Le succès intemporel du coucher de soleil est très largement dû à la brièveté du spectacle. Les dramaturges, chorégraphes et autres cinéastes devraient méditer cela ou programmer leurs représentations à huit heures du matin.
Le succès intemporel du coucher de soleil est très largement dû à la brièveté du spectacle. Les dramaturges, chorégraphes et autres cinéastes devraient méditer cela ou programmer leurs représentations à huit heures du matin.
Quand il manque, c’est fade et plat, mais à vouloir en mettre partout, du sens, ça écœure.
– Mon Kevin, la vie sans toi c’est comme un burger sans ketchup.
– Ma Cynthia, sans toi la vie c’est comme un poulet sans panure.
– Tu vois, l’amour, ça nous rend poètes.
– C’est vrai ça. Tu la veux à quoi ta pizza ?
J’apprends que les jeunes parlent de sexe quand ils utilisent l’émoji aubergine. Alors je regarde dans mon pantalon et m’inquiète. Rien n’est plus comme avant.
Le plein appelle le vide et le vide, le plein
Le pain appelle le vin et le vin, le pain
Le pli appelle le vit et le vit, le pli
– Ça va mal finir cette histoire.
– De quoi parles-tu Dieu, demanda Pierre ?
– De l’histoire de l’humanité
L’écriture, c’est un peu comme le jogging. Plus tu pratiques, moins c’est douloureux, à l’inverse, si tu t’arrêtes trop longtemps, il faut recommencer par des petites distances et des pauses fréquentes.
Écrire est aussi une activité physique.
Citer n’est pas penser, disait à peu près Kant.
Je pense comme lui.
Les bulletins météo résistent encore, mais à part ça, plus rien ne semble nous intéresser hormis la guerre en Ukraine. Le Covid, le foot, la naissance d’un panda, rien. Même les résultats du loto sont boudés.
Écrire un poème après Auschwitz est barbare, disait le philosophe Adorno. Il avait raison, et pourtant, contre cette raison, il faut continuer à écrire de la poésie, malgré la folie Poutine, il faut continuer même à être léger, drôle, absurde, continuer à rêver et penser.
Je ne suis pas sûr que l’argument porte, mais je pense que ce n’est vraiment pas écologique une guerre.
Troublante époque. On en viendrait presque à aimer McDonald’s, Amazon et Shell.
On tombe le masque donc.
Zut, il va falloir recommencer à sourire et à saluer.
Sans le demander, sans rien imposer, les chiens et les chats ont lentement mais sûrement pris le pouvoir et asservi les hommes.
L'homme, excessif par défaut.
Il y a ceux qui utilisent un filet à papillons et les attrapent déjà élaborées, ceux qui les sculptent ou les modèlent à partir d’un bloc de marbre ou de glaise informe, il y a ceux qui raboutent des chutes trouvées ici ou là et en font un tapis mendiant, ceux qui se tiennent à l’affût et les guettent patiemment, ceux qui les chassent lourdement armés et ne leur laissent aucune chance, ceux encore qui se laissent surprendre alors qu’ils ne cherchaient rien, ne voulaient rien, n’attendaient rien.
Il y a toutes sortes de façons de trouver une idée.
Le sommeil n’efface rien, mais il donne la force de réécrire.
Dans ce monde en crise, une chose est rassurante : l’avenir garde encore une part d’imprévisibilité.
– Il est vraiment temps qu’il vole de ses propres ailes et construise son nid.
– Mais il est encore si petit, il peut encore rester.
– Quelque chose me dit que tu vas encore avoir raison, dit monsieur Boomerang à sa femme en lançant loin leur enfant.
C’est un fouinard futile et tourmenté, le lecteur d’aphorismes.
C’est un imposteur prétentieux et paresseux, le faiseur d’aphorismes.
– Allo Alain, c’est Lola. As-tu lu la lente dégringolade de la Lune de Luc Laval ? C’est long et sale.
– Salut Lola, oui, je l’ai lu, l’alibi anal est nul, mais l’analyse du déclin des câlins est limpide.
C’est facile la littérature, dit-on, on peut écrire n’importe quoi.
Au contraire, c’est là sa plus grande difficulté.
Autre dégât collatéral de cette guerre immonde : le relativisme, provisoirement intenable.
Pour la paix, c’est comme pour le tango, il faut être deux. Pour la guerre, un seul suffit.