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C'est Peu Dire

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Un Reste À Retrouver

21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 02:53

L’auteur : Dis-moi franchement, tu le trouves comment Gros Lulu ? J’ai du mal à me faire une idée ; parfois il m’insupporte et parfois il m’énerve.

Un ami (éditeur) : Tu me demandes sérieusement ? Mais c’est un de tes meilleurs personnages. Il est comique, beaucoup plus fin qu’il n’y paraît, il est même attachant par certains côtés.

L’auteur : Vraiment ? Tu me rassures. Et tu crois qu’il peut trouver son public ?

L'ami (éditeur) : Alors là, je n’ai aucun doute. Ça ne sera peut-être pas la star de l’année, mais il va en faire fondre plus d’une. Tu vois, quand je ferme les yeux et que je l’imagine, eh bien je vois un type plus fort que gros qui suscite l’intérêt et inspire confiance. C’est tout le contraire de ton Lhoteur, quel personnage détestable ; lui, tu as envie de le claquer.

L’auteur : Bon, je te crois, c’est toi le spécialiste. Et pendant que j’y suis, parle-moi de Œuf. Comment tu le perçois lui ?

L'ami (éditeur) : Alors pour être sincère, je ne suis pas convaincu par Poule, elle est vraiment malaisante, si tu me passes le mot. Et puis entre nous, quelle pimbêche, je n’en voudrais même pas en barbecue tellement elle est sèche et rigide. Ton petit Œuf, c’est tout le contraire. Il est vif, pertinent, il a juste ce qu’il faut d’insolence. Vraiment, lui, je le signe.

Ayant trouvé un saut de paragraphe assez large pour elle, Poule entre dans le dialogue et tombe sur monsieur Lhoteur en train de relire Cent ans de solitude.

Poule : Bonjour Monsieur, je suis Poule, j’habite dans le dialogue d’à côté, je cherche mon partenaire, Œuf. Il a dû se perdre. Il est encore petit et fragile.

Monsieur Lhoteur : Non, il ne s’est pas perdu. Il est là avec Gros Lulu, ils jouent à l’auteur et un ami (éditeur). Tenez, écoutez-les.

L'Ami (éditeur)/Œuf : Mais Œuf et Gros Lulu ont le même problème, si tu veux mon avis. Leurs partenaires, Poule et Lhoteur. Tu devrais penser à un remaniement caractériel.

L’auteur/Gros Lulu : Ou alors, je les mets dans le même dialogue : La Vioque et le Vilain. Hi hi hi !

L'ami (éditeur)/Œuf : Oui ou Faraud et Péronnelle. Mais là ils se retrouveront vite au pilon… ce qui ne serait pas totalement incohérent pour une poule. Ah ah ah !

Poule : Ah mais oui, c’est eux. Ils parlent de moi. En plus, qu’est-ce qu’ils imitent mal.

Monsieur Lhoteur : Oui mais ils font très bien Pignouf et Couillon.

Poule : Ce n’est pas drôle et je m’inquiète. Œuf passe son temps à se déguiser et à imiter. Je le trouve instable. Avoir du caractère, c’est avoir un caractère, dit souvent monsieur Coq (Monsieur Coq c’est mon mari ; il ne parle pas dans le dialogue parce qu’il est très occupé).

 Profitant d’un saut de page, Panda se faufile dans le dialogue et continue discrètement sur le même thème, pensant ainsi passer inaperçu.

Panda, profond, noir et blanc : Le bambou est le bambou, il est aussi le couteau, la flûte et le paravent, parce que le bambou n’est pas le bambou.

Monsieur Lhoteur, piquant : Quelqu’un a commandé une peluche gothique ? C’est livré.

Panda, imperturbable : Trop nombreuses, les gouttes de pluie, et la mer est sans famille, mais pour la rivière, ses rives et ses rus, ses nappes et ses lacs, le compte est bon.

Poule, étroite et prévisible : Non lui je le connais, il vient de notre dialogue, c’est Panda. Il parle toujours comme ça, on ne comprend jamais.

Panda, attrapant le mot au bond : Toujours n’est jamais assez mais jamais est toujours trop.

N’ayant besoin ni de saut de page ni de saut de paragraphe, vu qu’il est soi-disant omniprésent, Dieu dit.

Dieu : Bonjour la compagnie, dites, vous n’auriez pas vu Pierre ?

L’auteur, dépité, désemparé, découragé et sans ami (éditeur) : À quoi ça sert que j’écrive des dialogues si chacun n’en fait qu’à sa tête. Ce dialogue est absurde et ces personnages n’ont aucune tenue. Normalement, chacun a sa place, chacun a son rôle, chacun a son dialogue mais tout le monde s’en fout ici : Dieu, Gros Lulu, Poule… et pourquoi pas le fildefériste aussi !

La pole danseuse, gênée et occupée : Alors non, monsieur l’Auteur, mon mari est très occupé en ce moment, si vous voyez.

Maurice T., un lecteur : Il faut savoir terminer une brève.

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