Les vacances : vacance planifiée, bruyante et coûteuse.
Le chat.
Exhibition souveraine de l'absence.
Le secret est comme une privatisation de la parole.
Privée de public, la parole ne secrète plus rien de sain.
Le style, ce n'est pas une manière d'être, c'est une façon de paraître.
Voyager : être où ne pas être.
Dans l'amour, il y a du jeu, du début à la fin.
D'abord, c'est comme au théâtre, les rôles sont bien écrits, tragiques ou comiques, on fait un peu semblant, on surjoue, mais on ne s'ennuie jamais.
Ensuite, c'est comme au casino, les sens s'émoussent alors on fait monter les enchères, il arrive que l'on gagne mais on ne récupère jamais sa mise.
Enfin, avec l'usure, c'est comme pour les rotules de suspension.
Plus respectueuse de son étymologie, l'aliénation, en régime moderne, a remplacé l'enferment par l'exil.
Tradition a été un mot d'ordre, puis c'est devenu un gros mot.
C'est tout de même bien regrettable qu'on ne fasse plus de latin, on entendrait alors parler de générosité et de partage, de rencontres et de voyages, de regards et d'égards, car il y a tout cela dans tradition.
Tradition - comme un geste ample et élégant, comme un chant qui traverse nos silences et porte nos doutes.
La cohérence n'est pas dans l'unité ni la rigueur.
Écoutez bien le mot : il parle de dérives partagées, d'aventures douloureuses et tendres à la fois. La cohérence est tout en clins d'œil complices, en rondes d'adultes innocentes, elle est tissée de chemins échangés.
Comme une errance amoureuse.
L'art est une école du désir.
L'œuvre est là, définitivement absente.
L’indifférence, c’est quand on ne fait plus la différence.
Être ou ne pas être là, c’est le même.
Ce qui rend difficile la connaissance, celle des choses et plus encore celle des êtres, c’est qu’elle suppose que l’on commence par se taire et s’oublier.
Entre la fascination qui capture et le mépris qui rejette se tient l’admiration qui con-vient.
L’art est une obsession salubre.
L’âme.
Existe-t-elle ? où loge-t-elle ? de quoi est-elle faite ? et puis, elle était où avant la naissance ?
Je sais seulement que si elle était un instrument de musique, assurément, elle ne serait pas le premier violon ni la flûte picolo mais bien plutôt la contrebasse.
Inaudible ou presque, simple et sans grâce mais d’une permanence grave.
La nostalgie a une curieuse odeur de moisi chic.
Exister ?
Est-ce se-tenir-hors-de-la-tenue ? Ou bien est-ce s’exporter-au-cœur-du-dehors ?
Qui est le petit malin, génial faiseur de mots, qui nous a laissé cet énigmatique oxymore ?
Dévisager, c’est mépriser l’incompréhensible qui illumine un regard.
Dis-qualifier pour mieux quantifier.
Les chiffres sont nombreux mais, que l’on ne s’y trompe pas, ils sont infiniment plus dociles que les qualités. Le pouvoir le sait qui encode et numérise à tout va.
Il faut, si l’on veut comprendre un peu – et voilà bien qui rend la chose difficile, pour le moins – dé-prendre également.
Bien sûr, puisque prendre, c’est voler, détourner, capturer, assiéger et figer.
Mais il faut encore, si l’on veut dé-prendre, regarder et nommer et accueillir aussi dans le poème incertain et liquide des convoyages quotidiens.
La promesse, crime ou suicide ?
Donner libère, peut-être ; ce qui est sûr c’est que prendre oblige et leste.
La liberté est affaire de légèreté et de disponibilité.
ZAC : Zone d’Abandon Concerté
ZEP : Zone de mise à l’Épreuve des Professeurs débutants.
ZUP : Zone Uniformisée pour Pauvres
ZUT : Zolie utopie transgressive
Morale est fille d’Opulence et de Ressentiment.
L’ironie : acuité du regard ou cécité partiale ?
