ?, la grâce de l’impuissance et puis ce goût à nul autre pareil de l’insignifiance,...
– Ziva, eh j’men balec, boug’ de là. – Mais… euh… c’est ton texte, ça ? – Oui pourquoi ? – Comment ça pourquoi ? Il n’y a rien qui te choque ? – Oh, Monsieur est choqué ! Mais crétin, tu n’as pas compris que tu n’es qu’un ridicule petit acteur, une bouche,...
– Tu vois, pour moi, la plus profonde de toutes les questions, ce n’est pas le sens de l’existence ou ce qu’il y a après la mort. – Non ? – Non, pas même de savoir si dieu existe ou si l’on atteindra un jour à la vérité, la vraie vérité, ces questions...
Et allez ! encore du Baudelaire ! Il commence à me fatiguer celui-là. Tout le monde le cite – une petite fleur, un bout de paradis, quelques audacieux risquent même un petit poème en prose. C’est trop ! Parce que, quand même, lisez-le attentivement, vous...
Un sondage récent montre qu’il y a deux fois plus de lecteurs de romans sud-américains chez les catholiques non-pratiquants que chez les loueurs de matériel de chantier, en revanche, il y a autant de névrosés (à un ou deux points près) chez les charcutiers...
Si vous n’avez rien à cacher, nous explique-t-on, vous n’avez rien à craindre d’une société transparente. Tout voir, tout exposer, tout exhiber, tout pénétrer toujours plus profondément, jusqu’à ce que, précisément, de profondeur, il n’y en ait plus,...
C’est assez rassurant de voir combien ils nous ressemblent. À part leur blouse blanche, comme nous, ils se contredisent et se disputent, ils affirment, doutent ou se trompent, ils s’énervent et s’insultent ou se rassemblent et pétitionnent. Vus de près,...
Tenez, prenez 2 376 498,42 par exemple. Eh bien ce n’est pas drôle, pas triste, pas grave, pas intéressant, pas joli, pas injuste, ce n’est pas critique, pas inacceptable, pas inénarrable, pas ambigu, pas homophobe, pas pimenté, pas historique, pas pittoresque,...
Zut, j’hésite. Je sais quelque chose que vous ignorez, mais que faire ? Si je vous le dis, alors vous le saurez et il en sera fini de ce petit plaisir que j’ai à savoir ce que vous ne savez pas, mais si je ne vous le dis pas, vous ne saurez jamais que...
« Une verticale n’est pas une horizontale redressée ». [Les guillemets ne sont pas là pour indiquer une citation puisque je dois confesser, en toute humilité, être l’auteur de ce trait fulgurant. Ils sont là pour alerter contre les dangers d’un usage...
L’année suivante, en 1992, j’avais refait un petit voyage d’étude. J’étais allé à Arlay cette fois. J’avais rencontré le comte Renaud de Laguiche, le propriétaire du château, là où Yvonne et Séraphin se seraient rencontrés, autour du fameux vin jaune...
Février 1984. Voilà presque trois ans déjà que je travaille avec Odette. Mon manuscrit enfle de façon maladive. J’accumule sans trier, sans ordonner. Odette parle de plus en plus, mélangeant les époques et les personnages, elle se déplace dans son passé...
Parmi nous, certains sont actifs, d’autres passifs, certains sont plutôt verbes et agissent, d’autres substantifs et possèdent, certains accompagnent et révèlent (ou plombent) comme autant d’adjectifs, d’autres marient ou opposent ou enchaînent comme...
Si je tire la langue, tu me crèves le cœur. Si tu parles du nez, je te fais du genou. Si je tends la joue, tu me tiens à l’œil. Si tu rentres le ventre, je te prends la tête. Si je pique du nez, tu me tires dans le dos. Si tu croises les jambes, je tourne...
Zut ! Toutes ces choses que je n’ai pas encore faites et la fin de l’année qui approche. Ça risque de faire juste. Traverser le Kalahari (voire le Kamtchatka (mais en Salomon)) ; sourire au voisin du 42 et lui donner la moitié de mon Royal ; apprendre...
Je ne me peux me défaire d’un tenace sentiment d’imposture. Pourquoi moi, ici, à cette place ? Pourquoi moi ? Je n’ai pas la mémoire de ces histoires anciennes et je m’interroge : n’ai-je pas utilisé les moyens les plus crapuleux pour éliminer mes rivaux...
Dieu que le monde est petit ! Hier matin, au marché, je suis tombé sur Yahvé qui achetait des mangues et le soir, sur le front de mer, j’ai croisé Allah qui prenait le coucher de soleil en photo. J’étais presque déçu de ne pas rencontrer Bouddha en rentrant....
La main parfois déçoit à toucher ce dont la vue nous ravissait, elle ravit pourtant à nous toucher quand le regard nous laissait froid. (Notez qu’en fonction de son orientation, on pourra préférer le reste opposé). La main parfois ravit à toucher ce dont...
Recevez vos mails sur votre montre, faites des photos avec votre téléphone et parlez avec votre voiture ! Notre XXIe siècle a de quoi en perturber plus d'un. J’ai, dieu merci, été préparé depuis très tôt à l’usage d’outils multifonctions avec mon couteau...
La langue s’appauvrit, dit-on, je ne sais. Et ne sais pas non plus si l’on peut vérifier la chose. Ce qui m’apparaît incontestable en revanche c’est qu’elle perd en odeurs : la langue ne sent plus très fort. Je n’entends plus de mots qui sentent le varech...