– Bonjour, c’est encore moi, Gros-Lulu.
– …
– Est-ce que quelqu’un voudrait bien m’apprendre à faire un tube avec la langue ?
– …
– Je voudrais bien aussi savoir dire des choses drôles.
– …
– Ou jolies ou intéressantes.
– …
– Eh, monsieur l’Auteur ! C’est pas un dialogue, ça. Je parle tout seul et c’est vraiment pas très drôle ni intéressant. Pourquoi vous dites rien ?
– Attends que je t’explique Gros-Lulu, expliqua l’Auteur à Gros-Lulu, un personnage ne peut pas dialoguer avec son auteur, il y aurait une aberration énonciative. L’auteur doit savoir se faire discret et le personnage doit donner l’illusion d’être autonome.
– Ça je comprends bien, mais vous n’avez qu’à inventer un personnage d’auteur pour parler avec moi.
– Alors là Gros-Lulu, on ne comprendrait plus rien, déjà que l’auteur est un drôle de personnage. Et puis qui écrirait le texte de ce « personnage d’auteur ». Il ne t’a pas échappé que tu es dans un blog littéraire. Sois patient, tu vas prendre de la consistance avec le temps. Tu comprends, un personnage ne vieillit pas, il murit, il mature.
– D’accord, vous devez avoir raison. Au fait, vous voudriez pas changer mon nom. GL, par exemple ça serait bien.
– …
– Ça y est, il recommence à se faire discret. On n’imagine pas la solitude d’un personnage de blog !