Chaque année, on a droit à la liste des prénoms les plus donnés. Il est question d’enfants et ces petites choses sont de peu d’intérêt et franchement surévaluées. En revanche, la liste des mots les plus utilisés, voilà qui est passionnant.
Je laisse de côté quoicoubeh et du coup pour parler de résilience. Voici un mot qu’on ne peut pas ne pas entendre ou lire au moins une fois par jour. Résilience de l’armée ukrainienne, résilience de EDF face au réchauffement climatique, plan de relance et de résilience (PNRR) du ministère de l’Économie, Renault Espace ou la résilience d’un phénomène (44500€ quand même ! D’accord mais elle est résiliente…), résilience du système bancaire et des forêts brulées, des sportifs battus, des ordinateurs piratés, des chiens abandonnés, des femmes trompées, des écrivains peu lus, des vinaigrettes ratées…
Le mot lui-même est incroyablement résilient ; malgré ces abus, il résiste et rebondit d’un sens à l’autre. J’ai peur toutefois que, comme la balle, il rebondisse de moins en moins pour finir par ne plus vouloir rien dire.