– Gros Lulu : C’est gentil de dialoguer avec moi, Monsieur l’Auteur.
– Monsieur Lhoteur : Non, ce n’est pas gentil, c’est contractuel. J’ai un texte, je le dis.
– G. L. : Allez, ne faites pas le modeste, je sais bien que vous n’êtes pas seulement un personnage. D’ailleurs, vous ne voudriez pas m’arranger un bon coup ?
– M. L. : Non. Écoute Gros Lulu, je peux néanmoins te donner un conseil. Ne compte pas sur les autres et doute de toi. Tu verras que bon an mal an, ça ne se passe pas si mal, sauf accident, on arrive au bout de l’histoire.
– G. L. : Oui mais c’est facile de dire ça quand on s’appelle l’Auteur. Vous avez le rôle principal, vous faites ce que vous voulez et vous décidez pour les autres.
– M. L. : Tu sais Lhoteur, Robert ou de La Motte Piquet, ça ne change rien. On est tous le rôle secondaire de quelqu’un, tous. Ne cherche pas le bon coup. La seule chose que tu puisses un peu contrôler, c’est l’intonation.
– G. L. : Mouais, je ne comprends pas tout, mais quelque chose me dit que je ne suis pas d’accord. En tous les cas, merci, vous êtes un bon auteur. Je commence à apprécier mon personnage.
– M. L. : Je ne suis pas l’auteur.
– G. L. : Bien sûr, et moi je ne suis pas Gros Lulu.
– M. L. : Je suis Lhoteur. L, h, o.
– G. L. : Elle a chaud ?