Hier soir, c’était théâtre. Ou peut-être danse, je ne saurais dire. Ils voulaient convoquer l’absence en chantant le silence et mimant le néant. Et c’est le vide qui s’est présenté. En plus – en moins, plus exactement – le vendeur de jus de bissap, à l’entracte, n’avait plus de jus de bissap.
Et puis, il y a eu aussi le chat de ma voisine qui a vomi pendant la nuit. Cette même nuit où une femme vivant dehors est morte de froid, seule.
Demain, on parlera de tout ça, en tâchant de hiérarchiser un peu, oui parce que rentrer sans son verre de bissap, ce n’est pas grave, mais après-demain, ou la semaine prochaine, tout aura été nivelé dans l’oubli.
Nous sommes trop nombreux, il nous arrive trop d’histoires et nous parlons trop. Je convoquerais bien l’absence, moi aussi.