Le silence parfois est plus parlant que le mutisme !
Le silence parfois est plus parlant que le mutisme !
Souvent la nuit appelle, puis elle part vite se cacher, l’aguicheuse, me laissant seul.
C’est une hypothèse totalement infondée, mais j’ai le sentiment que la bêtise, la haine et la violence grouillent en nous sous une fine pellicule de vernis de socialisation. Et parfois, le vernis craquèle.
C’est assez grisant de devenir adulte, carte bancaire, voiture, nuits sans limites. C’est dans cet état second sans doute que l’on bâillonne définitivement l’enfant qui est en nous.
Qu’est-ce qu’être solidaire ? Qu’est-ce qu’être indifférent ?
Ne devrait-on pas, pour exprimer notre solidarité avec les malheureux que l’on massacre, viole ou extermine en Birmanie, au Kazakhstan, en Syrie… annuler tous les tournois de pétanque, les championnats de crapette, les stages de massage des pieds, les dégustations de whiskies japonais, les anniversaires, crémaillères, bar-mitsva…
Et si l’on festoie, chante, joue et jouit au moment même où d’autres sont torturés, spoliés, chassés, n’est-ce pas de l’indifférence ?
Nos existences encombrées.
Dans la vie, il y a ceux qui descendent sur le terrain et ceux qui restent dans les gradins. En littérature, c’est pareil, il y a ceux qui écrivent et ceux qui lisent.
Il y a aussi ceux qui restent sur le banc de touche, ils sont trop compromis pour lire, mais pas assez fiers pour écrire.
Je n’ai jamais compris l’intérêt que les femmes leur portaient. Leur simplicité et la facilité d’usage sans doute. Je parle des hommes.
Ce que l’on ne pardonnera jamais au capitalisme, c’est de corrompre le désir des enfants.
On a loué le surhomme, on vante l’antihéros, il manque un éloge du médiocre.
– Moi : Je ne me comprends pas toujours, qu’en penses-tu ?
– Moi : Oh je sais, toi non plus.
– Moi : Non mais c’est vraiment n’importe quoi !
L’égoïsme préserve de la haine.
Ensuite, il y a aussi la gentillesse, la prévenance, la modestie, la sollicitude, le dévouement…
Le chat se moque du voilier au loin et ne rêve pas de départs, il ignore le parapente au-dessus de lui et n’a pas envie d’aventures. Sans ambition, sans désir d’ailleurs, sans volonté de se dépasser, il jouit de sa présence. Il est là, tellement là, sans reste, sans manque.
– Lui (lyrique, exalté, pastoral et amoureux) : Tu es ma vitamine D, mon amour, mon vaccin universel, mon jus de betterave et mon antiride…
– Elle (efficace, sensible, amène et gourmande) : Passe-moi le sel, s’il te plait.
Alors que l’on ne cesse de se montrer, s’observer et s’imiter, on veut être une personne unique. Ça ne va pas être simple.
Oublie et n’attends pas, alors ton présent prendra ses aises.
– Lui : Félonne !
– Elle : Foutriquet !
– Lui : ?!
– Elle : !?
(Je prie mes chers lecteurs de me pardonner l’indigence de cet échange, depuis un moment, je cherchais vainement à placer ces deux mots magnifiques. Voilà qui est fait. (Quant à vous, personnages, contentez-vous de dire ce que j’écris, je n’ai aucun compte à vous rendre. Merci.))
Il y a les antivax, pro-Zémour qui préfèrent les chats et ne boivent pas de café ; il y a les supporters du PSG, qui partent en vacances en août, n’aiment pas les kebabs et détestent les karaokés ; il y a les intolérants au lactose qui regardent BFMTV, se moquent de l’OTAN et utilisent un rasoir mécanique ; il y a les sympathisants LR, qui parlent l’italien, pratiquent la sodomie et se complémentent en magnésium ; il y a les Macron-compatibles, qui sont contre le nucléaire, mais pour la chasse à courre et le travail le dimanche ; il y a ceux qui lisent Houellebecq, consomment du gluten, ignorent tout de Booba et portent des chaussettes en fil d’Écosse ; il y a les amateurs de sudoku, qui transpirent des pieds, sont croyants, mais non pratiquants et ne chantent pas sous la douche ; il y a ceux qui rincent les assiettes avant de les mettre dans le lave-vaisselle, font la sieste le dimanche, trouvent que les vieux sentent mauvais et regrettent les années Mitterrand ; il y a ceux qui connaissent le facteur Cheval, font leur footing avec un casque, sont chez SFR et ont peur des araignées ; il y a ceux qui ont la vocation, n’ont pas trouvé l’âme sœur, ne disent jamais non à un petit côtes du Rhône, mais n’aiment pas avoir du sable dans les chaussures.
Quelle belle diversité ! Et l’on veut nous faire croire qu’une mondialisation étoufferait ces irréductibles singularités.
J’ai décidé d’apprendre le portugais, mais j’ai beaucoup de mal avec la prononciation et chaque fois que je retiens un nouveau mot, j’en oublie deux. Alors de temps en temps, pour me remonter le moral, je vais sur des sites étrangers d’apprentissage du français. Je m’en sors vraiment bien.
La réalité augmentée existe déjà, c’est la littérature.
Voilà qui est fort embarrassant. D’un côté on en fait trop à construire, échafauder, structurer, goudronner, opérer, fabriquer, édifier, bétonner, entreprendre, exécuter, procéder, produire, usiner et de l’autre, à s’affairer sans faire, on se désole dans une existence insatisfaite et se dissipe dans une agitation inconsistante et contrefaite.
La question est donc simple à poser, comment être bien-faisant ?
J’ai décidé de ne plus lire que les livres de moins de cent trois pages. Ça réduit beaucoup, d’autant que je ne lis jamais les livres de moins de quatre-vingt-onze pages. Et tout ceci sans la moindre raison, parce que j’ai aussi décidé, en ce début d'année, de donner tort à Leibniz et son principe de raison suffisante.
À chacun ses bonnes résolutions.
Les plus fins connaisseurs du langage sont les poètes et les dictateurs.
Le monde est un théâtre, oui, et s’il est des zones moins éclairées que d’autres, il n’y a ni loges, ni fosses, ni gradins, ni coulisses, car être c’est apparaître.
Alors je nous souhaite une très belle a… Non, je déconne.
Cessons de souhaiter, voulons !