C’est vertigineux. Tout s’enchaîne et ça laisse peu de place au choix libre.
L. O.-L. (initiales modifiées pour préserver l’anonymat de mon malheureux ami) s’est installé dans son appartement il y a vingt-cinq ans. Il hésitait alors entre deux propositions, je lui avais conseillé le premier. Rapidement, il s’était intégré dans la résidence, avait sympathisé avec quelques voisins, et notamment M.-A. C. avec qui il s’était marié et avait eu deux enfants, Jim et Jules. L. avait monté une affaire florissante avec son beau-frère, et sa femme avait repris l’agence d’architecture de ses beaux-parents. Entre-temps, L. et M.-A. avait emménagé dans une maison plus belle et plus grande. Jim avait alors fréquenté sa nouvelle voisine Pénélope, riche, jolie et méchante. L’affaire avait vite mal tourné ; Pénélope préférait Glenn. Jim l’avait assassinée.
J’interromps là la chaîne des événements, parce que, entre prison, suicide du père, faillite et cancer de la nièce, ça devient insupportable.
Mais voilà, je ne peux m’empêcher de me demander : quelle aurait été la vie de L. s’il avait choisi le deuxième appartement ?