Hier, les mois de septembre étaient un peu les lundis de l’année, moroses, blafards, cafardeux, humides, ternes, trop près des dernières vacances pour qu’on les ait oubliées, trop loin des prochaines pour qu’on commence à les imaginer, comme les lundis, ils étaient toujours fatigués et insipides. Un temps mort, privé de sens et d’énergie. Un mois et un jour à supprimer du calendrier. Et voilà qu’aujourd’hui, on va à la plage en septembre, on pique-nique dans les parcs et on dîne sur la terrasse. On rit et on boit comme un vendredi, on remet les économies et les comptes à octobre.
Je ne m’y retrouve plus. J’ai toujours détesté les lundis et honni les mois de septembre et maintenant qu’ils ne sont plus ce qu’ils étaient, je les regrette.
(Voyez comme l’homme moyen est un abruti inconséquent.)