Cela faisait plusieurs années déjà que je notais ce curieux phénomène : lire, entendre et surtout prononcer le mot grumeaux (fréquent en cette période de l’année) me remplissait chaque fois d’un sentiment diffus et vague de bien-être. Curieux phénomène car le mot est plutôt vilain à voir avec cette interminable et injustifiable finale, il racle la gorge et écorche l’oreille, sa définition ne plaide pas non plus pour lui – substance pulvérulente mal délayée – et ce n’est pas ce qu’il dénote qui pourrait le réhabiliter. Je cherchais vainement à comprendre et ce sentiment agréable se voyait progressivement altéré par l’agacement de ne pas y parvenir.
Et puis j’ai trouvé ! Ce mot fonctionne comme une madeleine lexicale, il me rappelle mon copain Grumaud (on s’appelait par nos patronymes à l’époque) ; on avait dix ans et on formait une équipe redoutable à la tique.
Quel soulagement d’avoir enfin compris. Malheureusement, depuis, ma madeleine a perdu son goût !
Allez ! Une beurre salé-sucre-citron pour compenser…