En août 1980, A., une de mes meilleures amies, m’a offert un polo jaune. Jaune moutarde, je dirais. Je n’aime pas cette couleur. Elle est depuis devenue très tendance (la couleur) et se marie délicieusement avec le bleu canard. Évidemment, je l’ai remerciée. À tort ou à raison, je n’ai pas eu le cœur d’avouer ma détestation de cette couleur. C’est franchement moche, avouez-le. L’événement aurait pu n’avoir aucune incidence et sombrer dans l’oubli le plus noir ou même devenir l’objet d’une bonne rigolade récurrente. Franchement immonde, dirais-je même. Hélas ! Chaque année depuis 1980 je reçois un vêtement de cette couleur affreuse : chaussettes, short, T-shirt… et même récemment, une valise ! « Tiens, je sais que tu raffoles du jaune safran, bon anniversaire ! ». Alors d’abord, c’est du jaune moutarde, ensuite je vomis cette couleur pisseuse, n’ai-je jamais osé lui avouer.
Tout cela peut sembler dérisoire, mais l’affaire du jaunasse se compliqua quand A. se mit en tête de me faire un cadeau moutarde aussi pour la fête des Pères, bientôt suivie par mes sœurs et mes amis, tous persuadés de viser juste dans le cercle chromatique.
Alors j’ai décidé aujourd’hui de m’ouvrir à tous. Sachez donc que j’ai en horreur le jaune moutarde, je suis allergique, ce jaune sale me dégoute. Oui vous avez raison, c’est probablement maladif. Eh bien, je n’ai pas envie de me soigner.
Donc. Plus de jaune moutarde. Jamais. Merci !