Interpréter le monde est vain, soit. Mais faut-il pour autant le transformer, le déformer, le difformer… et finalement le réformer (P4).
Merci de ne pas colmater la fuite du temps.
Est venu le temps d'une critique de l'irraison économique.
Qui suis-je ?
Qui sommes-nous, devrait-on dire ?
Parce que le je est moins singulier que pluriel, mais aussi, parce que l'être est plus relation que substance.
Rien de plus salutaire qu'une crise des évidences.
À condition de ne pas l'expliquer - évidemment - par quelques causes très nécessaires et prévisibles.
Vivre, c'est une chose. Exister, c'est une autre histoire.
Une histoire, justement, qu'il faut raconter et qui doit être écoutée, faute de quoi, on n'existe pas.
Sauvons les bancs publics, les places et les chemins.
La victoire du dedans sur le dehors entraînera la sclérose ici et l'abandon là.
C'est à la première aube, encore transis des peurs d'une nuit glaciale, au fond d'une caverne hostile, que des hommes ont rapidement signé le premier contrat social.
Ils ont l'esprit d'aventure, les voyageurs, et le goût de la rencontre.
Mais savent-ils ne pas comparer ?
Sujet, verbe, complément.
J'habite en France, j'ai 30 ans, tu es amoureux, elle ne mange pas de porc, on vote à gauche, nous n'aimons pas Proust, vous pratiquez le golf et la chirurgie, ils ont été licenciés.
Comment ne pas voir que ce sont les compléments qui font le sujet - un sujet qui complète, rien de plus, pas de quoi enfler.
Les philosophes manqueraient de souplesse ?
La philosophie pourtant fait le grand écart entre la science et la poésie.
Pour savoir si l'on est grand ou petit, il faut se mesurer.
Non pas se mesurer soi-même, mais au contraire, se mesurer à l'autre, dehors.
Définition portable de l'homme : contingence, finitude, pluralité.
1. [h]o/au(m)me ? ; 2. /omm/ ; 3. hommeS
Je m'explique mal cet évident mystère : Héraclite a indubitablement eu connaissance des écrits de Heidegger.
La nature n'apprend rien.
Parfois seulement, elle montre, en silence, indifférente et par hasard.
Entendre les blancs entre les mots, voir les vides entre les vies, non pour faire l'éloge du néant et humilier la substance, mais parce que le monde est une mêlée.
avoir le dernier mot
vs
donner le premier silence
L'humanité : qu'elle soit moins l'histoire d'une aventure qu'une aventure de l'histoire.
Elle est curieuse cette idée que l'on quitte le langage quand l'on va aux choses.
Si l'on vient à rencontrer une chose que l'on ignore, on demandera d'abord : « qu'est-ce que c'est ? », et son nom, donné en guise de réponse, nous satisfera.
Être n'est pas avoir, et, c'est acquis, nous ne sommes pas ce que nous avons.
Mais exister, c'est-à-dire devenir, ce n'est pas être non plus. Car être c'est avoir le temps, ou croire pouvoir le posséder.
Alors : « n'aie ni ne sois, deviens ».
- Qui suis-je ?
- Mais tu es toi voyons ! (rires)
Et Ontologie remercia Grammaire, qu'elle trouvait beaucoup plus sympathique que Théologie.
Qu'on l'accélère ou le ralentisse, qu'on l'infléchisse ou le retienne, bref qu'on le prenne et le donne. Voilà bien ce qu'il doit attendre.
Au lieu de cela, le plus souvent, on le perd, on le laisse passer.
Alors, résigné, il passe.
Le temps.
Le filaos, léger et délicat, envie le vol élégant du paille-en-queue : « je saurais bien faire l'oiseau, moi aussi, sans ces racines grossières qui m'enchaînent et me condamnent à n'être qu'un mauvais parasol pour peaux d'enfants ingrats ».
L'infini n'est pas habitable.
Lui manque les limites qui finissent et définissent ; lui manque le début et la fin qui donnent sens ; lui manque les bornes qui donnent lieu.