L’absurde, on n’en mesure sans doute pas tous les enjeux mais il y va de la santé de la pensée, excusez du peu, probablement aussi du destin de l’humanité et deux trois petites choses encore qui ne me viennent pas présentement à l’esprit.
L’absurde, on n’en mesure sans doute pas tous les enjeux mais il y va de la santé de la pensée, excusez du peu, probablement aussi du destin de l’humanité et deux trois petites choses encore qui ne me viennent pas présentement à l’esprit.
Rien ne saurait justifier que l’on s’exonère du devoir d’absurdité.
Un jour les poissons parleront.
Ils raconteront alors comment ils ont victorieusement défié des chalutiers de cinquante mètres, voire des cargos de cent mètres, peut-être même des porte-avions nucléaires de deux cent soixante et un mètres (qui s'étaient mis dans la tête, les ambitieux, de pêcher du thon).
Parfois, après avoir feuilleté au hasard un livre, je regarde avec angoisse le nom de l’auteur ; soulagé, je constate que ce n'est pas moi.
J’ai bien fait de ne pas faire écrivain.
Être, c’est manquer, défaillir, appeler. Voilà pourquoi la plus haute responsabilité consiste – comme les mots le suggèrent – à répondre.
L’écriture est la trace d’une pensée qui n’est pourtant jamais passée.
Lundi matin ? Comment ça, encore ! Mais on était déjà lundi, il y a quelques jours à peine. Non mais vraiment tout se détraque ! Oui ben on a beau dire, ce n’était pas du tout comme ça avant.
Une nostalgie ontologique vrille l’homme, le taraude, le troue. Le mot est fort, excessif, inapproprié peut-être mais je n’en vois pas d’autre : nostalgie.
Du coup, tout le monde le dit.
Être ou ne pas être, sincèrement, ce n’est pas du tout la question. Mais où aller ? voilà, et que faire ? que dire ? que taire ?
Ce n’est pas parce que les ornithorynques sont rarement philanthropes que les dialecticiens sont toujours interlopes.
(La question des fonctionnaires héliotropes n’a, évidemment, aucun lien logique).
– Le Peul : Ouf, dit le Peul, le coq est seul, mou et las, et son moule est en loque.
– Le Doc : Mais la pouffe sans aïeule est en cloque, répond le Doc, et ne pond que du toc.
– La foule sur le rouf : Ça c’est un cas loufoque, se moque la foule la gueule au ras du froc.
Ce n’est pas parce que le savoir n’est pas toujours douloureux que le plaisir est toujours formateur.
Je ne sais s’il manque un air aux hamonistes mais leurs paroles sont plutôt chantantes.
Le sommeil est une offrande, belle et généreuse, et je ne sais qui remercier.
Les faits sont têtus, alors matons-les et qu'ils cessent de mentir.
Le soleil qui monte
Le soleil qui descend
Et hop un jour de plus
Et puis un jour de moins
Le bilan serait-il nul ?
Mais alors la vie de qui lisent-ils les people, dans la salle d’attente du médecin ? Et ne croyez pas qu’ils ne sont jamais malades, ils sont comme nous les people.
Si je venais, par quelque hasard, à me croiser dans la rue, il est peu probable que je me remarquerais.
Avec toi, chaque seconde est une éternité divine, mon merveilleux magicien du temps, tu me dis.
Et avec toi, chaque instant brille comme un diamant, comme un soleil qui veille à vie, je te dis.
Oui mais il est six heures moins dix, dit le réveil discipliné, et aujourd’hui, c’est lundi.
Casser les genres, brouiller les pistes, refuser les formats et surtout, ne pas se laisser enfermer dans des boîtes.
Mais pourquoi veulent-ils tous la même chose ?
Il tirait le diable par la queue quand une idée lui passa par la tête, dorénavant, il traiterait par-dessus l’épaule tout ce qui lui sortait par les trous de nez, il prendrait le taureau par les cornes, attraperait le destin par le chignon du cou, comme disent les Québécois et, même si c’était complètement tiré par les cheveux, cesserait de se laisser mener par le bout du nez.
Indigne-toi, soit, mais pas assis, la bouche pleine.
Lui : À vous !
Vous : Qui ça, moi ?
Lui : Oh non, pas lui !
Moi : Non pas toi, lui.
Vous : Ouais ben, vous n’êtes pas clair.
Moi : C’est pourtant facile, lui c’est lui et toi tais-t…
Lui : Bon, ça va, n’en rajoute pas.
Vous : Merci, un peu de considération.
Lui : Donc, à vous. Vous, pas vous.
Moi : Pas toi.
Vous : Ça va, j’ai compris.
Toi : Euh, moi ?
Vous : Ben oui, toi, si c’est pas moi, c’est toi ?
Toi : Mais pourquoi pas lui ?
Moi : Moi ? Ah non mais tu n’y es pas, moi je ne suis pas acteur. J’écris.
Vous : Et oui, attention, auteur… Mort de rire !
Moi : Ouais ben, t’es bien content de jouer mes textes !
Vous : J’ai un fils à nourrir.
Lui : Bon, ça suffit vous deux.
Toi : Et lui, c’est… ?
Lui : Moi ?
Toi : Oui vous.
Lui : …?
Vous : Je me marre !
Moi : Mais lui, c’est mon metteur en scène. Il est très connu. Allez, à toi !
Lui : (à Toi) Oui à vous. (À Moi) Et tu l’as trouvé où lui ?
Moi : (à Lui) C’est un remplaçant, j’ai eu un problème avec Elle.
Vous : Euh… Elle a eu un problème avec Moi, si je puis me permettre.
Moi : Ah bon, avec toi aussi ?
Toi : Ah ça non, moi je n’ai pas eu de problème avec elle, vu que je ne la connais même pas.
Moi : Oh non, pas lui.
Lui : Quoi pas moi ?
Moi : (à Lui) Non, pas toi, lui.
Lui : Ça manque de didascalies, je m’y perds un peu.
Toi : Alors là on est d’accord.
Vous : Moi, ton texte est un chef d’œuvre !
Moi : Merci. Il se pourrait d’ailleurs que tu aies deux rôles à jouer, ça t’irait ?
Toi : Mais quel texte ?
Moi (à Lui) : Bon, on va faire sans lui.
Toi : Ah bon, sans lui, mais il est très connu.
Lui : (à Moi) Je crois que c’est mieux, oui. (à Vous) : Bon, à vous.
Toi : Ah ça commence.
Moi (à Toi) : Non, pour toi c’est fini. (à Vous) : Allez, à toi.
Lui : À vous !
Vous (très professionnel) : Qui ça, moi ?
Et le tartare d’algues, rappelait-il aussi tante Léonie à Proust ? Personne n’en parle jamais.