14 avril 2011
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02:30
« L’Xstence précède l’Yssence », imposa l’xtentialiste debout à la tribune. « L’humanité se compose de plus de hordes que de gisants » osa un ositiviste impudent. Le débat sur
la dentité commençait fort. Après quelques échanges courts entre un décaphoniste corsé et un postmarsiste lunaire, une bande de tructuralistes alliée pour l’occasion à quelques ristotéliciens
séparatistes attaqua sauvagement la délégation des gendersudettes du grand nord vainement défendues par un pergsonien intuitif. Sentant que les échanges perdaient en pertinence argumentative et
en densité conceptuelle, un patérialiste hystérique lança, non sans panache, un tonitruant « l’histoire des sociétés n’a été que l’histoire de mères cantatrices ». Le résident
surveillé, ému quoique convaincu, leva la séance.
On se congratula et on alla beaucoup déjeuner.
3 avril 2011
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12:20
Perdu monde. Merci déposer ici. Petite récompense.
22 mars 2011
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Le crapaud tout énamouré de sa crapaude pustuleuse s’émerveille de ses facétieux et gluants crapoussins.
Admirable leçon de tolérance esthétique !
18 mars 2011
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03:46
Voilà bien trois heures que ce papillon de nuit − un Noctua pronuba, me semble-t-il − s’agite, telle une comète disgracieuse, autour de ma lampe. Trois longues heures d’une vie qui
n’en comptera pas plus de quarante-huit !
Comment peut-on manquer à ce point d’ambition.
17 mars 2011
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03:45
Tu tiens combien de temps sous l’eau sans parler ?
13 février 2011
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03:23
Ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement, pour voir ou être vu.
Il y avait un boucher-charcutier, néo-retraité qui sentait la lavande bio et l’ennui, un jeune crétin des villes à tête de mixeur sans fil et sans idées, il y avait un couple de cravates
ébouriffées aux couleurs tunisiennes, des mocassins à glands qui se prenaient pour un Van Gogh heideggérien, il y avait des papillons d’or fin que l’on eut préféré en chocolat corsé, il y avait
beaucoup de monde, beaucoup de choses, le fils putatif de la petite marchande d’allumettes, une visseuse à main (que personne n’avait invitée, évidemment) qui tentait désespérément de cacher sa
mèche télescopique, une chroniqueuse caustique nue mais trilingue, une indéfinissable odeur de ressentiment participatif, il y avait la prof de maths, ses châteaux en Espagne et ses friponneries
nippones, et puis le souvenir râpeux de ton câlin post-traumatique, et encore, j’en oublie, les échantillons soldés de discours exemplaires, les héros du ministère de l’érotique pathétique…
Pour une raison que je ne m’explique pas Madame Lebon n’était pas là.
11 février 2011
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11:35
Lentement, et sans que cela ne semblât surprendre quiconque, son œil droit vint à se fermer, puis se rétracta, pour cicatriser, si l'on peut dire, et disparaître totalement, laissant place à une
espèce de nombril à cils, annulant ainsi de façon ingénieuse, son disgracieux strabisme.
3 février 2011
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03:27
Je crois que je préférerais encore un siège à l’Académie française à une place dans un dictionnaire de citations.
Ajouterai-je que ni la place ni le siège ne sont à l’ordre du jour.
31 décembre 2010
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S’il est un jour sans obligation d’innover, c’est bien le dernier de l’année.
Demain nous tâcherons d’être inventif.
23 décembre 2010
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Couché, on dort mieux mais on court moins vite.
19 décembre 2010
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Taper # si vous voulez hausser le ton.
14 décembre 2010
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Où ai-je mis mon pense-bête ?
8 décembre 2010
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10:55
La durée d’éblouissement émerveillé, de surprise enchantée, de passion troublante et de jouissance inédite est courte, on le sait. On dit moins qu’elle est probablement proportionnelle à la durée
globale moyenne d’une vie ou d’une histoire.
