La terre et sa couverture d’émeraude, les filles et leurs cheveux rouges, la bière et ses reflets rubis ; l’Irlande a une drôle de palette.
La terre et sa couverture d’émeraude, les filles et leurs cheveux rouges, la bière et ses reflets rubis ; l’Irlande a une drôle de palette.
Entre l’oie gavée et la saucisse maigre, je choisis le concombre farceur.
Les Anglais disent return ticket pour un aller-retour.
Soit ils sont froidement logiques – difficile, en effet, de revenir sans être parti –, soit ils sont étroitement casaniers et ne rêvent que de retours, soit ils sont affreusement pessimistes et pensent que tout voyage n’est qu’une fuite vaine et provisoire, soit ils sont plus rimbaldiens qu’ils ne l’imaginent.
Quoi qu'il en soit, ça me ferait quelque chose de les voir quitter notre Europe.
Le bonheur n’est pas au programme mais c’est une option recommandée.
L’écrivain aimerait être voyageur, le voyageur aimerait être justicier, le justicier aimerait être diplomate, le diplomate aimerait être trapéziste, le trapéziste aimerait être rigolo, le rigolo aimerait être bricoleur, le bricoleur aimerait être régatier, le régatier aimerait être chevillard, le chevillard aimerait être paludier, le paludier aimerait être dépeceur, le dépeceur aimerait être gnomoniste, le gnomoniste aimerait être puisatier, le puisatier aimerait être nominé, le nominé aimerait être chiffonnier, le chiffonnier aimerait être maître queux, le maître queux aimerait être artificier, l’artificier aimerait être cardinal, le cardinal aimerait être ubiquiste, l’ubiquiste aimerait être amoureux, l’amoureux aimerait être ostéo, l’ostéo aimerait être collégien, le collégien aimerait être renouvelable, le renouvelable aimerait être chef d’État mais qui aimerait être réfugié syrien, esclave sexuelle somalienne ou homosexuel ougandais ?
Voyager, c’est changer de public.
Dimanche dernier, c’était Bach à la Cathédrale. Très instructif.
À droite, mon voisin à sa voisine : « Dis donc, tu as vu ce vasistas entrouvert là-haut, ça fait bien trente mètres, comment font-ils pour l’ouvrir ? » À gauche, ma voisine à son voisin : « Penses-tu qu’un athée puisse bien chanter un Ave Maria ? ».
Toute généralisation concernant les centres d’intérêt des unes et des autres serait évidemment abusive (d’autant que nombre de cathédrales n’ont pas de vasistas).
Le vainqueur de Waterloo ?
Fabrice del Dongo, bien sûr.
Il faut bien reconnaître qu’il a eu de l’imagination – quel qu’il soit – celui qui a créé les animaux.
Cela étant, et sauf toute l’admiration respectueuse que je lui dois, il me semble avoir manqué d’humour. Imaginez, par exemple, la girafe montée sur des pattes de rhino, le concombre de mer doté d’oreilles de lapin (cela permettrait, de surcroît, de distinguer l’entrée de la sortie) ou la poche du kangourou cousue en portefeuille !
C’est intéressant comme métier, créateur.
Les apparences sont trompeuses, elles peuvent cacher des faux-semblants.
Hier, c’était le bac de philosophie. « Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? ».
Ça y est, les veggies ont infiltré l’Éducation Nationale ; les carnivores ont du souci à se faire !
49-3. Victoire du PS avec un score à faire pâlir l'OM.
Lieu le plus visité de notre corps, notre visage nous est inaccessible.
Hier, c’était Bach à la Cathédrale.
Diable, c’est beau à vous convertir !
Diversité, pluralité, différence, oui, c’est bien, mais vous n’imaginez pas le calvaire pour les indécis. Choisir, c’est souffrir. Socrate, Aristote ou Onfray ; mer ou montagne, ville ou campagne ; blonde, brune ou rousse… Choisir, c’est trahir, c’est tromper. D’autant que le plus souvent l’alternative est exclusive, c’est Sainte Maure de Touraine ou tarte fine aux framboises – choisir, c’est gâcher –, L’Amour est dans le pré ou Mon Incroyable anniversaire, Apple ou le reste du monde, Ariel (Ultrasonic Cleaners+) ou Persil (Bubbles Power Gel). Choisir, c’est se déchirer, se disloquer, se démembrer.
L’indécis rêve d’un monde où le Coca aurait le même goût que le Pepsi, où la gauche ferait une politique de droite où les 106 ressembleraient aux Saxo, un monde harmonieux, paisible et sans choix.
La vertu est rebutante et le vice, séduisant.
Quelle poisse ! Il y avait une chance sur deux que ce soit l’inverse.
Depuis trop longtemps, je suis touché par le syndrome de la mauvaise queue (je veux dire la file d’attente qui n’avance pas). Aussi ai-je décidé – puisque modifier l’ordre du monde et la vitesse de passage aux caisses n’est pas en mon pouvoir – d’accepter le destin et, tant que j’y suis, de l’accompagner.
Désormais, je mets mes pommes (de la Delbard Jubilé, quand j’en trouve) dans un sachet troué, je n’oublie pas de prendre quelques produits sans étiquette, je me fais aider de Lucienne, ma vieille voisine parkinsonienne, pour remplir mes paniers, je paye par chèque (et de ceux que l’on n’arrive jamais à déchirer, La Poste par exemple), je donne mon vieux permis de conduire dont les numéros interminables sont aussi illisibles, j’entame une conversation avec la caissière (je dis caissière parce que, selon l’INSEE, 66% des caissiers sont des caissières) sur les méthodes de management dans la grande distribution. Enfin, avant de partir, sincèrement compatissant, je salue les malheureux derrière qui partagent mon terrible syndrome et mon destin fatal.
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent.
Aux autres le passé, glorieux le cas échéant.
À chaque saison des amours l’éléphant des forêts, le homard bleu, le concombre de mer et quelques autres rejouent leur rituel nuptial. D’accord, ça peut être élégamment chorégraphié mais c’est, depuis des millénaires, rigoureusement le même show. Et pourtant, ça marche !
Alors que nous, dépourvus de trompe, de pinces et de tentacules buccaux, nous devons à chaque fois écrire un nouveau poème. (Et l’issue escomptée est fort incertaine.)
Moi, je vente en do# mineur.
(Il se vante, ça se sent).
On trouve toujours des vertus à ce qui nous convient.
Le requin réunionnais vante l’audace généreuse et la liberté inaliénable du surfeur blond.
Propriétaires, certainement pas, exploitants, usagers, en un sens, squatteurs assurément et souilleurs, passagers, fugitifs, hôtes, émigrants, occupants, parfois, ou gérants, pèlerins, colocataires, concessionnaires, visiteurs, exilés, que sais-je encore ?, parasites, résidants, expatriés, vagabonds, euh... symbiotes, nomades, V.R.P., S.D.F., déplacés, placés, enterrés, campeurs, néo-ruraux, prédateurs, ermites…
Voilà bien la question, non pas où mais comment habiter ?
C’est louche, la France vend tous ses avions mais garde ses bateaux. Je pose une question : le gouvernement aurait-il des infos sur une prochaine montée des eaux ?
Faut vraiment pas être très malin pour regarder les trains passer. Regarder une balle de tennis aller et venir, c’est quand même autre chose.
Il semble bien que depuis toujours la proportion de gauchers, d’homosexuels et de poètes soit la même, c’est juste que l’on en brûle moins aujourd’hui.