Sur les cahiers fades et sans mots, j’écris ton nom. Sur les galets qui dansent, j’écris ton nom. Sur les corps rouillés, sur les vies d’oubli, sur sa mémoire qui part, j’écris ton nom. Sur les ciels qui naissent, sur les printemps hésitants, j’écris ton nom. Sur les visages absents, sur les rires sans bruit, sur les rituels vides, j’écris ton nom. Sur les terreurs, les calculs qui mentent, les erreurs qui hantent, j’écris ton nom. Sur les chemins partagés, sur les fatigues échangées, sur les paysages sans marge, j’écris ton nom. Sur les désirs vendus, les regards achetés, sur l’argent qui sent, j’écris ton nom. Sur les pages sans histoire, sur les drames sans mémoire, sur les rages sans voix, j’écris ton nom. Sur les noms qui s’en vont, sur les morts sans saison, sur le sort sans raison, j’écris ton nom.
Et par le pouvoir d’un mot, conjuguons la vie, gribouillons aussi et crayonnons encore les ports et l’ennui et l’ivresse des horizons. Nous sommes nés pour te cultiver. Écrivons ton nom. Écriture.