Il est alors certain qu’aucun chronomètre n’a encore la précision requise pour mesurer la durée de l’orgasme du bombyx du mûrier dont la longévité n’excède guère 48 heures.
On a peu d’informations sur le cas de la palourde, et c’est bien regrettable. On peut néanmoins conjecturer une belle aptitude à séjourner dans la jouissance quand on sait que le bivalve peut
vivre 300 à 400 ans !
2 octobre 2010
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02:36
Je suis tout retourné : j’ai l’eau à la langue, un cheveu sur le pied, j’ai la bouche en chair de poule et l’estomac dans le nez, je me donne cœur et âme, je suis bien en peau et en os mais
j’ai le cul sur la main.
21 septembre 2010
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13:22
J’en ai gros sur moi, dit la patate, nous nous sommes tombé dedans, dirent les pommes, là vous nous racontez, interrompirent les salades, y’a pas quelqu’un qui voudrait nous mettre du beurre,
conclurent, en cœur, les épinards.
17 septembre 2010
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02:55
Après d’épuisantes investigations scientifiquement menées, je suis enfin en mesure d’affirmer que, malgré un petit tiers de siècle d’écriture quasi quotidienne, jamais encore jusqu’à ce jour, je
n’avais utilisé les mots, fort charmants au demeurant, hypocoristique, fesse-mathieu et clafoutis.
Je tenais à corriger cet oubli bien injuste.
12 septembre 2010
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02:21
Oui, je sais, je suis parano.
Mais j’ai mes raisons.
Et c’est pas la peine d’essayer de savoir, je sais très bien qui vous êtes et ce que vous me voulez.
6 septembre 2010
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02:02
Vous allez dire encore que je dénigre tout, que je ne respecte rien, que je deviens insensible à l’implacable beauté du monde, que je me ferme à l’infatigable inventivité d’homo . Vous
ajouterez, et vous aurez raison, que si le goût aqueux très prononcé des tomates m’indispose, je n’ai qu’à cultiver mon propre jardin.
Mais quand même, et quoique cela puisse être un ineffable et sublime spectacle, reconnaissez que si nos journées duraient 15 minutes et 24 secondes, on ferait moins de photos du coucher de
soleil.
3 septembre 2010
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02:18
Il faut observer la plus vigile des réserves à la lecture de phrases qui s’ouvrent sagement, et le plus souvent avec la dernière des innocences, par « il faut ».
30 août 2010
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L’histoire avec un grand tache.
23 août 2010
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22 août 2010, canapé du salon, entre 20h30-22h00, ai perdu mon temps.
Merci de contacter le webmaster, si vous le retrouvez.
Petite récompense.
22 août 2010
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02:03
L’absurde peine à faire son trou, le bon sens comble tout.
20 août 2010
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10:34
Ne pourrait-on récupérer l’énergie fœtale en intubant dans la matrice des nano-turbines reliées à de micro-bateries pondérales par de minuscules canules à fibres optiques ?
Ce serait écologique, ça ne priverait personne et ça responsabiliserait précocement ces innocentes petites choses à naître, dont on sait, statistiquement, qu’elles viendront, pour la plupart,
féconder les rangs des délinquants incultes, irresponsables et souilleurs de monde.
2 août 2010
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10:02
Peu avare en ambitions, elle avait probablement envisagé, à elle seule, de lutter contre le réchauffement de la planète et de réduire l’augmentation exponentielle et débilitante de l'information.
Elle était glaciale et muette.
20 juillet 2010
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17:08
Le commandant du sous-marin nucléaire déposa dans son caddy quatre rouleaux de papier toilettes, puis se dirigea vers les produits d’entretien. En passant devant le rayon thon en boîte et
sardines à l’huile, pourtant conscient de l’inépuisable diversité des visages humains et quoiqu’il n’ignorât rien de la toxicité de ses ogives, il fut pris d’un violent désir de profondeur.