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C'est Peu Dire

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Un Reste À Retrouver

3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 00:18

Gros Lulu : J’aimerais bien, comme ça, ouvrir la bouche et bim, je balance un truc de ouf, voilà, et que tous les lecteurs, et ben, y soyent scotchés, vous voyez ?

Monsieur Lhoteur : Je vois surtout qu’il y a encore du travail.

G. L. : Oui je sais, mais si je n’arrive pas à être un bon personnage, c’est à cause de vous, c’est vous l’auteur des dialogues. On dirait que vous n’avez plus d’inspiration.

M. L. : Non, moi je suis Lhoteur, avec un ‘o’. Et sache aussi qu’il n’existe rien de tel que l’inspiration.

G. L. : … avec un haut et surtout des bas, je dirais. Hé ! c’est pas mal trouvé ça !

M. L. : Tout à fait, de la grande littérature. L’auteur se surpasse.

G. L. : Ah oui, c’est vrai, c’est l’auteur qui écrit. Justement, comment ça vous vient les idées Monsieur l’Auteur, quand vous en avez ?

– M. L. : Grande et mystérieuse question. L’écriture, c’est un peu comme l’amour, tu peux t’inscrire sur des sites de rencontres ou faire des stages d’écriture, mais je crois plutôt à la disponibilité. Tu me suis ?

– G. L. : Non.

– M. L. : Comme d’habitude. Bon, disons que ta tête est comme une maison ; la disponibilité, c’est laisser les portes et fenêtres ouvertes, ne pas avoir une radio allumée toute la journée et avoir toujours une assiette et une chaise vides.

– G. L. : D’accord, mais parfois il doit y a des visiteurs qui squattent et vous dérangent.

– M. L. : Bien, tu vois quand tu veux. En effet, et ceux-là, idées noires, idées bêtes, poncifs ou préjugés, tu ne peux pas les chasser, tu dois juste ne pas les retenir parce qu’ils prennent vite toute la place.

– G. L. : Et si on ne s’en occupe pas, ils ne restent pas ?

– M. L. : Exactement. Mais à l’inverse, si tu as un visiteur intéressant, tu ne le lâches pas. Tu l’écoutes, le relances, le bouscules un peu, tu l’accompagnes, parfois tu le contredis, bref, tu es disponible.  Tu peux même le laisser se reposer dans ta chambre, mais tu t’arranges pour qu’il ne puisse pas s’échapper en douce sans avoir laissé son téléphone. Bon, c’est métaphorique, tu comprends ?

– G. L. : Un peu, mais pas pour le téléphone.

(L’auteur, bien obligé de surveiller un peu ses personnages : Oui, pour la disponibilité il n’a pas complètement tort, enfin, c’est quand même beaucoup plus compliqué qu'il se l'imagine. Ce Lhoteur n’est pas un auteur, ça se voit bien.)

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